Afrique du Sud : la paix sociale n’est toujours pas à l’ordre du jour

Malgré un accord prévoyant une augmentation de 22% et une reprise du travail prévu jeudi, annoncé par le principal médiateur religieux.


Afrique du Sud : un rassemblement de mineurs violemment dispersé

La police a utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour empêcher une action dans une mine de platine du nord du pays.

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La police sud-africaine bloque des mineurs en grève, à Rustenburg, dans le nord de l’Afrique du Sud, le 16 septembre 2012.

La police sud-africaine a dispersé mercredi un rassemblement illégal près d’une mine de platine du groupe Amplats à Rustenburg (nord), utilisant des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, a-t-on appris de sources concordantes.

La police, des représentants des mineurs interrogés par téléphone ainsi que la société Amplats, filiale d’Anglo American, ont confirmé l’incident. Amplats, qui avait provisoirement fermé ses sites de Rustenburg, a menacé de licencier tous ses ouvriers qui n’auraient pas repris le travail mercredi. Les mineurs étaient rassemblés près d’un bidonville attenant à la mine.

« La police a prévenu les gens que ce rassemblement était illégal », a expliqué un porte-parole de la police, Dennis Adriao. « Ils ont refusé de se disperser, la police a dû recourir aux gaz lacrymogènes et aux grenades assourdissantes. Des balles en caoutchouc ont également été tirées », a-t-il poursuivi, affirmant n’avoir aucune information sur d’éventuels blessés.

Un représentants des mineurs, interrogé par téléphone, a confirmé : « Je les ai vu tirer des balles en caoutchouc, mais je me suis enfui parce que je ne voulais pas être arrêté », a-t-il dit, affirmant avoir vu aussi un blindé de la police rouler sur un manifestant au sol. Ce dernier incident n’a pas été confirmé par d’autres témoins.

L’échauffourée entre mineurs et police a également été confirmée par une porte-parole d’Amplats, qui a précisé que les événements ne s’étaient pas déroulés à la mine, mais dans le bidonville à proximité.

Leur presse (Agence Faut Payer, 19 septembre 2012)

Des nouvelles du front


Afrique du Sud : nouveaux incidents violents dans la région minière de Rustenburg

La police sud-africaine a de nouveau dispersé brutalement un rassemblement de mineurs mercredi dans la région minière de Rustenburg (nord), alors que le conflit qui a fait 45 morts depuis août sur le site de Marikana semblait prendre fin, avec un accord prévoyant une reprise du travail jeudi.

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Policiers en ordre de bataille à Rustenberg. C’est la réponse du gouvernement aux marches des mineurs en grève, le 16 septembre 2012.

Obéissant aux consignes du pouvoir, fermement décidé à rétablir l’ordre dans la « ceinture de platine » de Rustenburg, l’un des poumons économiques du pays, les forces de l’ordre ont fait usage de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser un rassemblement « illégal » mercredi matin, à proximité d’une mine du numéro un mondial du platine, Amplats.

Amplats, filiale du géant minier Anglo American qui avait un moment fermé ses sites de Rustenburg, avait menacé de licencier tous ses ouvriers qui n’auraient pas repris le travail mercredi.

Les circonstances de l’accrochage n’étaient pas immédiatement claires. Les mineurs s’étaient rassemblés près d’un bidonville attenant à la mine, lorsque la police leur a intimé l’ordre de se disperser.

« La police a prévenu les gens que ce rassemblement était illégal », a expliqué à l’AFP un porte-parole de la police, Dennis Adriao.

« Ils ont refusé de se disperser, la police a dû recourir aux gaz lacrymogènes et aux grenades assourdissantes. Des balles en caoutchouc ont également été tirées », a-t-il poursuivi, affirmant n’avoir aucune information sur d’éventuels blessés.

Gaddhafi Mdoda, un représentant des mineurs interrogé par téléphone, a affirmé pour sa part avoir vu un blindé de la police rouler sur un manifestant au sol. Ce dernier incident n’a pas pu être immédiatement confirmé par d’autres témoins.

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Le groupe britannique Lonmin tentait mardi de débloquer la grève qui paralyse sa mine de platine de Marikana (nord) depuis plus de cinq semaines en offrant aux grévistes une prime de 140 euros en plus des augmentations de salaires déjà proposées.

Retour au calme à Marikana

Pendant ce temps, l’atmosphère semblait plus détendue à la mine de platine de Marikana, où l’employeur Lonmin et les représentants des grévistes ont signé mardi soir un accord prévoyant de substantielles augmentations de salaires et une reprise du travail jeudi.

Près de ce site où 45 personnes ont trouvé la mort depuis le 10 août — dont 34 abattus par la police le 16 août —, des milliers de mineurs se sont de nouveau rassemblés mercredi matin, dans un stade.

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Des employés de la mine de Marikana, en Afrique du Sud, fêtent l’accord salarial signé le 18 septembre 2012 avec leur direction.

Les représentants des salariés ont harangué la foule, expliquant les détails de l’accord, et appelant chacun à reprendre son poste de travail jeudi comme prévu.

Nombre d’employés avaient d’ailleurs déjà repris leur activité dès mercredi, a constaté l’AFP sur place.

La ronde des camions reprenait doucement, contrastant avec le silence des dernières semaines. « C’est un beau jour, beaucoup de gens vont au travail », a déclaré un des vigiles de Lonmin, chargé de la sécurité sur la route d’accès au site.

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Zolisa Bodlani, l’un des meneurs du mouvement qui s’adressait à la foule en langue tswana, a expliqué aux mineurs qu’ils n’avaient pas obtenu les 12.500 rands (1.170 euros) mensuels qu’ils réclamaient, mais que l’accord — qui prévoit entre 11 et 22% d’augmentation plus une prime unique de 190 euros — leur était toutefois favorable.

Plusieurs orateurs ont lancé des appels aux mineurs pour leur demander de s’abstenir désormais de toute violence.

« Plus personne ne sera terrorisé au travail », a lancé Bodlani à la foule attentive des mineurs, protégés d’un soleil brûlant par des parapluies de toutes les couleurs.

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Le début du conflit de Marikana avait été marqué par des violences entre syndicats majoritaire et minoritaire, au cours desquelles dix hommes avaient trouvé la mort début août. Le cadavre d’un permanent syndical avait en outre été retrouvé le 11 septembre.

Le délégué a également affirmé à la foule que Lonmin avait accepté de prendre en charge l’éducation et la nourriture des enfants des mineurs tués, « pour qu’ils ne viennent pas remplacer leur pères comme foreurs mais aillent à l’école jusqu’à l’université ».

Mercredi matin, la presse sud-africaine saluait l’accord de Lonmin, mais des éditorialistes s’inquiétaient du risque de contagion dans le secteur minier.

« Nous devrions certes tous applaudir la fin de la grève de Lonmin, mais la manière dont le différend a été réglé peut servir de modèle, ailleurs pour les travailleurs », écrit notamment dans un éditorial Business Day, le principal quotidien économique.

Leur presse (Claudine Renaud, Agence Faut Payer, 19 septembre 2012)


42 mineurs arrêtés en Afrique du Sud

La police sud-africaine a arrêté lundi 42 personnes pour rassemblement illégal près de la mine de platine de Rasimone, près de Sun City (nord), a-t-elle indiqué dans un communiqué.

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“Quelque 1.500 personnes se sont réunies pour s’embarquer dans une grève illégale pour des augmentations de salaire au village de Robega près du puits nord de Rasimone, et la police a été appelée pour surveiller la situation”, a-t-elle raconté, ajoutant que “la situation est calme et la police la surveille”.

“Il y avait des gens rassemblés dans le village près de Rasimone. Ils voulaient empêcher les autres de venir travailler”, a indiqué à l’AFP Kea Kalebe, porte-parole de Royal Bafokeng Platinum, la société qui exploite la mine.

“Parmi eux, il y a probablement certains de nos employés. (…) Tout le monde n’est pas venu au travail aujourd’hui” (lundi), a-t-elle poursuivi sans donner de chiffres, soulignant toutefois que la production se poursuivait.

La mine de Rasimone, déjà affectée par une courte grève fin août, a produit 180.000 onces de platine en 2011, soit 4% de la production sud-africaine.

Les mines sud-africaines, qui contribuent à 19% du PIB de la plus puissante économie d’Afrique, sont agitées depuis plus d’un mois par des grèves et des manifestations violentes qui ont fait 45 morts à Marikana (nord), et ont contraint plusieurs groupes à suspendre leurs opérations.

Les mineurs réclament pour la plupart un salaire minimum de 12.500 rands (1.150 euros), s’alignant sur les revendications de Marikana, et certains meneurs du mouvement avaient juré de contraindre toutes les mines à un arrêt total, allant de puits en puits pour appeler les employés à cesser le travail.

Mais le gouvernement a donné l’ordre vendredi aux forces de l’ordre de mettre un terme aux troubles agitant le bassin de Rustenburg, où sont situés Marikana et Rasimone, en limitant notamment les rassemblements.

Leur presse (Agence Faut Payer, 17 septembre 2012) via Solidarité ouvrière

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