Justice pour Chokri

Le procès d’un gendarme reporté après Collobrières

JUSTICE – Il devait être jugé mardi après-midi par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Un gendarme de la brigade territoriale de Rognac était renvoyé pour violences volontaires après avoir tiré voilà trois ans dans le dos d’un sans-papiers qui s’enfuyait, à Vitrolles. C’était le 20 janvier 2009. Une patrouille de trois gendarmes contrôlait une voiture sur l’autoroute A7 quand le passager avait pris la fuite, s’était enfoncé dans des taillis avant d’essayer d’escalader un grillage. Il était en situation irrégulière. L’un des gendarmes qui le suivait avait alors tiré, bien qu’en partie gêné par la végétation. Il pensait que l’homme s’était retourné, qu’il le menaçait en faisant un grand geste du bras. En fait Chokri était de dos sur le grillage. Le gendarme l’a retrouvé la main accrochée en haut du grillage, la tête penché, touché dans le dos. Il s’en est tiré avec deux vertèbres fracturées, de longues hospitalisations, ne voulait même pas porter plainte au départ. Une enquête a eu lieu cependant et il a fini par se constituer partie civile. Le parquet a demandé le renvoi devant le tribunal et le juge d’instruction l’a suivi. Mais le procès tombait mardi. Moins de deux jours après le drame de Collobrières, village du Var où deux femmes gendarmes ont été tuées lundi soir. Sagement, le représentant du ministère public a préféré demander en début d’audience le renvoi du procès du gendarme, pour éviter ce téléscopage. L’audience a été fixée au 21 septembre.

Leur presse (Olivier Bertrand, LibeMarseille.fr, 20 juin 2012)

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