Ajimi : la défense pointe la responsabilité de la victime
Les avocats des policiers de Grasse ont plaidé la relaxe de leurs clients ce mardi à Aix-en-Provence. Ils ont notamment avancé la responsabilité de Hakim Ajimi dans la violence de l’interpellation qui lui a été fatale.
« Qui sème le vent récolte la tempête. » Au risque de choquer la famille de la victime [sic – NdJL] , Me Gérard Baudoux a osé la formule pour résumer l’un des axes forts de la défense des deux policiers de la BAC, poursuivis pour homicide involontaire sur la personne du jeune Hakim Ajimi, décédé à la suite de son interpellation, le 9 mai 2008 à Grasse.
Leur procès en appel, à Aix-en-Provence, s’est terminé ce mardi après-midi avec les plaidoiries de leurs défenseurs. En préambule Me Joël Blumenkranz a souligné que « les policiers ont une obligation de résultat ». Or Hakim Ajimi entendait s’y soustraire… L’avocat du barreau de Nice rappelle la « lutte sauvage, terrible » qui avait opposé le jeune homme, atteint de troubles psychiatriques, aux deux policiers de la BAC, dont l’un aura une épaule luxée au début de l’interpellation.
« Ce ne sont pas des surhommes ! »
« Il n’y a pas de bonne méthode pour appréhender quelqu’un qui le refuse. Hakim Ajimi participe lui-même, par sa rébellion, à quitter ce monde », estime Me Blumenkranz. Pour la défense des deux fonctionnaires de police, Hakim Ajimi aurait finalement été victime de sa propre turpitude : sa violence contre les policiers et sa rébellion en l’espèce.
Quant au fait que les gardiens de la paix n’aient pas réagi lorsque le jeune Tunisien apparaissait affaibli, ce que l’avocat général qualifiait hier comme un « entêtement » coupable, Me Joël Blumenkranz l’a écarté d’un revers de manche. « On demande [aux policiers] d’avoir un ordinateur dans la tête pour analyser l’ensemble des paramètres en temps réel ! Ce ne sont pas des surhommes ! » Pour Me Gérard Baudoux : « nous soutenons qu’il n’y avait pas la possibilité, pour l’un ou l’autre d’apprécier qu’il y avait un péril pour monsieur Ajimi ». Ce qu’avait considéré, rappelle le ténor niçois, l’arrêt de non-lieu dont ses clients avaient bénéficié. La cour rendra son arrêt le 11 février.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Michel Bernouin, MetroFrance.com, 15 janvier 2013)