Deux appels et des nouvelles de Notre-Dame-des-Landes

 

Ci-dessous, des nouvelles et deux appels en provenance de la ZAD occupée contre la construction d’un aéroport. C’est relatif aux procès et aux expulsions. Plus d’infos sur zad.nadir.org

 

Des nouvelles de Laurence et de la Zad

Laurence doit subir une nouvelle opération lundi
C’est elle-même qui a dû appeler les secours
les keufs ont refusé de le faire
il y a eu les coups de pieds, mais avant c’étaient les matraques
les fameuses tonfa par coup direct de face de la part des CRS

sur la Zad même une forte présence policière
gendarmes et gardes mobiles (on est à la campagne)
les contrôles routiers sont presque permanents
en même temps ils ne bloquent rien
du coup on est au milieu d’eux ou l’inverse
quand on demande ce qu’il font là ?
Ils répondent « Raison de sécurité ! »

Il paraît qu’ils cherchent activement une matraque qui leur a été piquée le jour de la manif à l’aéroport

Visiblement ils ont décidé de suivre certaines personnes après les actions, « Opération parapluie » disent-ils

Les squats de maisons en bon état semblent attirer plus leur attention

Infozone, 31 juillet 2011.

 

Appel à rassemblement devant le tribunal de St Nazaire le 17 août
La Justice au service du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

Depuis quarante ans dans la région, des gens s’opposent à un projet mégalomane de construction d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous avons rejoint la lutte en occupant illégalement des terres et des maisons que le Conseil général et l’État avaient rachetées petit à petit pour en faire cadeau au groupe Vinci, en janvier dernier. Aujourd’hui, pour mener à bien son projet, Vinci doit faire place nette en expulsant les habitant.e.s de la zone, d’abord les squats, ensuite les locations, les propriétés et les fermes.

Nous sommes convoqué.e.s au tribunal de Saint-Nazaire le 17 août pour des procédures d’expulsion.

Nous refusons de comparaître au tribunal.

Nous refusons de comparaître au tribunal parce que nous ne reconnaissons pas la justice. La justice est un instrument de l’État. Cet État qui nous impose par la force le projet d’aéroport (et bien d’autres) malgré une opposition massive. Pour exemple, les nombreux recours portés par les associations qui ont été rejetés, les différentes condamnations d’opposant.e.s, la militarisation de la zone, les pressions policières, le fichage systématique de tout.e opposant.e…

Nous refusons de comparaître au tribunal parce que nos vies n’y valent pas grand-chose face au groupe Vinci, leader mondial du BTP, aux bénéfices annuels de 1,7 milliard d’euros qui exploite dans 90 pays et dont le PDG percevait en 2005 un salaire de 350’000 euros par mois. Dans cette lutte, ce sont nos vies que nous défendons et nous n’attendons pas que la justice lutte à notre place car elle est un outil au service du capital.

Nous refusons de comparaître au tribunal parce que nous refusons de jouer le rôle que la justice attend de chacun.e. Quotidiennement des tas de gens sont convoqué.e.s devant un tribunal. Face à la justice, nous sommes seulement tenu.e.s d’obéir, de jouer le jeu, de bien nous habiller, de répondre poliment aux marques de mépris et aux vexations, d’accepter de nous faire couper la parole, d’attendre notre tour. En un mot : de nous montrer dociles et de faire semblant de croire que la justice est juste. Parce que celui ou celle qui ne le fait pas risque simplement une décision plus sévère. Avoir affaire à la justice, c’est voir des magistrat.e.s décider du cours de sa propre vie.

Nous refusons de comparaître au tribunal parce qu’il s’agit d’un procès d’expulsion et que nous ne voulons pas être expulsé.e.s. Peu importe notre défense, l’expulsion sera prononcée. Seuls quelques jours ou semaines de délai pourraient être accordées, ce qui ne changerait ni nos vies, ni la lutte, ni l’état de ce monde.

Nous refusons de comparaître au tribunal parce que nous ne voulons pas parler au/à la juge. Nous trouvons plus intéressant de discuter entre nous. Nous avons plus à gagner en nous rencontrant et en nous organisant.

Nous refusons de comparaître au tribunal parce qu’il fait toujours plus beau à l’extérieur.

NOUS VOUS INVITONS À TOU.TE.S NOUS RASSEMBLER DEVANT LE TRIBUNAL DE SAINT-NAZAIRE LE 17 AOÛT À 8H00. Ainsi qu’aux Planchettes du 16 au 19 août pour préparer la résistance face aux expulsions.

Nous ne lâcherons rien. Nous ne partirons pas. Vinci dégage.

Des occupant.e.s de la Zad – 30 juillet 2011.

 

Appel à venir sur la ZAD
De la zone occupée de Notre-Dame-des-Landes

Deux ans maintenant que ici, sur la zone réservée à la contruction d’un aéroport, nous reprenons les terres et les maisons laissées à l’abandon. Deux ans donc, à occuper, à vivre, à s’organiser, à réfléchir, à chasser du bocage géomètres, foreurs et autres expert.e.s de l’aménagement. Deux ans à rencontrer, à se lier, à comploter contre ce monde, à voir passer les militaires et les hélicoptères.

Aujourd’hui, de nombreux lieux sont convoqués au tribunal en vue d’une expulsion massive, préliminaire au vide annoncé par les bétonneurs. Si nous sommes ici, c’est pour ne pas leur laisser la place libre. Pour qu’illes comprennent qu’illes ne sont pas en terrain conquis.

Alors qu’il en soit de même pour ces expulsions qui se préparent. Que ce soit pour elleux un calvaire et pour nous une grande fête. Une grande fête parce que nous savons qu’illes ne nous chasseront pas à coup de bulldozer ; qu’illes peuvent bien raser nos maisons, brûler nos cabanes, nous resterons. Nous resterons et cette lutte continuera.

Autour de nos procès…

Le 11 août, plusieurs lieux sont convoqués à Nantes. Nous espérons obtenir un report. Le 17 août, d’autres lieux seront jugés à Saint-Nazaire. Nous appelons à un rassemblement devant le tribunal dès 8h. Également, du 16 au 19 août, nous vous invitons aux Planchettes pour se rencontrer, discuter et s’organiser.

… et lorsque nous serons expulsables…

Dès que nous connaîtrons la date du rendu du procès, nous vous appellerons à venir massivement soutenir les lieux expulsables. À partir du 17, consultez notre site zad.nadir.org pour connaître cette date. Nous aurons besoin d’un maximum de monde, d’énergie, de matériel, de bonnes idées et de détermination pour défendre nos lieux de vies, et faire de ce moment d’expulsion un beau moment de lutte.

Venez nombreu-ses/x pour résister à l’invasion de notre bocage par les troupes qui tenteront de nous en déloger.

D’ores et déjà, nous nous organisons pour vous accueillir, et pour élaborer une stratégie où toutes les tactiques de défense trouveront leur place.

Et d’ici là…

D’ici là, si vous, vous êtes dispos et motivé-e-s, vous pouvez venir à l’avance repérer le terrain, imaginer avec vos groupes ce qui y est possible, nous aider à récupérer un maximum de matériel, et rester jusqu’au jour J. Parce que ça fait beaucoup à réfléchir, à discuter et organiser, nous ne serons pas toujours aussi disponibles qu’on voudrait, mais vous êtes les bienvenues ! (Pour info, une permanence d’accueil a lieu tous les jours aux Planchettes de 12h à 14h.)

Pour tou-te-s celles et ceux qui avaient bien envie de passer voir dans le coin ce qui s’y passe, pour celles et ceux qui y sont déjà venu.e.s et se sont lié.e.s avec cette lutte, c’est le moment où jamais. Nous avons besoin de vous.

Face aux destructeurs de lieux de vie et d’organisation ; Face aux constructeurs d’aéroports et autres saloperies bétonnées ; Organisons la résistance !

29 juillet 2011.

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Une réponse à Deux appels et des nouvelles de Notre-Dame-des-Landes

  1. solidarité dit :

    Soutien à Laurence (agressée par la police à l’aéroport le 27/07/11) rassemblement devant le tribunal de Nantes à l’occasion du dépôt de la plainte le lundi 8 août à 14h.

    Communiqué de presse du village autogéré, le 04/08/2011 :

    Mercredi 27 juillet 2011, lors d’une manifestation contre le projet d’aéroport de
    Notre Dame-des-Landes, une femme a été violemment agressée par des CRS alors
    qu’elle arborait une grande photo représentant une prairie du bocage située à l’emplacement de la future piste d’atterrissage.

    Rouée de coups à terre puis laissée sans soins, elle a dû elle-même appeler les secours.

    Elle a de nombreuses contusions, quatre côtes cassées et un pneumothorax.

    Parce que nous ne pouvons pas laisser Vinci et les forces de l’ordre continuer à intimider et criminaliser le mouvement d’opposition à ce projet absurde, parce que
    nous voulons montrer à cette occasion le vrai visage de Vinci, nous vous invitons à
    un rassemblement pacifique devant le tribunal de Nantes à l’occasion du dépôt de la
    plainte le lundi 8 août à 14h.

    Aucune forme de répression ne nous fera taire.

    Nous exigeons l’abandon des mesures d’intimidation à l’encontre des habitants de la
    ZAD, et l’arrêt du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes !

    Contact : juridique.ls@mailoo.org

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