De jeunes émeutiers se sont affrontés avec la police à Santiago du Chili mercredi pour le deuxième jour de suite, tandis qu’une manifestation étudiante rassemblait entre 25’000 personnes et 200’000 personnes, selon les sources. Les protestataires réclament une réforme de l’éducation.
Un scénario devenu hebdomadaire s’est répété mercredi matin dans des quartiers distincts de la capitale de 6 millions d’habitants : des foyers épars de violence, une dizaine de barricades de pneus enflammés érigées par des jeunes en cagoule et de brèves batailles rangées, à coups de cocktails molotov et projectiles divers contre gaz lacrymogènes et lances à eau.
Dans les faubourgs de La Pincoya et La Reina, huit policiers ont été blessés, l’un à la jambe par une balle et d’autres par des plombs, a indiqué à l’AFP une source policière, marque d’une escalade. Dix personnes ont été arrêtées. Le vice-ministre de l’Intérieur, Rodrigo Ubilla, a affirmé qu’une vingtaine de policiers avaient été blessés.
À l’échelle du pays, 373 personnes ont été appréhendées, dont 110 mercredi et 263 mardi, à l’issue d’affrontements similaires, souvent isolés, brefs, mais violents, a ajouté M. Ubilla. Le vice-ministre a parlé d’« opérations concertées » de violence, comme lorsqu’un groupe d’émeutiers a détourné un autobus, l’a évacué et incendié mardi matin à Santiago.
Cet acte a amené le ministre de l’Intérieur Rodrigo Hinzpeter à annoncer une plainte aux termes de la « Loi de sécurité de l’État », législation datant de la dictature, qui autorise des peines alourdies pour des délits spécifiques.
En contraste marqué avec ces violences, la manifestation étudiante a réuni dans la matinée au moins 25’000 personnes, selon la police, 200’000, selon les organisateurs, dans une atmosphère paisible avec des danses, des orchestres, comme ceux qui égayent les marches étudiantes depuis le début du mouvement, en mai.
Leur presse (ats), 20 octobre 2011.