Plus que nous exploiter, le droit de propriété tue !

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Le groupe de la région parisienne de la Coordination des Groupes Anarchistes apporte son soutien aux enfants et aux proches d’Ecatarina et de N’gudi victimes directes des politiques du logement.

Mairies, État et partis organisent l’union sacrée pour défendre le droit à la propriété cher aux capitalistes. En plus de permettre la mise en place d’un racket généralisé des travailleur-euses par des loyers exorbitants, cette politique antisociale laisse de côté des franges de plus en plus importantes de travailleur-euse, avec ou sans papiers, bien souvent victimes du système raciste. La crise du système capitaliste ne change rien à cette donne, au contraire : l’État se place toujours davantage comme main de fer des propriétaires. L’annonce d’une hausse des expulsions de celles et ceux qui n’arrivent plus à payer leur loyer, la multiplication des expulsions des personnes sans bail, laissent entrevoir comment face à la crise, tout sera fait pour que les profits, les revenus de l’immobilier soient maintenus et continuent d’augmenter. Voilà leur réponse à la crise du capitalisme. Et celle-ci fournit un bon prétexte pour attaquer les classes populaires dans leur ensemble et parmi elles, de façon spécifique, les femmes (qui sont les premières touchées par les temps partiels subis, le chômage, le durcissement des conditions d’octroi des allocations chômage et des retraites).

En février à Saint-Denis, une femme, travailleuse du nettoyage, seule avec ses trois enfants s’est suicidée, étranglée par les loyers qu’elle ne pouvait plus payer et par des dettes qui s’accumulaient. Quelques jours après, une femme, seule avec ses six enfants, s’immole dans le hall de la mairie, acte ultime de lutte et de désespoir. Cela faisait des mois qu’elle et ses enfants étaient trimballés par le 115 d’hôtels en hôtels, malgré la demande de logement social déposée plus de 10 ans auparavant. Un an plus tôt, une femme tentait elle aussi de s’immoler à la mairie. Ces actes ne sont pas isolés et sont les conséquences directes de l’accélération de la guerre sociale qui est menée contre les classes populaires.

À Saint-Denis, 6200 personnes sont en attente de logements, 1500 foyers sont menacés d’expulsion une fois la trêve hivernale passée, et des milliers de logements sont vides. La réaction de la mairie de Saint-Denis — symbole des politiques municipales de gauche de la petite couronne — à l’immolation de la femme, a été d’annoncer à France 3 [qu’il fallait faire valoir] « l’urgence de mesures en faveur du droit à l’hébergement et au logement, au moyen de la réquisition immédiate des logements vides publics et privés ».

En contradiction totale avec ce discours électoraliste et deux mois plus tôt, deux immeubles étaient expulsés coup sur coup laissant à la rue près de 100 personnes. Tandis que certain-e-s avaient la « chance » d’être hébergé-e-s d’autres ont campé sur le parvis de l’hôtel de ville. Quelle a été la solution proposée par la mairie Front de Gauche et ses soutiens politiques après la lutte organisée par le collectif contre les expulsions ? Un parrainage : participer à gérer la misère en promettant d’appeler le 115 pour « exercer une pression » et que les expulsé-es soient hébergé-es provisoirement dans des hôtels sociaux miteux et dispersés dans toute la région parisienne, affaiblissant ainsi considérablement leur force collective. Ce n’est pas une solution. Le relogement et les réquisitions sont refusés par la municipalité. Ne laissons plus faire ! La solution c’est à nous de l’organiser, c’est à nous de la construire, habitant-es de Saint-Denis et d’ailleurs, en nous organisant ensemble sans hiérarchies ni délégation, et en organisant la reprise des logements par la réquisition, en les expropriant et en les gérant nous-mêmes collectivement.

Groupe région parisienne de la CGA
À Saint-Denis, le 16 février 2012.

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