On ne cesse jamais d’apprendre !
(brèves réflexions sur la révolte des migrants de Bari, et plus encore)
Certainement, c’est une expression que l’on s’entend fréquemment dire; bien après les évènements des derniers jours, ou mois, ça serait le moment de la prendre plus en considération.
En effet, il y a quelques jours (lundi 1er août), à nouveau comme c’était déjà arrivé d’autres fois dans les mois précédents, mais avec plus de force et de décision, les migrants demandeurs d’asile du C.A.R.A. (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) de Bari-Palese, ont cessé de vivre dans l’ombre et dans les limbes bureaucratiques dans lesquels ils sont reclus, et ils ont protesté avec force contre la condition dans laquelle l’État italien les laisse croupir.
Il y a des personnes qui attendent depuis au moins sept mois de se voir reconnaître le statut de réfugié (ou au moins d’avoir d’avoir une réponse), mais dans le même temps, sans aucune nouvelle de l’État au sujet de leur requête, ils sont enfermés dans le C.A.R.A. avec de fortes limitations de liberté individuelle.
Dans les mois précédents, les rails des chemins de fer de l’État ont été plusieurs fois bloqués à hauteur de Bari-Palese, créant ce chaos nécessaire à qui n’a pas la voix pour se faire entendre.
Lundi 1er août, la protestation se répand en envahissant non seulement les rails mais aussi la route 16 bis, avec de fortes gênes sur le raccordement Bari-Foggia.
Nous ne pouvons que saluer avec joie et admiration le courage et la décision de gens qui sans avoir commis aucun délit sont contraints de croupir dans des camps entourés de fil barbelé et contrôlés par des militaires et la police.
Nous exprimons notre solidarité avec tous les migrants enfermés dans les C.I.E. et dans les C.A.R.A. afin que de ces lieux ne restent que des ruines.
Mais nous exprimons aussi notre solidarité aux rebelles du Val Susa qui continuent à lutter contre ceux qui voudraient assujettir un peuple et sa terre à leurs propres intérêts, ainsi qu’à toutes les populations arabes en révolte.
Et à la lumière de tout ceci nous nous demandons… de tous ces gens… ça ne serait pas l’heure de commencer à apprendre ?!
Affiche apparue sur les murs de Molfetta (Bari)
Traduit de l’italien (Informa-Azione, 4 août 2011).
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