[Les luttes de classes en Inde] Lockout de Toyota à Bidadi (Karnataka)

INDE. Des émeutes éclatent dans deux usines de Toyota

À causes des émeutes, Toyota a suspendu sa production de véhicules.

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Le premier constructeur mondial d’automobiles Toyota a annoncé lundi 17 mars la suspension de sa production de véhicules en Inde, à cause d’émeutes dans ses deux usines du sud-ouest du pays.

Le groupe japonais a expliqué dans un communiqué que des employés s’étaient livrés depuis près d’un mois à « des arrêts délibérés de ligne de production, des intimidations et des menaces à l’encontre de cadres ».

« Les efforts de conciliation n’ont pas abouti »

Les deux usines d’assemblage concernées par ces problèmes et cette suspension sont les deux seules du groupe dans ce pays : situées près de Bangalore, dans l’État du Karnataka, elles emploient 6.400 personnes et disposent d’une capacité cumulée de production annuelle de 310.000 véhicules.

La suspension des opérations a été décidée dès dimanche mais elle n’est entrée en application que ce lundi, a expliqué un porte-parole de Toyota à Tokyo, qui a précisé que personne n’avait été blessé lors de cette agitation. Il a souligné que le groupe espérait pouvoir redémarrer la production dès que les conditions le permettraient.

« La direction et le syndicat [des deux usines, NDLR] négocient un cahier de revendications depuis dix mois. Comme aucun accord bilatéral n’a pu être atteint, l’administration du Travail de l’État du Karnataka a organisé sept réunions tripartites pour tenter de trouver un accord. Ces efforts de conciliation n’ont pas abouti », a détaillé Toyota dans son communiqué.

Le constructeur a précisé que les troubles observés dans ses deux usines avaient eu lieu « à l’instigation du syndicat » des travailleurs locaux et parallèlement à ces négociations.

« Dans ce contexte, l’entreprise n’a d’autre choix que de déclarer le lock-out des usines, pour garantir la sécurité de ses employés et de l’équipe de direction », a conclu Toyota.

Un autre constructeur japonais actif en Inde, Suzuki, avait vu ses opérations fortement perturbées dans ce pays il y a 20 mois à cause de troubles sociaux, autrement plus violents.

Une émeute avait éclaté en juillet 2012 dans l’usine de Manesar, exploitée par la filiale du groupe nippon, Maruti Suzuki, à la suite d’un différend entre un ouvrier et un contremaître. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient attaqué des cadres avec des barres de fer, incendié et détruit des équipements. Le directeur du personnel avait été tué et une centaine de cadres blessés, dont plusieurs grièvement. Maruti Suzuki avait ensuite annoncé le licenciement d’au moins 500 ouvriers sur les 1.500 permanents employés dans l’usine, qui avait dû rester fermée plus d’un mois.

Presse esclavagiste (tempsreel.nouvelobs.com avec l’Agence Faut Payer, 17 mars 2014)

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