[Hogra] Vengeance pour Rachak Hamza

Tentative d’immolation d’un jeune, violentes émeutes : Jijel (Algérie) s’embrase

Des agents de la sûreté démolissent la bicoque d’un jeune qui y vendait des cigarettes et des cosmétiques, celui-ci tente alors de s’immoler par le feu, se brûlant au 3e degré. S’ensuivent des émeutes où 11 policiers sont brûlés ou blessés et une dizaine de véhicules saccagés.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1335777359.jpg

Une bonne partie de la basse ville de Jijel était, hier, une cité morte suite aux émeutes qui se sont déclenchées après la tentative d’immolation d’un jeune homme de 25 ans, au quartier dit Village Moussa, à l’est du chef-lieu de wilaya. Tout a commencé dans la matinée d’hier, quand des policiers se sont présentés devant le jeune R. Hamza pour lui ordonner de démanteler la boutique de fortune qu’il avait installée pour vendre des cigarettes et des cosmétiques. L’échange de propos avec les policiers a apparemment énervé le jeune Hamza.

Selon des témoins que nous avons rencontrés près de la bicoque de la victime, c’est un coup de pied d’un policier qui a mis le feu aux poudres ; il a cassé les vitres d’un comptoir en aluminium, suscitant la colère du jeune homme, qui n’a pas hésité à remplir une bouteille d’essence puisée d’une mobylette, de la déverser sur son corps avant d’y mettre le feu. Il s’est ensuite jeté sur les deux agents et a sauté à l’intérieur du fourgon de la police. Transporté dans un premier temps à l’hôpital Mohamed-Seddik Benyahia, le jeune homme sera, après les premiers soins, évacué au CHU de Constantine.

Les deux policiers ont été légèrement blessés. Une source hospitalière nous a affirmé que la victime se trouve dans un état grave et souffre de brûlures du 3e degré.

Cet acte de désespoir a suscité un grand émoi chez les habitants de Village Moussa, particulièrement les jeunes qui ont instantanément investi la rue pour crier leur colère. La situation a rapidement dégénéré en émeute. Les jeunes en furie se sont attaqués à la sûreté urbaine de Village Moussa avec des pierres, avant de se rendre au centre-ville. En cours de route, les panneaux d’affichage de listes des candidats se trouvant place du Bateau ont été arrachés alors que les vitres d’une dizaine de véhicules stationnés près de la prison de Jijel ont volé en éclats sous les jets de pierres.

L’appel à la rescousse des forces antiémeute n’a pas, jusqu’en fin d’après-midi, atténué la tension ; des dizaines de jeunes émeutiers se trouvaient toujours près du siège de la wilaya, faisant face aux policiers. La ville basse était quasi déserte et les commerces avaient baissé rideau de peur de subir la colère des jeunes. Aux abords du quartier Village Moussa, l’air pollué picotait fortement les narines du fait des gaz lacrymogènes, alors que du côté de la police, au moins une dizaine d’éléments ont été évacués vers les urgences de l’hôpital pour des soins. Un policier que nous avons croisé au niveau de l’établissement hospitalier avait la lèvre inférieure fendue.

La police ouvre une enquête :
Les services de police relevant de la sûreté de wilaya de Jijel ont ouvert une enquête pour situer les responsabilités dans l’affaire de l’immolation d’un jeune homme, hier matin, à la cité Village Moussa, et déterminer les circonstances de ce geste désespéré. Des contacts ont été établis avec la famille du jeune immolé pour tenter de ramener l’ordre, à la suite des émeutes qui ont éclaté dans la ville, précisent nos sources.

Leur presse (ElWatan.com, 30 avril 2012)


Après l’immolation d’un jeune, Jijel en proie à l’émeute

Plusieurs édifices publics ont été saccagés, dont le commissariat de police du quartier, et des affrontements entre la police et les manifestants se déroulent dans le centre ville de Jijel, après la mort du jeune homme.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1335777871.png

Un jeune âgé de 25 ans, Rachak Hamza, vendeur ambulant, s’est immolé par le feu ce matin à Jijel, suite à une altercation avec des agents de police. Le jeune homme a été transporté à l’hôpital de Jijel. Son état est jugé critique. Immédiatement après des émeutes ont éclaté dans la ville. Le commissariat du quartier populaire, Moussa, ou à eu lieu l’immolation a été entièrement brulé.  Les policiers ont complétement déserté le commissariat. Le siège de la wilaya a été attaqué par des jeunes en colère. Toute la ville de Jijel est paralysée : les commerçants ont baissé rideaux, plusieurs routes sont fermées à la circulation. Des instructions ont été données aux forces de sécurité d’arrêter toute personne prenant des photos ou vidéos. Il règne dans la ville une pesante atmosphère. En l’espace de deux heures les évènements avaient atteints une certaine ampleur.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1335778064.jpg

Les jeunes, rassemblés sur la voie, bloquant la route à toute circulation, avaient pris à partie la façade de la gendarmerie en y lançant des volées de pierres. Pas de réaction de la part des Darkis. Malgré les évènements, la police est invisible. Devant l’entrée de la Wilaya, quelques vitres du nouveau poste de garde avaient été brisées par des jets de pierres. La police y est en force, prête à toute éventualité. Même situation devant la prison de la ville. Les gardiens sont mobilisés et les accès sont fermés. Quelques voitures en stationnement ont leur lunette arrière brisée. Les administrations du centre ville avaient fermés après avoir donné congé à leur personnel. La situation s’est dégradée dans le centre de la ville où les jeunes sont regroupés par centaines.

Leur presse (LaNationdz.com, 29 avril 2012)

Ce contenu a été publié dans Les luttes de classes en Algérie, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.