9 mars 2011 : le centre de rétention du Canet à Marseille était mis hors-service
Il y a deux ans, un incendie a conduit à la fermeture de cette prison pour sans-papiers pendant plusieurs mois, et a permis quelques évasions. Déclenché de l’intérieur du centre, dans deux blocs distincts, il ne s’agit ni d’un acte désespéré ni d’un acte isolé.
En réponse, l’État a mis quinze personnes en garde à vue, six en préventive. À ce jour, après trois et cinq mois passés en prison, deux personnes sont inculpées, elles doivent se soumettre à un contrôle judiciaire et sont toujours dans l’attente d’un procès. Sans-papiers, ils sont dans l’interdiction de quitter le territoire français !
Cet incendie s’inscrit dans une longue série de résistances menées à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention :
22/06/2008 – incendie du centre de Vincennes
19/01/2009 – incendie du centre de Bordeaux
09/03/2011 – incendie au centre de Marseille
29/07/2011 – incendie du centre de Lyon
01/09/2012 – incendie au centre de Marseille
En Italie, les révoltes et évasions sont fréquentes. En février, à Turin, des prisonniers ont tenté de s’évader. Durant plusieurs jours, ils sont montés sur les toits, ont détruit et incendié plusieurs bâtiments, se sont affrontés aux flics. À l’extérieur, plusieurs rassemblements et actions de solidarité ont eu lieu.
La liste est longue et non exhaustive. Des actes de résistances individuels et collectifs, de l’évasion à la destruction des centres, se produisent dans toute l’Europe, à ses frontières, dans le monde entier (Mexique, Australie, Mayotte…).
Le pouvoir et les médias ont tout intérêt à invisibiliser et isoler ces luttes. Chaque « incident » est traité sous l’aspect du « fait divers » sur le moment, et ensuite on oublie ! Décrire les résistances individuelles et collectives comme autant d’« actes isolés » a pour objectif de nous maintenir résignés face aux frontières et à l’arsenal policier et militaire nécessaire à les faire exister. Mais nous savons que partout des gens luttent contre les frontières. Nous sommes solidaires de ces luttes et nous luttons aussi, parce que les frontières nous divisent et nous mettent en compétition les uns contre les autres. Elles permettent de tirer les conditions de travail vers le bas, de désigner des boucs-émissaires, d’étendre les dispositifs de contrôle social et policier, toujours au profit des classes dominantes.
Solidarité avec les inculpés
de l’incendie du centre de rétention du Canet !
Liberté de circulation et d’installation
À bas toutes les frontières !