Affrontements à Amiens : 16 policiers blessés, des dégâts considérables
Seize policiers ont été blessés dans de violents affrontements qui les ont opposés à une centaine [sic] de jeunes à Amiens, dans la nuit de lundi à mardi. Le bilan matériel est aussi très lourd puisqu’il pourraient s’élever à plusieurs millions d’euros, d’après le maire PS Gilles Demailly : une école maternelle a été saccagée et en partie incendiée, alors qu’un centre sportif communal a été entièrement détruit. Un bureau de police nationale a également été saccagé.
Les violences ont duré près de trois heures dans le quartier, avant le retour au calme dans la matinée. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a promis la «plus grande fermeté» de la part du gouvernement contre les auteurs de «ces faits inacceptables». Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, est attendu sur place en début d’après-midi. «On s’attaque à des policiers avec des armes à feu, on brûle des équipements publics qui sont indispensables aux populations de ces quartiers populaires, on fait peur à des gens», s’insurge le ministre, qui insiste : «la République et l’Etat de droit ne peuvent pas l’accepter.»
Barricades et poubelles en feu ont empêché, aux environs de 23 heures, l’accès à plusieurs rues du secteur du boulevard de Roubaix, avant que des véhicules ne soient à leur tour incendiés et utilisés comme barricades. Des automobilistes ont été blessés lors du vol de leurs véhicules. Les violences se sont exacerbées avec l’arrivée des forces de l’ordre. Environ 150 policiers ont été mobilisés : tirs de gaz lacrymogènes et de gomme-cogne ont répondu aux tirs de chevrotine, de mortiers et des jets de projectiles. Un hélicoptère de la gendarmerie et des CRS ont été appelés en renforts d’après le Courrier picard. Les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune interpellation pour le moment.
Amiens-Nord, classée zone de sécurité prioritaire
Gilles Demailly, maire PS d’Amiens, décrit des «scènes de désolation» avec «partout des poubelles et des voitures brûlées». «Il y a des incidents réguliers, mais cela fait des années que je n’ai pas connu une nuit aussi violente avec autant de dégradations» a t-il déclaré, ajoutant «ça fait des mois que je réclamais des moyens car la tension montait dans le quartier».
Dimanche dernier, des heurts entre policiers et une soixantaine de jeunes avaient déjà éclaté dans ce quartier sensible d’Amiens. Un contrôle routier de la brigade anticriminalité (BAC) s’était transformé en affrontement et les forces de l’ordre avaient procédé à des tirs de flashball et de gaz lacrymogènes. Une intervention jugée «excessive» par certains riverains, ayant donné lieu à l’ouverture d’une enquête administrative lundi. Le quartier nord d’Amiens est classé parmi les 15 quartiers les plus difficile en France. Son inscription récente en «zone de sécurité prioritaire» prévoit d’y renforcer la présence policière et le dispositif de sécurité à la rentrée.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr, 14 août 2012)