L’énergie et notre avenir
À propos de la guerre d’ener…gît à Clermont-Ferrand
Pour rappel : fin août, un technicien ERDF, réquisitionné par la préfecture, était venu couper le jus au Guantanamo, sous prétexte qu’on volait l’électricité. Afin de sécuriser les habitant-e-s qui allaient passer l’hiver dans le bâtiment, nous avons jugé que le seul moyen de remettre le jus de manière pérenne était de payer une partie de la somme réclamée pour régulariser notre situation. Le service contentieux a accepté la démarche, nous avons commencé à payer et malgré ça, ERDF refuse toujours de remettre l’électricité : « danger de mort imminent » qu’ils disent. Comme si on ne pouvait pas mourir de froid…
Pour le deuxième bâtiment ouvert, La Crochette, on s’est dit qu’on allait essayer de ne pas nous retrouver dans la même situation. C’est pourquoi nous avons pris la décision de souscrire un contrat avec un fournisseur officiel : Enercoop, « énergie citoyenne et militante ». (Comment a-t-on pu être si naïf ? Avec un nom comme ça on aurait du se douter que ça allait mal se passer !) À 9h le mardi 9 décembre, ERDF intervient pour ouvrir officiellement la ligne ; le même jour à 13h, ERDF intervient à nouveau pour couper le jus depuis l’extérieur du bâtiment. La surprise passée, on commence à rassembler des informations. On apprend que c’est l’OPHIS, propriétaire du bâtiment, qui a fait pression sur ERDF. Dès le lendemain, frais et dispos – surtout frais – on va chez ERDF pour demander des explications et exiger qu’on nous remette l’électricité. On nous répond, après plus de deux heures et demie de pourparlers et de tergiversations, que tant que le propriétaire ne donnera pas son accord, la remise du courant est impossible. Du coup, le lendemain, jeudi 11 décembre, on refait la même à l’OPHIS, dont l’ensemble du personnel a réussi à s’auto-prendre en otage, nous enfermant dehors et refusant de nous rencontrer. On commençait à se dire qu’on allait passer l’hiver dans le froid … et là surprise ! Le vendredi 12 décembre au matin, ERDF revient pour remettre l’électricité. Est-ce grâce à nos menaces de porter plainte, à la mobilisation immédiate ou à nos têtes de dangereux-ses terroristes ? Quoi qu’il en soit, on écrit aujourd’hui ce communiqué éclairé-e-s à l’énergie nucléaire !
Ouvrir un squat autonome, dans n’importe quelle ville, c’est défier l’État. Et dans chaque ville, l’État choisit sa stratégie. À Lyon, Caen ou Toulouse, ce sont des expulsions sauvages. Ici, c’est tenter de nous faire partir en nous coupant l’eau et l’électricité, toutes les institutions main dans la main. Malheureusement pour eux, nous avons pris un engagement : ne jamais reculer. Leur stratégie de siège ne nous fera pas partir.
On vient de gagner une bataille, la prochaine se profile à l’horizon. On a rendez-vous jeudi prochain au tribunal pour la première comparution dans le cadre du procès d’expulsion de la Crochette.
Avec RAGE et JOIE !
Tous-tes devant le Palais de Justice de Clermont-Ferrand (place de l’Étoile) le jeudi 18 décembre à 8h30 pour soutenir la CLE
Campagne pour la Libération des Espaces – 12 décembre 2014