[The proof of the pudding is in the eating] Pas d’hippocampe dans le mérou

USA : étiquetage erroné des poissons

Les poissons sont fréquemment vendus dans les magasins d’alimentation et les restaurants aux États-Unis avec un étiquetage erroné [sic – NdJL], selon une étude étendue menée par l’ONG américaine Oceana publiée aujourd’hui. Une analyse ADN de 1.215 échantillons de poisson collectés dans 674 points de vente dans 21 États a révélé que 33% avaient un mauvais étiquetage selon la charte des espèces établie par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA).

Alors que 44% de tous les lieux de vente visités par les enquêteurs de cette organisation vendaient des poissons mal étiquetés, les restaurants de sushi avaient le taux d’erreurs le plus élevé sur leur carte (74%), suivi par d’autres restaurants (38%) et les magasins d’alimentation (18%). « Acheter du poisson est devenu un jeu de devinette pour les consommateurs américains », a commenté Beth Lowell, une responsable de Oceana.

« Que vous viviez en Floride ou au Kansas, personne n’est à l’abri de fraude en achetant du poisson », a-t-elle ajouté, jugeant qu’il faudrait « traquer les poissons du bateau de pêche jusqu’à la table du consommateur pour pouvoir être sûrs qu’ils sont sans danger, légaux et portent une étiquette les décrivant de façon exacte ».

« Outre le fait d’être trompés, un grand nombre de consommateurs se voient nier le droit de choisir un poisson basé sur un souci de santé ou de préservation » pour des espèces menacées, déplore le Dr Kimberly Warner, un scientifique d’Oceana, le principal auteur de cette recherche. Les poissons les plus péchés, le thon et le rouget, sont aussi les plus mal étiquetés partout aux États-Unis : ainsi, seulement sept des 120 rougets collectés dans l’ensemble du pays pour une analyse ADN étaient vraiment du rouget, révèle l’étude. Entre un cinquième et un tiers des morues, des flétans et des bars chiliens avaient un étiquetage erroné, précisent aussi les chercheurs.

Quelque 84% des échantillons de thon blanc prélevés pour cette enquête était en fait de l’escolar, une espèce de poisson pouvant provoquer de graves troubles digestifs. De plus des poissons que la FDA déconseillent aux femmes enceintes et aux enfants en raison de leur teneur élevée en mercure, comme le bar, ont été vendus à des clients à New York sous d’autres noms. Des poissons d’élevage moins chers ont remplacé dans certains points de vente des poissons sauvages beaucoup plus coûteux comme du pangasius vendu pour du mérou, de la sole ou de la morue.

Le tilapia est aussi offert pour du rouget ou du saumon d’élevage comme l’équivalent sauvage ou du saumon chinook. Des poissons menacés ou vulnérables sont aussi vendus sous d’autres noms d’espèces.

Presse falsifiée (Agence Faut Payer, 21 février 2013)

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