[Destruction de Paris] « C’est le boulot du porteur de projet de trouver des solutions »

À Paris, la future tour Triangle ne tourne pas encore rond

Problèmes d’ombre, de transports… Malgré l’avis positif rendu par le commissaire-enquêteur, des réserves subsistent autour du projet de gratte-ciel de 180 mètres, prévu dans le XVe arrondissement.

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La tour Triangle à la porte de Versailles La crise financière de 2008 a bien failli avoir raison du projet, mais cette impressionnante tour pyramidale (180 mètres) imaginée par le cabinet suisse Herzog et de Meuron devrait bien être livrée début 2017 dans le parc des expositions de la porte de Versailles (15e arrondissement). Son atrium et ses deux belvédères avec vue panoramique, café et restaurant seront accessibles au public. Les travaux doivent commencer en 2013. (Budget : plus de 500 millions d'euros.)

La tour Triangle, qui doit culminer à 180 mètres de haut du côté du Parc des expositions (XVe) d’ici à 2017, vient de franchir une nouvelle étape… à l’arraché. Alors que la consultation concernant la révision simplifiée du plan local d’urbanisme (PLU) sur le secteur de la porte de Versailles — dans la capitale, le plafond est fixé depuis 1977 à 37 mètres de haut maximum — s’est achevée le 20 décembre dernier, le commissaire-enquêteur vient seulement de rendre son rapport à la Ville de Paris. Et son verdict, après ces trois longs mois de réflexion, est pour le moins mitigé.

Car s’il a émis un avis favorable à ce projet de tour de bureaux porté par Unibail et conçu par le cabinet d’architectes Herzog & de Meuron, il l’a néanmoins assorti de trois réserves. Le commissaire-enquêteur s’interroge notamment sur l’impact négatif que pourrait avoir la tour Triangle sur le Parc des expositions. « Pour l’édifier, il va falloir amputer de près de 7000 m² le hall 1, qui accueille entre autres le Salon nautique ou celui de l’agriculture. Or c’est ici que l’exploitant réalise sa plus grosse marge », pointe Bertrand Sauzay, président de l’Association pour le développement harmonieux de la porte de Versailles et de ses environs (Adahpe). « Sur 51.000 m² au total, cela ne représente que 12 % de superficie en moins, rétorque Élisabeth Borne, directrice de l’urbanisme à la Mairie de Paris. D’ailleurs, à l’exception du Mondial de l’automobile, la plupart des grands organisateurs de salon nous ont déjà assuré que ça ne leur posait pas de problème. L’intérêt de la Ville n’est pas de sacrifier le Parc des expositions pour la tour Triangle ou inversement, mais de créer de la cohérence. »

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Une question d’ombre

Le commissaire-enquêteur insiste par ailleurs afin qu’une réflexion globale en matière de transports soit menée sur l’aménagement du quartier, où doit atterrir également le Pentagone à la française, à quelques encablures. Au dernier Conseil de Paris, fin mars, l’élu Vert Yves Contassot s’était déjà inquiété de « la dégradation des conditions de circulation pour celles et ceux qui ont déjà du mal à se déplacer dans un quartier desservi par un simple tramway et une seule station de métro ». Réponse de la Mairie : des études plus poussées seront bientôt menées.

Dernière réticence du commissaire-enquêteur, l’impact environnemental de ce gratte-ciel qui devrait accueillir à terme près de 5000 salariés. À commencer par les problèmes d’ensoleillement. « La forme même du triangle limitera l’ombre portée sur les voisins », avait pourtant assuré Jacques Herzog, lors de la présentation du projet à la presse. Or, les études actuelles montrent que quatre immeubles au moins du boulevard Victor seraient impactés. « En plus, les simulations ont été réalisées au printemps, alors que l’ombre est plus importante en été, constate Bertrand Sauzay. D’une manière générale, cet édifice est antiécologique. L’avantage d’une tour, c’est d’occuper peu de terrain, d’avoir une petite toiture et d’offrir beaucoup de mètres carrés. Là, c’est tout le contraire. » À la Mairie, on assure que l’édifice respectera le plan « climat » mis en place par Bertrand Delanoë. « C’est le boulot du porteur de projet de trouver des solutions », estime Élisabeth Borne.

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Prochaine étape : le choix du nouveau gestionnaire du Parc des expositions et la révision simultanée du PLU, qui devrait intervenir à l’été 2013. Un regroupement qui permettra, selon la Ville, de lever la première réserve du rapport.

Leur presse (Caroline Sallé, LeFigaro.fr, 11 avril 2012)

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Les Halles, le nouveau cœur de Paris D’ici à 2016, les Halles seront recouvertes de leur « Canopée » — le terme, en écho à la partie supérieure des forêts, désigne ici une structure de verre ondoyante qui laissera filtrer la lumière naturelle. Le nouvel espace des Halles disposera d’axes de circulation complètement repensés et d’un jardin de 4 hectares, boisé et ponctué d’équipements. Les travaux ont commencé début 2011. (Budget : 802 millions d’euros.)
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Le duo de Masséna, dans le 13e Les deux immeubles s’élèveront à 175 et 115 mètres de hauteur dans le quartier Masséna (13e arrondissement). Le projet audacieux de l’architecte Jean Nouvel, dont le chantier doit commencer en 2014, devrait voir le jour d’ici à 2018 dans la zone d’aménagement concerté (ZAC) Paris-Rive Gauche, à la limite d’Ivry-sur-Seine. Les tours Duo, en verre et en partie inclinées, abriteront des bureaux, des commerce et un hôtel. (Budget : entre 500 et 600 millions d’euros.)
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