Ça bouge en Bulgarie !

À l’issue de plus de dix jours de manifestations dans le pays contre l’électricité hors d’accès et la corruption, le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a annoncé mercredi matin au Parlement la démission de son gouvernement.

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Depuis trois semaines, le peuple bulgare sort dans la rue avec une régularité qu’on ne voyait qu’en Grèce ou en Espagne. En cause, l’appauvrissement de la classe laborieuse, l’explosion du chômage, la corruption généralisé et l’augmentation abusive du prix de l’électricité – au mains de sociétés étrangères –, réclamant un remplacement de l’élite politique par de nouveaux représentants des citoyens. Les politiques d’austérité mises en place face à la crise ont sapé les espoirs d’un meilleur avenir. La croissance marque le pas, le chômage explose, le niveau de vie baisse. Dans ce pays où la corruption est endémique, le salaire moyen est à 400 leva (200 €). La pension moyenne à environ 200 (100 €).

À Sofia, plus de 7.000 manifestants (10.000 quelques jours plus tard) portaient des banderoles comme « Les mafieux en prison » et « Ils sont nombreux, ils sont riches, ils sont insolents, mais ils ne vont plus durer ». À Varna (est), environ 20.000 manifestants ont réclamé la démission du maire Kiril Yordanov à qui ils reprochaient d’obéir à un groupe économique « qui règne en maître » et « a détruit les petites et moyennes entreprises ». Des manifestations qui ont coïncidé avec la fête nationale se sont tenues également dans la deuxième ville bulgare de Plovdiv (sud), à Roussé (nord), Blagoevgrad (sud-ouest). Ils portaient des banderoles proclamant « Unité contre le pillage » ou encore « Stop à la mafia ». Lors de manifestations de dizaines de citoyens en colère, un texte de la constitution a été brûlé. L’opposition y avait exigé au cours la tenue d’élections anticipées, mais organisées par un gouvernement intérimaire, car elle redoutait d’éventuelles manipulations de la part du gouvernement de centre-droit au pouvoir.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/43.jpgPour la troisième fois en moins de dix jours, un homme s’est immolé par le feu.

On a même pu voir – fait rarissime – des flics anti émeutes déposés leurs casques et leurs boucliers en solidarité avec les manifestants ! C’est pas nos pandores fachos qui feraient ça…

Une cérémonie pour la fête nationale à Sofia en présence du président Rossen Plevneliev a été marquée par l’absence de public, la place étant barrée et protégée par des policiers antiémeutes. Le président Rossen Plevneliev, apparu devant les manifestants, a été accueilli par un concert de sifflets. Le gouvernement a dû démissionner mercredi sous la pression de la rue, et le président corrompu doit former un cabinet d’experts chargé d’organiser des élections anticipées au printemps.

Décidement ce pré-printemps prend des allures plaisantes, non ? 🙂

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Page de suie, Brèves de la guerre sociale, 4 mars 2013

 

Bulgarie : des dizaines de milliers de manifestants contre la corruption et la pauvreté

SOFIA – Des dizaines de milliers de Bulgares ont manifesté dimanche dans une dizaine de villes contre la corruption et la pauvreté, réclamant un remplacement de l’élite politique par de nouveaux représentants des citoyens.

Le Premier ministre conservateur Boïko Borissov, qui avait démissionné le 20 février sous la pression des manifestations de rue, a été hospitalisé en raison d’hypertension artérielle, alors qu’il n’avait quitté l’hôpital que le 28 février après avoir été hospitalisé une première fois le 25 février.

À Sofia, plus de 7.000 manifestants, selon une estimation de l’AFP, ont défilé dans la matinée avec des banderoles comme Les mafieux en prison et Ils sont nombreux, ils sont riches, ils sont insolents, mais ils ne vont plus durer.

Plus de 3.000 manifestants ultra-nationalistes ont par ailleurs défilé dans l’après-midi dans la capitale, en scandant Rendez-nous la Bulgarie. En reprenant une chanson affirmant que Le leader est un seul, le président du parti extrémiste Ataka, Volen Siderov, a regretté que la Bulgarie soit colonisée et a appelé à placer les intérêts bulgares au-dessus de ceux de Bruxelles.

À Varna (est), environ 20.000 manifestants ont réclamé la démission du maire, Kiril Yordanov, à qui ils reprochent d’être sous la coupe d’un groupe économique qui règne en maître et a détruit les petites et moyennes entreprises, selon la télévision publique BNT.

Des manifestations, qui ont coïncidé avec la fête nationale, se sont tenues également dans la deuxième ville bulgare, à Plovdiv (sud), à Roussé (nord), Blagoevgrad (sud-ouest) et dans d’autres villes.

À Sofia, brandissant devant le parlement une banderole Le pouvoir aux citoyens, à bas la mafia, le juriste Ivan Hristov, un protestataire actif, a affirmé que des comités de citoyens commencent à se former dans les quartiers pour remplacer les partis corrompus. Nous manifesterons mercredi devant le Parlement pour l’empêcher de se dissoudre avant d’amender la loi électorale pour donner des droits égaux aux partis et aux organisations civiles, a-t-il déclaré.

Les manifestants demandent notamment un accès gratuit aux médias publics pendant la campagne électorale et des élections législatives au scrutin majoritaire, alors que le Parlement est actuellement élu à la proportionnelle. Une partie d’entre eux vont jusqu’à réclamer une nouvelle constitution.

Le président Rossen Plevneliev doit pourtant dissoudre le Parlement dans une dizaine de jours en vue des élections législatives anticipées prévues le 12 mai.

Les contestataires, qui manifestent quotidiennement depuis plus de 20 jours, bien que déchirés par des revendications contradictoires, estiment qu’ils n’auront pas le temps de s’organiser pour participer à ces élections.

Les manifestations avaient été provoquées par les factures élevées d’électricité reçues en janvier, qui avaient plus que doublé par rapport à décembre. Elles se sont tournées contre les monopoles de l’énergie, puis contre le gouvernement et toute la classe politique.

Le gestionnaire du système énergétique, Mitu Hristozov, a annoncé dimanche que le système énergétique risque de devenir ingérable en raison d’une brusque baisse de la consommation et des exportations. Il a par ailleurs évoqué une part élevée des centrales solaires et éoliennes dont la production est rachetée en priorité.

Trois centrales thermiques ont provisoirement été arrêtées, a-t-il déclaré à la radio Darik.

Une cérémonie pour la fête nationale ce dimanche à Sofia en présence du président Rossen Plevneliev a été marquée par l’absence de public, la place étant barrée et protégée par des policiers anti-émeutes.

Rossen Plevneliev s’efforce de nommer un gouvernement d’experts pour succéder au cabinet démissionnaire de Boïko Borissov.

Leur presse (Agence Faut Payer, 3 mars 2013)

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