[Genève] Manifestation du 14 février contre l’UDC et son monde

Manifestation contre le racisme !

Le vote de dimanche dernier représente une étape supplémentaire dans le triomphe de l’extrême droite en Suisse. Tout le monde sait que l’initiative profondément xénophobe de l’UDC ne fera qu’empirer la situation des étrangers en Suisse, mais plus globalement, elle signale surtout la présence d’un racisme profondément ancré dans le pays.

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Contrairement à l’argument mensonger de l’UDC, l’étranger n’est pas le responsable mais la victime de la sous-enchère salariale au même titre que les travailleur-ses suisses. Estampillée « UDC » ou « libérale », c’est la classe politique qui organise la précarité et divise pour mieux régner. Comment les croire lorsqu’ils dénoncent le racisme tout en appelant à la construction de nouveaux centres de rétention pour les sans-papiers ?

Refusons les fausses oppositions ! Ces gens-là font partie du même camp !

Face à la montée de l’extrême droite, en Suisse comme dans le reste de l’Europe, la nécessité de s’organiser et de résister massivement dans la rue se fait plus évidente que jamais. À Bâle, Berne et à Zurich, des manifestations spontanées ont par exemple eu lieu le soir même de la votation. Alors que l’accord se fait dans un grand nombre d’esprits sur le caractère désastreux du système capitaliste, préparons une riposte antifasciste, unissons-nous toutes et tous contre l’extrême droite !

Vendredi 14 février : Rassemblement à 22h00 précises à la place des Volontaires (devant l’Usine).

Coordination contre l’UDC et son mondeLe Réveil

 

Genève. Ils défilent pour afficher leur haine de l’UDC

Quelque 450 manifestants ont sillonné les rues vendredi soir pour protester contre l’acceptation par le peuple de l’initiative « Contre l’immigration de masse ».

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Place des Volontaires, devant l’Usine. Les meneurs préparent la sono. Quelque 450 jeunes gens se sont réunis devant l’Usine. Le cortège s’ébranle. Derrière la banderole, des jeunes gens masqués, très minoritaires. En queue de cortège, une fanfare. L’ambiance est bon enfant. Les manifestants empruntent le pont de la Coulouvrenière. Arrivée dans les rues des Pâquis. Employés et clients des kebabs sortent sur la chaussée pour observer le spectacle. Les badauds sont amusés, pour la plupart. Ils prennent des photos.

Voilà six jours que le peuple Suisse a accepté l’initiative « contre l’immigration de masse » de l’UDC, et ils battent le pavé. Depuis mardi, des affiches fleurissaient sur les murs de la ville. « Les urnes vomissent du racisme, contre l’UDC, ses alliés et leur cortège de lois qui puent, prenons la rue ! », disaient-elles. Vendredi soir, à 22 heures, ils sont 450 à s’être réunis devant l’Usine, temple de la culture alternative genevoise.

Antifas, punks et étudiants ordinaires

Ils ont une vingtaine d’années, dans leur écrasante majorité. Une poignée d’« antifas » sont là, le visage masqué. Quelques punks les accompagnent. Il y a les jeunesses de SolidaritéS. Une petite fanfare bon enfant. Et beaucoup de jeunes dont le seul signe distinctif est leur évidente aversion du complet-cravate. De petits discours anticapitalistes sont prononcés. « L’étranger n’est pas le responsable mais la victime de la sous-enchère salariale. » La sono crache du ska espagnol.

Slogans récurrents

Le cortège s’ébranle. Il est 22h30. Aucune autorisation n’a été déposée pour manifester, mais la police, fort discrète, tolère le défilé. Quelques torches sont allumées, les jeunes gens masqués ouvrent la marche, les slogans les plus repris sont convenus : « Justice nulle part, police partout », « Flics, Etat, assassins », « À mort les fascistes ». Durant l’été 2012, les mêmes étaient scandés après qu’un chanteur punk ait été poignardé par un skin.

L’indignation d’une jeune femme

Il est aussi question du scrutin contesté. « C’est ça, la riposte à Genève, Suisses, étrangers, on est là dans la rue ! » La troupe se dirige vers la gare. Une jeune femme est encore abasourdie par le résultat du vote. Elle est catastrophée par le taux d’abstention (44,2%), pourtant fort bas selon les standards helvétiques. Elle s’indigne que Genève se fasse imposer un texte dont le canton n’a pas voulu. Elle parle d’une copine, dont la mère est immigrée, qui a voté oui. Elle est révoltée.

« Ce sont des clochards »

Le cortège passe devant le McDonald de la rue de Lausanne. Les vitrines sont sprayées de signes anarchistes. Les manifestants pénètrent dans les Pâquis. Des touristes asiatiques attablés dans un restaurant les observent médusés. Clients et employés des kebabs de la place sortent sur le trottoir, prennent des photographies. Ils ne montrent ni enthousiasme, ni hostilité. Tout au plus entend-on une remarque d’une jeune femme d’origine africaine. « Ce sont des clochards », glisse-t-elle à son copain. Des torches sont à nouveau allumées. Le spectacle intrigue les passants.

« Vous pourrez bientôt voter »

Retour à l’Usine. En chemin, un jeune punk aborde un couple d’origine étrangère. « Si on se bat, vous pourrez bientôt voter », promet-il. Il est minuit. Les rues alentours sont calmes. Des couples endimanchés se baladent roses à la main en cette nuit de Saint-Valentin. Des quadragénaires dansent au son d’Indochine dans un café adjacent. Des jeunes femmes en talons boivent une coupe de champagne dans un bar lounge. Plusieurs Genève vivent leur vies les unes à côté des autres, en bonne intelligence. Sur la place Neuve est parqué un fourgon de police, au cas où. Il ne servira à rien.

Leur presse (Jérôme Faas, 20min.ch, 15 février 2014)

 

Immigration de masse. 450 jeunes manifestent contre le résultat des votations du 9 février

Quelques fumigènes, quelques slogans sprayés ici et là, mais pas de débordements.

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Rassemblement vendredi à 22 heures devant l »Usine à la place des Volontaires pour manifester contre le succès de l’initiative de l’UDC s’opposant à « l’immigration de masse », contre la progression des idées xénophobes et la montée de l’extrême-droite. À l’appel du collectif d’étudiants et d’étudiantes antiracistes et de solidaritéS groupe jeunes, quelque 450 étudiants et collégiens sont partis vers 22h15 de la place des Volontaires en direction de la gare, puis des Pâquis. Masques et cagoules pour certains, torches à la main et fumigènes, ils ont parcouru la ville en musique derrière la banderole : « Les seuls étrangers dans nos quartiers sont les flics et les fachos » et en criant des slogans comme : « Pas de fachos dans nos quartiers et pas de quartier pour les fachos ! »

Les quelques discours avant le départ de la manifestation s’en sont pris « à la montée de l’extrême droite en Suisse et en Europe », au « patronat qui organise la précarité et divise pour mieux régner » et à « la classe dominante responsable de la montée des idées racistes en Suisse. »

De manière plus générale, bon nombre de jeunes se disent choqués et révoltés par le résultat de la votation de dimanche dernier. Comme Alice, 18 ans, étudiante dans une école de Théâtre qui trouve tout cela « nauséabond » et qui aurait aimé qu’il y ait encore bien plus de monde à la manifestation pour exprimer désaccord et révolte.

Rendez-vous est pris avec tous ceux que la question intéresse au Café Gavroche le jeudi 20 février (une table ronde pour « organiser la résistance ») et le mercredi 26 février pour une conférence-débat dont le thème sera : « Comment combattre le racisme et la montée de l’extrême droite ? ».

Le cortège a ainsi parcouru la rue du Stand et traversé le pont de la Coulouvrenière jusqu’à la gare pour descendre ensuite par la rue de Monthoux, rue de Berne et retour vers l’Usine aux alentours de minuit. Quelques fumigènes, quelques slogans sprayés ici et là et parfois une certaine nervosité à l’égard des caméras et des appareils de photo, mais pas de débordements. La manifestation a été accueillie plutôt avec intérêt, amusement et sympathie par les passants de tous ces quartiers, les clients des restaurants et les noctambules de la Saint-Valentin.

Leur presse (Catherine Focas, TDG.ch, 15 février 2014)

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