[La liberté ou la mort] 16 sit-inneurs de Qidong condamnés

Chine : prison pour des manifestants

Seize personnes qui avaient mis à sac des bureaux du gouvernement en juillet dernier lors d’une manifestation contre la pollution ont été condamnés à un an et demi de prison, a annoncé l’agence de presse officielle Xinhua.

Un tribunal de Qidong, à 65 km au nord de Shanghai, a accusé les manifestants de « rassemblement pour attaquer des instances étatiques, dommages à la propriété et vol » lors de la manifestation de protestation contre une canalisation évacuant les eaux usées d’une usine de papier, le 28 juillet dernier.

La foule s’était rendue jusqu’à un bâtiment public. Elle y avait retourné les voitures, mis à sac les bureaux et jeté des documents par la fenêtre.

Les populations urbaines sont de plus nombreuses à donner de la voix en faveur d’une meilleure préservation de l’environnement, et le Parti communiste au pouvoir s’inquiète de l’impact de ces manifestations sur l’ordre public.

Cet hiver, particulièrement brumeux et au cours duquel la qualité de l’air à Pékin a régulièrement été qualifiée de malsaine ou dangereuse, a ravivé les tensions sur les questions environnementales.

Les 16 manifestants ont été condamnés à des peines allant de 12 à 18 mois de prison, mais 13 ont obtenu un sursis pour avoir avoué et s’être repentis, a indiqué Xinhua. L’un d’entre eux a décidé de faire appel.

Presse carcérale (Reuters, 7 février 2013)

 

Pollution : à Pékin, une situation hors de contrôle et de plus en plus invivable

La qualité de l’air n’avait jamais été aussi mauvaise qu’au cours de ce mois de janvier. Le sujet est en train de devenir politique.

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Les exercices physiques en extérieur sont fortement déconseillés. Certains ont toutefois bravé le danger, comme ces habitants de Jiaozuo, dans le Province de Henan, au nord de la Chine, en pleine séance de Tai chi dans un parc du centre-ville.

Février sera-t-il le mois du soulagement ? Pour la première fois depuis des semaines, les Pékinois se sont réveillés, ce week-end, sous un soleil radieux. Un spectacle inespéré au cours d’un mois de janvier qui restera dans les annales comme le plus terrible qu’ait connu la capitale chinoise en matière de pollution.

Si Pékin n’apparaît pas dans le classement des dix villes mondiales les plus polluées de l’OMS, c’est très probablement parce que les données fournies à l’époque de cette étude sont erronées. Il a fallu attendre 2012 pour que les autorités de la ville, sous la pression des internautes en colère, finissent par publier des statistiques pertinentes, c’est-à-dire prenant en compte les particules les plus fines, les plus nocives pour l’organisme. Même si l’indice officiel reste presque systématiquement inférieur à celui que publie l’ambassade des États-Unis, il semble désormais moins fantaisiste.

Dans la mégalopole de 20 millions d’habitants, le mois de janvier s’est déroulé dans un grand nuage gris, faisant parfois tomber la visibilité à quelques dizaines de mètres. L’odeur âcre était permanente, de même que les picotements dans la gorge. Les hôpitaux ont été pris d’assaut par des gens souffrant de problèmes respiratoires, voire cardiaques.

Explosion du nombre de cancers du poumon

Alors que l’OMS recommande de ne pas dépasser les 25 microgrammes de particules par mètre cube, les Pékinois ont atteint, eux, le niveau de 728 il y a trois semaines. Avec un pic à presque 1.000 pour les particules les plus fines. Au quotidien, le chiffre oscillait entre 300 et 500. D’après Greenpeace et l’École de santé publique de Pékin, la pollution aurait été responsable de 8.572 morts prématurées à Pékin, Shanghai, Canton et Xi’an l’an dernier. Certaines études, qui notent l’explosion du nombre de cancers du poumon dans la capitale, sont nettement plus alarmistes.

Pour les expatriés, la question est de savoir s’il faut prolonger son séjour dans un pays où, en outre, les scandales alimentaires ne sont pas rares. Aux Chinois, qui n’ont que rarement cette option, il reste l’humour ou la colère contre un système qui, à force de privilégier la croissance, est parfois accusé d’avoir perdu de vue la finalité du développement économique. Des plaisanteries circulent, comme celle qui affirme que le visage géant de Mao, situé au nord de la place Tiananmen, ne peut même plus voir son propre mausolée, au centre.

Les grandes entreprises internationales qui ne l’avaient pas déjà fait s’équipent de purificateurs d’air. Les vendeurs de ces appareils sont pris d’assaut. Tel distributeur n’a plus aucun modèle disponible au cours des deux prochaines semaines. Tel magasin incite ses visiteurs à ne pas perdre une heure car les derniers exemplaires sont sur le point d’être vendus. Les actions en Bourse des fabricants de ces appareils s’envolent.

Les autorités municipales prévoient tant un gel des créations de nouvelles usines que d’obliger les entreprises à cesser leur activité si le niveau de pollution devient alarmant. L’attribution des plaques minéralogiques va être soumise à une loterie et le contrôle des véhicules anciens renforcé. Le sujet devient politique. Une pétition en ligne a été signée par des milliers d’internautes en quelques heures seulement pour exiger que la Chine se dote d’une législation antipollution.

Presse pathogène (Gabriel Gresillon, LesEchos.fr, 4 février 2013)

 

Le Japon touché par pollution atmosphérique chinoise

Depuis la mi-janvier, Pékin et d’autres villes du nord de la Chine ont été affectées par d’importants pics de pollution.

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Plus de cinq millions de véhicules circulent dans les rues de Pékin, régulièrement congestionnées.Wang Anshun, le nouveau maire de la capitale chinoise, devra faire de la lutte contre la pollution de la ville la priorité des priorités, estime la presse chinoise.

L’ouest du Japon a commencé à voir arriver la forte pollution atmosphérique qui sévit en Chine depuis plusieurs semaines et qui a provoqué un afflux dans les hôpitaux de personnes en détresse respiratoire. Le problème le plus préoccupant est la concentration de très fines particules qui a atteint jusqu’à 50 microgrammes par mètre cube ces derniers jours, bien au-dessus de la norme maximum autorisée de 35 microgrammes.

« Il est difficile de dire avec une certitude absolue que tout cela vient de Chine, mais il est certain qu’une bonne partie de la pollution atmosphérique actuelle vient des pays à l’ouest du Japon », a estimé Atsushi Shimizu, un responsable de l’Institut national des études environnementales (NIES). « À cette époque de l’année, il n’y a pas de vent de sable, donc ce sont bien des particules toxiques auxquelles nous avons affaire », analyse M. Shimizu en demandant la plus grande prudence aux gens atteints de problèmes respiratoires.

ARRIVÉE DE POLLUTION « TRÈS IMPORTANTE »

Le site internet du ministère de l’environnement nippon était pris d’assaut ces derniers jours, les gens voulant à la fois s’informer et savoir comment se protéger. Depuis la mi-janvier, Pékin et d’autres villes du nord de la Chine ont été affectées par d’importants pics de pollution. Dans la capitale chinoise, le nombre de cas de personnes souffrant de problèmes pulmonaires ou de difficultés pour respirer a enregistré une hausse de 20 %, selon une enquête du journal Pékin-Matin.

Toshihiko Takemura, un professeur de l’université de Kyushu, dans le Sud-Ouest, qui a son propre site web (Spectral Radiation-Transport Model for Aerosol Species, Sprintars), prévoit quant à lui une arrivée de pollution « très importante » dans la région de Kyushu lundi et mardi.

Presse autorisée (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 4 février 2013)

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