Maroc : des milliers de personnes manifestent pour les « droits et libertés »
RABAT — Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Rabat « pour l’ensemble des droits et des libertés », affichant leur mécontentement à l’égard du gouvernement islamiste, à l’appel notamment de deux organisations syndicales, a constaté un photographe de l’AFP.
D’après la même source, les manifestants, qui ont achevé à la mi-journée leur marche devant le Parlement, dans le centre de la capitale, étaient entre 5.000 et 10.000. La police a pour sa part évoqué le chiffre de 3.000 participants.
Organisée sous le signe « des droits et des libertés », cette manifestation s’est déroulée dans le calme, le cortège brandissant des pancartes et scandant des slogans anticorruption, « contre la vie chère et pour l’emploi », et plus généralement contre la politique du gouvernement.
« Le Maroc vit une régression sociale », Abdelilah « Benkirane (le chef du gouvernement, ndlr) nous emmène dans un ravin », ont clamé des manifestants, parmi lesquels des membres du mouvement pro-réformes du 20-Février.
D’après l’agence MAP, des partis de l’opposition ainsi que des associations et des organisations actives dans les domaines des droits de l’homme et de la société civile s’étaient également joints au cortège.
Cette manifestation constitue une « mise en garde » au gouvernement, a déclaré le vice-président de la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelkader Zaïra, déplorant une absence de prise en compte des revendications sociales.
Cité par l’hebdomadaire Tel Quel, le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), Abderrahmane Azzouzi, a lui prévenu qu’une « grève nationale et générale » était « envisageable ». « Nous ne le souhaitons pas », a-t-il toutefois ajouté.
Le parti islamiste Justice et développement (PJD) d’Abdelilah Benkirane, qui dirige le gouvernement, est arrivé au pouvoir à la suite de son succès historique aux législatives de fin 2011, dans le tumulte du printemps arabe.
Confronté à un ralentissement de la croissance (moins de 3%) l’an dernier ainsi qu’à un creusement du déficit public, il doit mener au cours des prochains mois d’importantes réformes sociales, concernant les retraites mais aussi la caisse de compensation, qui subventionne des produits de grande consommation.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 2 avril 2013)