Violentes manifestations au Brésil
Des manifestations parfois violentes secouent depuis le début de la semaine les principales villes du Brésil, en particulier la plus grande, Sao Paulo, dans un contexte de mécontentement général.
Aujourd’hui encore, un groupe d’environ 200 manifestants a bloqué, barrage de pneus enflammés à l’appui, l’accès au Stade national Mané Garrincha de Brasilia, où le coup d’envoi de la Coupe des confédérations doit être donné samedi entre le Brésil et la Japon. Hier encore, environ 5000 manifestants ont notamment bloqué des rues et vandalisé des bâtiments à Sao Paulo. Certains manifestants ont affronté la police, qui a procédé à près de 200 arrestations, tandis que des dizaines de personnes, dont des passants et des journalistes, ont été blessées.
Les forces de l’ordre répondent de plus en plus violemment à ces rassemblements, par des tirs de balles en caoutchouc et des jets de gaz lacrymogène. Une photographie, largement diffusée au cours des derniers jours, montre un caméraman aspergé de gaz poivré par un policier.
Les raisons de cette colère ? L’augmentation des prix des transports publics, le taux élevé de criminalité, de récentes lois qui limitent les possibilités d’avorter Mais ces manifestations interviennent à un moment particulier, la veille de la Coupe des confédérations, prélude à la Coupe du monde de 2014. Les énormes dépenses publiques nécessaires à l’organisation de ces événements, puis aux JO en 2016, suscitent nombre de protestations dans le pays, dans un climat économique morose. (…)
Leur presse (LeFigaro.fr avec agences, 14 juin 2013)
Brésil : manifestations contre la hausse du prix des transports
SAO PAULO (AFP) – De violentes manifestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro contre la hausse du prix des transports publics ont fait au moins 55 blessés et se sont soldées par plus de 160 arrestations, à trois jours de l’ouverture de la Coupe des Confédérations.
À Sao Paulo, qui n’est que l’un des six sièges de ce tournoi international de football mais qui va accueillir l’an prochain la Coupe du Monde, la police a utilisé gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc pour disperser les plus de 5.000 personnes qui protestaient dans le centre-ville contre la hausse de 7% des billets de bus, de métro et de trains.
À Rio de Janeiro, une manifestation a rassemblé plus de 2.000 personnes, principalement des étudiants, et une autre a eu lieu dans la ville de Goiania (centre-ouest) où la compagnie de transports a suspendu la hausse de ses tarifs.
Mardi, environ 5.000 personnes, selon la police, avaient déjà manifesté sur l’avenue Paulista, la principale artère de Sao Paulo, et provoqué de nombreux dommages : dizaines de bus incendiés, des vitrines brisées, certains manifestants ayant même usé de cocktails molotovs.
Les dégâts avaient été estimés à 50.000 dollars dans le métro.
Leur presse (Agence Faut Payer, 14 juin 2013)
(…) « La coupe pour qui ? », lisait-on sur les pancartes brandies par certains des manifestants qui avaient formé des barrières humaines pour bloquer les accès au stade Mané Garrincha. (…)
D’autres manifestations du même type ont eu lieu à Porto Alegre (sud), Curitiba (sud), Maceio (nord-est) et Natal (nord-est), et se reproduiront dans les prochains jours. (…)
Leur presse (Héctor Velasco, Agence Faut Payer, 14 juin 2013)
(…) Dans plusieurs villes comme Goiânia, Florianópolis ou Vitória, la mobilisation a obligé les autorités à annuler l’augmentation.
Leur presse (CourrierInternational.com, 13 juin 2013)
Corruption, mauvaise gestion : São Paulo s’enflamme
(…) Si cette légère hausse a été l’étincelle, c’est maintenant toute la classe politique municipale qui est la cible de la grogne populaire. Mauvaise gestion généralisée des équipements publics, accusations de corruption… Les critiques s’accumulent. (…)
Leur presse (Philippe Vion-Dury, Rue89.com, 13 juin 2013)
Brésil : la crise des transports enflamme São Paulo
(…)
Le MPL et la revendication du tarif zéro
Le Mouvement Libre Passage (MLP – Movimento Passe Livre), principal instigateur des manifestations tire son origine d’une révolte populaire spontanée, à Salvador, dans la province de Bahia, en 2003. Après cette révolte, connue comme la « Révolte du Bus », le mouvement a grandi et pris des proportions nationales. C’est au Forum social mondial, à Porto Alegre, en 2005, que la conception du droit d’aller et venir comme un droit universel a été consacré comme une priorité du mouvement.
Le mouvement revendique le changement de modèle dans le secteur du transport public. Il fonctionne actuellement sous la forme de concessions privées. Le mouvement souhaite le passage à un modèle public à même de garantir le droit d’aller et venir pour toute la population. Le MPL est très hétérogène dans sa composition et dans ses conceptions pratiques et théoriques. Si une des caractéristique fondamentales du mouvement est l’action directe dans les rues, ses membres semblent flirter avec des conceptions variées allant du marxisme à l’anarchisme en passant par la voie politique et institutionnelle.
À São Paulo et dans plusieurs capitales de provinces, la demande du tarif zéro et l’opposition à l’augmentation du prix du transport en commun trouvent un grand écho, notamment parmi la jeunesse. La composition des manifestations est hétèrogene. Ce serait une erreur d’affirmer que ces manifestations ne proviennent que de la classe moyenne — comme quelques médias brésiliens le soutiennent. La jeunesse des partis de gauche brésiliens participent aux manifestations aux côtés du MPL. (…)
Leur presse (LeJournalInternational.fr, 14 juin 2013)
Transmis de la part d’un compagnon brésilien http://anarsixtrois.unblog.fr/2013/06/17/lhistoire-du-pays-ou-avoir-du-vinaigre-devient-un-crime/