[Bangladesh] « Ils demandaient de meilleurs salaires. Nous avons tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser »

Bangladesh : la police tire pour disperser une manifestation d’ouvriers du textile

La police bangladaise a tiré des balles en caoutchouc, lundi, près de Dacca, pour disperser des milliers d’ouvriers du textile en colère. Ces manifestations relancent le débat sur les conditions de travail dans ce secteur, après la mort de 1.127 employés dans l’effondrement d’un immeuble près de Dacca.

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Des ouvriers du textile manifestent à Savar, le 27 avril 2013.

La police affirme être intervenue après que des ouvriers ont bloqué l’accès à une autoroute dans la zone industrielle d’Ashulia. Dans ce quartier, à la périphérie de la capitale, sont basées des centaines d’usines de confection travaillant pour des groupes occidentaux comme l’américain Walmart ou le français Carrefour.

« Ils demandaient de meilleurs salaires. Nous avons tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser car ils sont devenus violents et ont occupé une route », a déclaré le chef de la police d’Ashulia, Badrul Alam. Selon lui, environ 20.000 ouvriers ont pris part à la manifestation. La chaîne privée de télévision, Ekattor, a indiqué que 50 personnes avaient été blessées dans ces heurts.

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Depuis l’effondrement d’un immeuble du secteur textile le 24 avril, qui a fait 1.127 morts, les ouvriers, ont presque quotidiennement débrayé pour réclamer des hausses de salaire et l’exécution du propriétaire de l’immeuble. Le salaire mensuel minimum avait été fixé à 38 dollars en novembre 2010, un traitement récemment qualifié de « travail d’esclave » par le pape François. Les syndicats réclament qu’il soit porté à environ 100 dollars (77 euros).

Les usines textile ont fermé quelques jours la semaine dernière après que des manifestations d’ouvriers ont dégénéré. Elles ont rouvert vendredi, l’Association bangladaise des fabricants et exportateurs de textile (BGMEA) ayant obtenu la garantie du gouvernement que les usines bénéficieront de « la plus grande sécurité ». Le Bangladesh est le deuxième exportateur au monde de vêtements en raison de la modicité des salaires.

Presse esclavagiste (LeParisien.fr, 20 mai 2013) via Solidarité ouvrière

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