[Destruction de Paris] « Nous avons choisi le projet le plus original et aussi le plus radical »

C’est la tour géante qui se déhanche

Paris a dévoilé hier le projet d’immeuble de grande hauteur (175 m, 38 étages) qui doit voir le jour d’ici à 2018 dans le XIIIe arrondissement, non loin du périphérique.

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L’équipe de Jean Nouvel a remporté hier le concours pour le projet d’un immeuble de grande hauteur dans la zone d’aménagement concerté Paris-Rive-Gauche (XIIIe) avec deux tours qui s’élèvent respectivement à 175 m et 115 m, formant un V.

Le voile est levé. C’est l’équipe de Jean Nouvel qui a remporté hier le concours pour le projet d’un immeuble de grande hauteur dans la zone d’aménagement concerté Paris-Rive-Gauche (XIIIe), à la limite d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). L’architecte a triomphé de Christian de Portzamparc, du Hollandais Neuteling Riedijk et du cabinet Arquitectonica dont les projets recalés seront exposés d’ici à dix jours au pavillon de l’Arsenal.

Ce sera selon toute probabilité le deuxième immeuble de grande hauteur (IGH) à voir le jour après celui du palais de Justice de Paris, dans le nouveau quartier des Batignolles (XVIIe). Édifié sur une emprise au sol de 6000 m² dans le nouveau quartier Rive-Gauche, non loin du périphérique, il accueillera des bureaux, un hôtel, des activités et des commerces.

« Nous avons choisi le projet le plus original et aussi le plus radical », s’est réjouie Anne Hidalgo, première adjointe PS au maire de Paris chargée de l’urbanisme. La silhouette de cet IGH dans ce qui est encore aujourd’hui un no man’s land constituera sans nul doute un nouveau repère dans le paysage urbain.

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« Duo » vu depuis le 12e arrondissement.

Baptisé Duo, le projet architectural, attendu dans le secteur Masséna-Bruneseau, se compose finalement de deux bâtiments. Le plus haut (38 étages) s’élancera à 175 m de hauteur, au bout de l’avenue de France, le long du périphérique et des voies ferrées. Le plus bas (115 m, comme la tour Beaugrenelle, dans le XVe) sera implanté du côté du boulevard du Général-Jean-Simon (Maréchaux). Les deux édifices formeront un V, ce qui permettra de laisser passer la lumière sur le fameux hôtel industriel Berlier conçu par Dominique Perrault, père de la Bibliothèque François-Mitterrand, située à deux pas.

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« Duo » vu depuis l'avenue de France.

Projet piloté par la société d’économie mixte de la Ville

Les façades en verre refléteront le faisceau ferroviaire et les habitations voisines. Les brise-soleil métalliques qui ceindront l’immeuble le plus bas (24 étages) dessineront des vagues et accompagneront ce jeu de lumières. Le programme comprend 91225 m² de bureaux avec un auditorium, un hôtel quatre étoiles coiffé d’un restaurant panoramique et d’une vaste terrasse culminant à 115 m de haut, des activités et des commerces implantés dans le socle de l’IGH. Il devrait abriter 6000 salariés, clients et visiteurs. Même si le prolongement de la ligne 10 du métro n’est pas encore acquis, la sortie d’une éventuelle station Bruneseau est prévue dans la tour, ce qui permettra aux salariés d’arriver directement au pied de leurs bureaux.

Piloté par la Semapa, la société d’économie mixte de la Ville de Paris, ce projet sera réalisé par le promoteur Ivanhoé Cambridge/Hines avec l’investisseur AJN.

Les travaux commenceront à l’été 2014, à condition que la moitié des surfaces soit commercialisée, pour une livraison prévue en 2018. Trois autres IGH verront le jour dans ce secteur. Anne Hidalgo a annoncé hier que l’idée d’immeubles de grande hauteur abritant à la fois des bureaux et des logements faisait son chemin. L’une des prochaines tours pourrait donc être mixte.

Leur presse (Christine Henry, LeParisien.fr, 25 avril 2012)


Paris choisit Jean Nouvel pour construire « ses » premières tours géantes

Le jury, présidé par Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris chargée de l’urbanisme, a tranché. Ce sont les Ateliers Jean Nouvel et les investisseurs Ivanohé Cambridge et Hines qui vont construire la tour de 175 mètres, qui donnera le signal du renouveau de l’un des territoires les plus déshérités du 13e arrondissement de Paris. Compris dans la ZAC Rive gauche au sud-est de la capitale, le terrain de 6.000 mètres carrés choisi pour cette opération se situe en effet entre des voies de chemin de fer, et l’usine d’incinération d’ordures d’Ivry. Mais, surprise, Jean Nouvel a proposé d’y construire non pas une mais deux tours. La plus haute, de 38 étages, sera réservée à des bureaux et des locaux d’activité, tandis que la seconde, de 24 étages abritera notamment un hôtel.

L’ensemble, qui sera relié à la ville d’Ivry, représente un budget de 500 à 600 millions d’euros et devrait être livré en 2018 au terme d’un chantier de quatre ans.

Ces tours, qui seront accompagnées par la suite de trois autres immeubles de grande hauteur, sont les premières décidées par l’équipe de Bertrand Delanoë, puisque la tour du tribunal de grande instance de Paris, aux Batignoles, est un projet d’État. Il a dû pour cela batailler pour réviser, en 2010, le plan local d’urbanisme et dépasser la hauteur maximale de 37 mètres imposée dans la capitale. Un vrai enjeu dans le cadre de sa politique de « réconciliation » avec la banlieue de moins en moins disposée à accueillir les équipements et logements qui font défaut à la capitale.

Ces terrains, parmi les derniers disponibles à Paris, sont en effet trop morcelés pour accueillir des alignements haussmanniens comme le centre de Paris. Seules les tours permettent de retrouver la même densité et d’assurer une certaine continuité avec celles qui se construisent de l’autre côté du périphérique.

Leur presse (Dominique Malécot, LesEchos.fr, 25 avril 2012)

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