Saharidj – Les élections sur fond d’émeutes
Trois centres de vote saccagés
Le chef-lieu communal de Saharidj a été transformé, ce jeudi, en un véritable champ de bataille, de 10h du matin jusqu’à 20h, par plus d’une centaine de jeunes qui ont commencé par envahir les bureaux de vote pour détruire les urnes et éparpiller des piles de bulletins qui formaient un tapis uni dans la cour de l’établissement et la rue qui le longe sur 100m.
Les manifestants se sont dirigés, par la suite, vers le deuxième centre de vote, installé dans la nouvelle école primaire à l’autre extrémité de la ville. Un centre qui subira le même sort sous l’œil passif des policiers en faction devant les deux centres. En parallèle, un commando de ces jeunes de Saharidj se sont dirigés au village Ath Oualvane où le centre de vote subira leur furie. L’arrivée de renforts antiémeutes, vers 11h, ne fera qu’envenimer les choses, aussitôt arrivés au centre ville, les deux camps se sont observés durant des heures jusqu’à 16h, lorsque la commission de wilaya des élections décidera de remplacer les urnes détruites. L’arrivée de ces nouvelles urnes provoqua un branle-bas de combat, les deux camps se mirent en mouvement en même temps. Les uns voulant les détruire, les autres les en empêcher et l’affrontement commencera aussitôt à coups de pierres et autres projectiles. Malgré ce climat d’émeute, de nombreux citoyens se rendront dans les bureaux de vote avec l’intention de voter.
Coup de théâtre au premier centre, les listes d’inscription des votants n’ont pas été jointes aux nouvelles urnes, c’est du moins ce que nous a expliqué un membre du bureau de vote vers 18h. Au niveau du deuxième centre, 17 citoyens ont pu voter dans le bureau n° 14, 16 autres dans le bureau n° 13. À Ath Oualvane, par contre, l’opération a repris normalement après que les urnes aient été remplacées. Pendant ce temps, la situation a empiré entre la police anti-émeute et les jeunes après que ces derniers eurent reçu des renforts d’on ne sait où à partir de 18h, ce qui donnera un coup d’accélérateur à la bataille rangée. En un clin d’œil, le boulevard central de Saharidj sera transformé en authentique lit d’oued sur 500m avec les pierres, le sable, le gravier, les branchages, les pneus enflammés… Une pluie de pierres commencera à s’abattre sur les policiers. Ce n’est que vers 19h que les forces antiémeutes ont utilisé les bombes lacrymogènes, dont plusieurs projectiles de la première salve ont atterri sur les terrasses ou dans les cours des maisons.
Ces dépassements susciteront des protestations des résidents qui se mêleront pour faire reculer l’escadron et attirer les émeutiers loin des habitations. L’on déplore, lors de ces affrontements, plusieurs blessés, dont 5 jeunes émeutiers et 3 policiers, selon des sources médicales.
Cela, en parallèle à de considérables dégâts causés à l’école primaire Khaber Mohamed, dont l’ensemble des carreaux des fenêtres des classes ont volé en éclats. Notons, enfin, que sur les 6 centres de vote, 4 seulement ont pu mener l’opération des élections à terme, ce sont ceux d’Ath Oualvane, Ath Hamadh, Ath Illithen et enfin Imesdhourar.
Le taux global des suffrages exprimés dans cette commune est de 6 %, soit le plus faible à l’échelle nationale.
Leur presse (Oulaid Soualah, DepechedeKabylie.com, 12 mai 2012)