[11 août 2012]
Pas de fumée sans feu
Feuille blanche, les mots font la queue et se bousculent. Par quoi commencer ? Source intarissable, ma plume est trempée dans les souvenirs de nos martyrs. Je n’savais pas qu’on pouvait mourir en restant en vie.
On a raté nos carrières scolaires pour aller manger des pierres dans des halls désaffectés. On s’incruste dans des mariages, invités par des poulets aux olives. À force de s’incruster, beaucoup de mes amis se sont mariés à leur tour. La roue a tourné, les incrusteurs se font incruster. C’est pour ça que tu trouveras toujours dans les mariages des nôtres une table avec du poulet en plus. C’est pour ceux qui se croient incrusteurs mais qui sont invités sans même le savoir.
On m’a dit que tu cachais tes larmes pour me voir sourire. Tu as déchargé mon arme pour ne pas me voir mourir. J’ai tout vu, sans rien dire. Je construirais ton avenir avec mes propres mains. J’écris tellement avec sincérité, qu’au moment de la confession le prêtre est parti en courant. Trinque à ma santé avec un verre de SELECTO, même un verre d’eau fera l’affaire.
M’enterre pas, je suis encore vivant. Je déterre ta conscience à la pelleteuse. Je casse mon ramadan avec des pâtes au beurre. Je n’me plains pas, en Haïti, ils font le « ftour » avec des galettes de boue. La foi ne dépend pas de c’que tu possèdes.
Texte fataliste, moi j’crois pas, je préfère juste vivre un jour comme un lion que cent comme un chien. J’ai pas connu Woodstock mais les aquariums dans des voitures enfumées comme les Indiens d’Amérique. NON FUMEUR mais je plane par procuration. Ça a pour but de t’évader mais ça ne fait que te scotcher. La lucidité n’a pas de prix, les neurones et le temps sont comptés.
[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]