Saint-Patrick tendue à Toul
Deux cents personnes ont participé hier soir à une soirée musicale un peu particulière sur la zone industrielle de Toul. Aucun débordement n’a été signalé.
La nuit tombe. Il est 20 h hier soir. Les premiers véhicules s’engouffrent dans la rue de l’Escadrille des Cigognes au beau milieu du Pôle industriel Toul-Europe sous le regard des multiples patrouilles de police disposées tout autour du site. Le flot de voitures s’intensifie entre 20 h 30 et 21 h. Beaucoup de véhicules immatriculés dans le nord-est de la France mais aussi des berlines allemandes, belges et même suisses passent l’imposant service de sécurité mis en place par les organisateurs. Matraques et lampes en main, ces agents scrutent l’intérieur des habitacles. L’un des molosses porte d’ailleurs un masque qui ne donne guère envie de plaisanter. La tension est palpable. Il faut visiblement montrer patte blanche pour pénétrer à l’intérieur de la Taverne de Thor… Après avoir de nouveau décliné son identité sous le petit chapiteau, les invités triés sur le volet peuvent entrer dans cette grande salle de 270 m² où se produisent deux groupes de musique. Un repas irlandais est servi sur quelques tables. Et les plus motivés vont participer à un concours de bière qui les emmènera jusqu’au bout de la nuit. Ici, le cheveu est rasé de près. Quelques filles ont fait également le déplacement pour accompagner des amis.
CRS et gendarmes
« Pour le moment, il n’y a rien à signaler. C’est calme ! », note vers 22 h Gérard Kointz, directeur départemental de la sécurité publique adjoint après avoir fait le point avec le chef de la circonscription de Toul, le commandant Jean-Luc Petitbois. « Nous ne sommes pas du tout dans la même configuration qu’à l’automne dernier avec l’arrivée de 1.500 néonazis, venus surtout d’Allemagne. À cette heure-là, il y avait déjà plus de mille personnes sur place et on entendait de loin de la musique hard-métal à fond… »
Le dispositif de police mis en place a, il est vrai, largement calmé les esprits. Dès 16 h, les premières patrouilles de Toul et Nancy ont en effet sillonné la zone. À 21 h, une compagnie CRS de Reims (80 hommes) et une douzaine de véhicules se sont positionnés sur le parking d’un hypermarché voisin : « La relève sera assurée à 5 h du matin par les gendarmes mobiles de Sarreguemines », précise le directeur. « Nous sommes de toute façon en contact régulier avec les organisateurs du Chardon. Selon nos informations, la majorité des participants devraient rester sur place et ne repartiront qu’au petit matin ».
Reste à savoir si l’ambiance sera aussi sereine ce matin avec la fatigue d’une longue nuit de la Saint-Patrick et quelques grammes d’alcool dans le sang.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (EstRepublicain.fr, 23 mars 2013)
Des associations demandent l’interdiction d’un concert néonazi en Lorraine
Plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’Homme, ont demandé à la préfecture de Meurthe-et-Moselle l’interdiction d’un concert de rock néonazi samedi à Toul, ont-elles indiqué vendredi à l’AFP.
Les services de l’État n’ont pas interdit la manifestation, mais ont précisé à l’AFP qu’un « dispositif de surveillance et de sécurisation » serait déployé sur place, sans indiquer le nombre exact d’agents qui seraient mobilisés.
La préfecture a rappelé aux organisateurs, l’association « Le chardon », que le lieu du concert, un hangar privé dans un quartier périphérique de Toul, ne pouvait accueillir que 200 personnes. Au cours des dernières années, d’autres rassemblements de cette association avaient attiré plusieurs milliers de personnes. « Ce sont des groupes de rock identitaire, qui appellent à la haine raciale et à l’antisémitisme : nous réclamons l’interdiction de ce concert », a expliqué à l’AFP un porte parole du Comité antifasciste et antiraciste (Cafar), Patrice Mangin.
La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a également demandé l’interdiction de la manifestation pour trouble à l’ordre public, en estimant que ce rassemblement était l’occasion de diffuser des chants nazis et des propos antisémites, et de faire l' »apologie de crimes contre l’humanité ». La préfecture a pour sa part insisté sur le caractère privé de la soirée, ce que conteste la LDH.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeQuotidien.lu, 22 mars 2013)