[Et de deux !] La mafia du pétrole congédie une employée indélicate

Delphine Batho ne veut pas modifier la loi sur le gaz de schiste

La ministre de l’énergie, Delphine Batho, a exclu mercredi toute modification de la loi interdisant la fracturation hydraulique, dans un débat sur RMC et BFMTV avec Laurence Parisot, la dirigeante du Medef.

DE LOURDES CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES

La ministre a rejeté tout assouplissement de la loi de juillet 2011 bannissant la fracturation hydraulique en France et rendant impossible l’exploitation en France du gaz de schiste. Elle a qualifié cette décision de « victoire démocratique », consécutive à une « mobilisation sans précédent ».

Mme Batho a justifié l’interdiction par les lourdes conséquences environnementales liées selon elle à l’extraction du gaz de schiste, évoquant « des séismes de plus de 5 sur l’échelle de Richter dans plusieurs États américains » et « des pollutions des nappes phréatiques ».

« RELANCER L’ÉCONOMIE DE LA FRANCE »

Pour Laurence Parisot, les gaz de schiste permettraient pourtant de « relancer l’économie de la France ». « Il faut évidemment permettre la recherche », a déclaré la présidente du Medef, qui a également déploré le fait que la France s’interdise « de considérer une ressource qui pourrait tout changer pour la situation économique du pays ».

Les compagnies pétrolières et le patronat français critiquent la loi française qui empêche, selon eux, d’exploiter un filon prometteur. (…)

LeMonde.fr, avec Reuters et l’Agence Fracturation Pollution, 5 juin 2013

 

Pour rappel :

L' »affaire » de la suspension des forages de Shell au large de la Guyane aura duré une semaine. Et aura fait une victime : Nicole Bricq. À la faveur du premier remaniement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, jeudi 21 juin, la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie est mutée au ministère du commerce extérieur, une dépendance de Bercy.

Impossible de ne pas faire le lien entre ce désaveu et la décision surprise de Mme Bricq, jeudi 14 juin, de retarder l’exploration du bassin pétrolier de Zaedyus, à 150 kilomètres des côtes du département d’outre-mer (DOM). Le ministère avait alors stoppé à la signature deux arrêtés préfectoraux nécessaires au lancement des travaux, mettant en avant « une nécessaire remise à plat de l’instruction des demandes de permis afin de ne plus sacrifier l’environnement ». (…)

Mais c’est surtout la voix des groupes pétroliers et des industriels qui semble avoir pesé. La colère de Shell a été suivie de celle de Total, de l’Union française des industries pétrolières (UFIP) et de Laurence Parisot, présidente du Medef, qui en ont appelé directement à Matignon, voire à la présidence de la République. (…)

Le Monde, 22 juin 2012

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