[Nique la police] Une solution pour les mauvais Français : le vrai-faux passeport infalsifiable

Plus de 10 % des passeports biométriques seraient des faux

Entre 500’000 et 1 million de passeports biométriques, considérés pourtant comme infalsifiables, seraient des faux. Pouvoirs publics, gouvernement et députés, se sont saisis du dossier.

« La création d’une nouvelle identité sur la base d’un extrait d’acte falsifié avec une simple photocopieuse est enfantine », explique son auteur, Guillaume Gardillou, maire adjoint à l’état civil et à la sécurité à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de 2008 à avril 2011.

Cette note, que nous nous sommes procurée, a été remise au ministère de l’Intérieur en octobre dernier par Guillaume Gardillou. Contacté, celui-ci n’a pas souhaité nous répondre mais a confirmé que le document « (lui) avait été commandé par Henri Guaino ». Ce que démontre son étude ? Si le passeport biométrique lui-même — mis en place en juin 2009 — reste un cauchemar pour les faussaires, en revanche, les documents nécessaires pour l’acquérir sont facilement truquables. Conséquence : sur les 7 millions de passeports biométriques en circulation, 500’000 (selon certains criminologues) à 1 million (de source officieuse policière) seraient indûment obtenus.

Des chiffres « très alarmistes » catégoriquement démentis par le ministère de l’Intérieur et qualifiés de « totalement farfelus, à des années-lumière de la réalité ». La Place Beauvau, qui « ne nie pas qu’on puisse se faire indûment remettre un passeport », refuse de dévoiler ses propres statistiques « pour des raisons de confidentialité ».

Ces « vrais-faux passeports » sont majoritairement utilisés par des étrangers en situation irrégulière sur le territoire, pour s’offrir une nouvelle identité citoyenne, ou par des escrocs aux banques ou aux assurances. Selon nos informations, un groupe de travail a été mis en place au ministère de l’Intérieur pour étudier les suggestions de Guillaume Gardillou. À l’étude : le renforcement de la sécurité de l’acte de naissance, en sécurisant « ces supports papiers comme le sont les billets de banque et les formules de chèque dernière génération ». Une solution dont le coût global serait d’environ 1,5 M€ pour l’ensemble des mairies émettrices. Plus globalement, le problème de la « vulnérabilité des titres d’identité et de voyage » était à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale mardi 13 décembre, avec l’examen d’une proposition de loi visant à renforcer la sécurité de ce type de documents.

Leur presse (Roberto Cristofoli et Matthieu Pelloli, Le Parisien, 19 décembre 2011)

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