[Notre-Dame-des-Landes / Sème ta ZAD !] « Mettre en place dès maintenant une communisation des terres et des pratiques, nous prenons la terre et nous la garderons ! »

Prise de parole Sème ta ZAD !

Paysans, paysannes, collectifs agricoles d’ici et d’ailleurs, amiEs de luttes, semeurs et semeuses de révolte, c’est avec nos outils en main, fermement tenus, que nous venons aujourd’hui défendre et cultiver les terres que l’État et AGO-Vinci veulent détruire.

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La manifestation de mise en culture « Sème ta ZAD ! » s’inscrit dans la continuité de la réoccupation du 17 novembre. 6 mois après les expulsions, alors que 19 maisons et cabanes avaient été détruites, plus de 30 nouveaux habitats ont été reconstruits. La ZAD et la lutte contre l’aéroport, appuyées par plus de 200 comités locaux sont aujourd’hui plus vivantes que jamais. À l’heure où la commission du soit-disant dialogue a révélé sans nulle surprise son soutien au projet d’aéroport, « Sème ta ZAD ! » est notre réponse, notre riposte pour continuer à les mettre en échec. Aujourd’hui, avec les différents chantiers, nous renforcerons l’implantation dans la durée des occupations agricoles sur la ZAD. Construire là où ils veulent détruire, cultiver là où ils veulent bétonner, voilà notre manière de lutter et voilà ce que nous ferons tous et toutes ensemble aujourd’hui ! « Sème ta ZAD ! » est aussi une manière de voir loin, d’imaginer ce que sera la zone après l’abandon définitif de leur grand projet inutile et imposé. Parce que nous luttons contre un aéroport mais aussi contre le monde qui va avec, nous aurons à faire aux aménageurs en tous genres qui spéculent sur les terres nourricières, nous aurons à faire aux agriculteurs intensifs qui cherchent à s’agrandir toujours plus… Avec « Sème ta ZAD ! » nous voulons mettre en place dès maintenant une communisation des terres et des pratiques, nous prenons la terre et nous la garderons !

La manifestation « Sème ta ZAD ! » ne surgit pas de nulle part. Nous voulons rappeler qu’elle prend racine dans une histoire et dans la mise en place de pratique collective de lutte. Le 7 mai 2011, déjà outils en main et tracteurs en tête, nous étions plus d’une centaine à mener le défrichage de la ferme maraîchère du Sabot. Déjà il y avait dans l’air comme une atmosphère joyeuse de jacquerie et de partage. Au moment des expulsions, les tracteurs ont constitué un vrai renfort matériel. Ainsi on a pu voir la nuit pousser des barricades gigantesques pour faire face à la pluie de lacrymogène qui arrosaient les légumes du Sabot. Avec les paysans, nous avons défendu la ferme du Rosier, un peu plus tard les tracteurs se sont enchaînés autour de la Châtaigne, puis par une belle nuit étoilée de janvier, les paysans ont commis l’irréparable : ils sont devenus squatteurs à leur tour ! Ils ont occupé et occupent encore la ferme de Bellevue pour la sauver de son imminente destruction. Au-delà des moments de lutte, cette manifestation a aussi pris forme au sein des assemblées agricoles qui se réunissent régulièrement à la Châtaigne depuis fin novembre. Parce que l’autonomie alimentaire et la répartition des terres ne concerne pas que les paysanNEs, ces assemblées regroupent toutE opposantE qui veut porter la lutte à travers une pratique agricole. Avec nos différences nous nous sommes accordés sur des principes communs :

• sur la dénonciation des grandes concentrations agricoles et la défense de l’accès à la terre pour les projets d’installation paysanne, à Notre-Dame-des-Landes et partout ailleurs.

• sur l’entraide, la mutualisation des moyens et des outils pour favoriser l’installation collective.

• sur l’apprentissage par l’échange et le dialogue entre savoir-faire agricole traditionnel et pratiques expérimentales, entre professionnelLEs et paysanNEs hors cadre.

• sur la nécessité de développer et démultiplier des projets d’agriculture vivrière locale pour promouvoir l’autonomie alimentaire contre l’agro-industrie et contre l’artificialisation des terres.

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Aujourd’hui, en écho à la journée mondiale des luttes paysannes, qui aura lieu le 17 avril prochain,  nous voulons faire de cette manifestation un acte politique fort. Rappelons que cette journée mondiale commémore le massacre du 17 avril 1996  où des hommes et des femmes du Mouvement des travailleurs ruraux et paysans sans terre du Brésil avaient bloqué une route pour exiger l’expropriation de terres en friche et la mise en place d’une réforme agraire. La police militaire avait alors tiré à bout portant sur la foule : bilan 22 morts et 70 blessés. Ici comme ailleurs, nous avons recours à l’occupation comme pratique de lutte pour défendre ce bien commun qu’est la terre. Ce type d’action directe, à la fois illégale et légitime, est notre unique rempart pour stopper sur le terrain l’avancée du désert dans le bocage, un désert de béton qu’ils nous présentent comme une oasis. C’est en nous réappropriant la terre et en  la cultivant que nous voulons la défendre, c’est par l’occupation que nous voulons nous opposer frontalement à l’accaparement des terres. Nous serons là à nouveau le 27 avril à Avignon pour la manif-occupation contre le saccage de 50 ha de terres nourricières. Partout où ils aménagent, où ils modernisent, où ils bétonnent et urbanisent,  nous nous organisons. Parce que notre monde n’est pas le leur et parce qu’ils sèment le désert, ils récolteront la révolte et la lutte.

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Sème ta ZAD

 

Si on fêtait la fin de l’occupation militaire ?

Nous avons fait un rêve ! « Si on fêtait la fin de l’occupation militaire ? », un rêve ou la réalité de demain et des jours suivants.

Depuis plus de 141 jours nous sommes, habitant-e-s de centre ZAD, pris au piège par les deux barrages de flics. Notre quotidien, c’est du bleu. Pas un matin, midi au soir sans être confronté à leur présence. Sans être contrôlé, fouillé, humilié. Nous n’avons pas le choix les éviter. Nos enfants vont à l’école, nous avons pour certain-e-s des activités professionnelles. Fini les balades en vélo, fini les marches tranquilles, les rencontres avec les voisins et les ami-e-s. l’endroit où nous et les enfants vivons, est devenu une zone d’enfermement, dans le silence depuis le weekend de 15/16 Décembre 2012.

Doit on continuer à subir sans réagir alors qu’il n’y a aucune légitimité et utilité à leur présence. Nous ne le pensons pas ! Alors il faut relever la tête, s’unir et refuser cette mascarade !

Mailing, 13 avril 2013

 

Évinçons Vinci

Des collectifs et des individues de tous les horizons, se sont rassemblées pour lutter à leur manière contre l’aéroport, ils/elles ont occupé des chantiers, manifesté, tagué, détourné des péages, se sont révoltés face une multinationale polymorphe anthropophage et sa collusion avec des pouvoirs « publics ».

Aujourd’hui les forces de l’ordre ont de nouveau l’autorisation d’expulser et de détruire nos lieux de vie pour installer leur béton morbide, qu’ils continuent de planifier leurs travaux, nous organiserons notre riposte…

En appui à celles et ceux qui ne peuvent/veulent pas se rendre sur place pour exprimer leur rage et soutien mais qui voudront continuer à lutter, harceler les décideurs et acteurs du projet, en premier lieu AGO.

Et pour celles et ceux qui sur place résistent, de savoir qu’effectivement, la ZAD EST PARTOUT.

Nous avons mis en place un outil participatif permettant de cartographier, cibler et mettre à découvert l’ensemble des infrastructures et chantiers de Vinci (ainsi que ses filiales [Les amies de stopvinci.noblogs.org ont réalisé un détricottage de la galaxie Vinci]) afin de faciliter les initiatives et l’organisation des différents collectifs/individues.

Un portail a été créé sur le site à cette attention pour que tout le monde puisse facilement récupérer des infos sur les cachettes de Vinci et nourrir la lutte en répertoriant les informations qu’ils ont pu accumuler.

Petit rappel, l’utilisation de l’informatique laisse des traces, Nous conseillons de ne pas laisser d’informations personnelles volontairement lors de ces travaux de recensement !

Ayez l’œil !

Vinci sait où est la ZAD sachons où est Vinci !

Pour chaque chantier référence, un triton sauvé

Mailing, 13 avril 2013

 

Déclaration de soutien de la coordination des mouvements de paysans indiens

Nous avons reçu à l’occasion de la manifestation « Sème ta zad ! », une déclaration de solidarité du « comité de coordination des mouvements de paysans indiens » qui se bat actuellement de son coté contre des méga-projets destructeurs, des aéroports encore, mais aussi des centrales et des « corridors industriels » pour que circulent toujours plus vite les marchandises. Le KRRS, le BKU ou le Kerala Coconut Farmers Association sont des syndicats et mouvements qui défendent les intérêts de plusieurs dizaines de millions de paysans dans différents États indiens. Actuellement, ils lutten particulièrement contre l’accaparement des terres agricoles pour les besoins de l’agro-business et du développement capitaliste. Ils souhaitaient appuyer les connexions avec ce qui se passe ici à Notre-Dame-des-Landes. Nous sommes heureux-ses que des liens se tisssent entre différents mouvements de résistance paysans à travers le monde et de contribuer, à notre échelle, à mettre en déroute la destructions des terres et des vies de ceux qui les habitent et les cultivent. Nous souhaitons remercier ces paysans en lutte qui nous écrivent de si loin, et leur exprimer à notre tour toute notre solidarité.

Solidarité internationale contre l’accaparement des terres et les méga-projets inutiles

Dans le monde  entier, des quantités énormes de capitaux financiers cherchent des investissements profitables, des gains spéculatifs ou simplement de s’abriter de la crise économique en s’appropriant des formes de richesses réelles. Des terres et des ressources naturelles sont saisies pour des mega-projets monstrueux – mines, plantations d’agri-business, corridors industriels, ports et aeroports – dont le seul résultat assuré est une destruction desastreuse de moyens d’existence et de l’environment. Mais avec peu de risque pour les investisseurs. Celui-ci – avec la complicité des partis de gouvernement de tous bords – est calculé pour tomber surtout sur le « partenaire » public.

En Inde, parmi une foule de projets de ce type, les paysans et pêcheurs luttent contre une centrale nucléaire française à Jaipur. Il y a aussi un projet de Corridor Industriel Mumbai-Delhi. Ce seul projet, long de 1500 km., comportant un chemin de fer dédié, 6 nouveaux aéroports, 4 ports, une batterie de centrales électriques au charbon, etc., détruirait les moyens d’existence de centaines de milliers de paysans, des milliers d’hectares de terres agricoles irremplaçables, des ressources en eau, etc.

Pour résister à ces accaparements, les organisations paysannes et d’autres mouvements populaires sont actuellement engagés dans une lutte à propos d’une nouvelle législation, le Land Acquisition Act. Pendant quatre jours, du 18 au 21 mars, 20,000 paysans de tout le pays ont occupé les rues de Delhi à côté du Parlement pour se faire entendre.

En France, nous avons appris qu’il y aussi une forte résistance contre de tels projets de « développement » destructif, et en particulier contre un deuxième aéroport pour la ville de Nantes. 40,000 jeunes activistes et paysans ont réoccupé le site il y a quelques mois, après une violente évacuation policière. Et le 13 avril, une autre manifestation nationale est appelée durant laquelle la terre sera labourée pour établir de nouvelles fermes.

Nous applaudissons et soutenons cette résistance !

Nous offrons et appelons à la solidarité avec tous ceux et celles qui luttent contre ces politiques néolibérales criminelles : comme avec les peuples indigènes du Canada, qui se sont soulevés depuis quelque temps, comme avec toutes les résistances similaires en Afrique, Amérique Latine et à travers le monde. Solidarité entre tous et toutes qui partagent la vision d’une autre société, basée sur les intérêts réels du peuple et le respect pour notre environnement naturel !

Indian Coordination Committee of Farmers’ Movements :

Adivasi Gotra Mahasabha, Kerala
Bharatiya Kisan Union (BKU), Haryana
Bharatiya Kisan Union (BKU), Madhya Pradesh
Bharatiya Kisan Union (BKU), Maharshtra
Bharatiya Kisan Union (BKU), New Delhi
Bharatiya Kisan Union (BKU), Punjab
Bharatiya Kisan Union (BKU), Rajasthan
Bharatiya Kisan Union (BKU), Uttar Pradesh
Bharatiya Kisan Union (BKU), Uttarakhand
Karnataka Rajya Ryota Sangha (KRRS), Karnataka
Kerala Coconut Farmers Association, Kerala
Tamil Nadu Farmers Association, Tamil Nadu

Zone à défendre – mailing, 12 avril 2013

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