Ajimi : la défense pointe la responsabilité de la victime
Les avocats des policiers de Grasse ont plaidé la relaxe de leurs clients ce mardi à Aix-en-Provence. Ils ont notamment avancé la responsabilité de Hakim Ajimi dans la violence de l’interpellation qui lui a été fatale.
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Me Gérard Baudoux et Me Joel Blumenkranz, les avocats des policiers, lors du procès en première instance à Grasse en janvier 2012.
« Qui sème le vent récolte la tempête. » Au risque de choquer la famille de la victime [sic – NdJL] , Me Gérard Baudoux a osé la formule pour résumer l’un des axes forts de la défense des deux policiers de la BAC, poursuivis pour homicide involontaire sur la personne du jeune Hakim Ajimi, décédé à la suite de son interpellation, le 9 mai 2008 à Grasse.
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Les deux policiers de la BAC de Grasse, ici en présence de leurs défenseurs lors du procès en première instance.
Leur procès en appel, à Aix-en-Provence, s’est terminé ce mardi après-midi avec les plaidoiries de leurs défenseurs. En préambule Me Joël Blumenkranz a souligné que « les policiers ont une obligation de résultat ». Or Hakim Ajimi entendait s’y soustraire… L’avocat du barreau de Nice rappelle la « lutte sauvage, terrible » qui avait opposé le jeune homme, atteint de troubles psychiatriques, aux deux policiers de la BAC, dont l’un aura une épaule luxée au début de l’interpellation.
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« L’avocat des policiers a provoqué un incident en indiquant à la barre : « Qui sème le vent récolte la tempête » en expliquant le décès du jeune homme. Il est parti sous les huées de la famille. » Publié par des larbins de la maison Poulaga (Olivier Le Creurer, cote-d-azur.france3.fr, 15 janvier 2013)
« Ce ne sont pas des surhommes ! »
« Il n’y a pas de bonne méthode pour appréhender quelqu’un qui le refuse. Hakim Ajimi participe lui-même, par sa rébellion, à quitter ce monde », estime Me Blumenkranz. Pour la défense des deux fonctionnaires de police, Hakim Ajimi aurait finalement été victime de sa propre turpitude : sa violence contre les policiers et sa rébellion en l’espèce.
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« À l’appel du comité Vérité et justice pour Abdelhakim Ajimi, une centaine de personnes se sont retrouvées [samedi 12 janvier 2013] à Grasse pour montrer que le soutien ne faiblissait pas autour de ses proches, deux jours avant le procès en appel des trois policiers condamnés dans cette affaire. « Notre colère ne faiblit pas » car trois des sept policiers mis en cause « ont été jugés coupables, mais ils n’ont pas été punis puisqu’ils travaillent toujours à Grasse », a souligné Boubaker Ajimi, le père du jeune homme. « On espère maintenant qu’à Aix, leur peine soit augmentée et qu’ils ne travaillent plus comme policiers », a-t-il ajouté. » Publié par des larbins de la maison Poulaga (Julie Jacquard, cote-d-azur.france3.fr, 12 janvier 2013)
Quant au fait que les gardiens de la paix n’aient pas réagi lorsque le jeune Tunisien apparaissait affaibli, ce que l’avocat général qualifiait hier comme un « entêtement » coupable, Me Joël Blumenkranz l’a écarté d’un revers de manche. « On demande [aux policiers] d’avoir un ordinateur dans la tête pour analyser l’ensemble des paramètres en temps réel ! Ce ne sont pas des surhommes ! » Pour Me Gérard Baudoux : « nous soutenons qu’il n’y avait pas la possibilité, pour l’un ou l’autre d’apprécier qu’il y avait un péril pour monsieur Ajimi ». Ce qu’avait considéré, rappelle le ténor niçois, l’arrêt de non-lieu dont ses clients avaient bénéficié. La cour rendra son arrêt le 11 février.
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Mobilisation de soutien en mémoire d’Hakim Ajimi lundi 14 janvier à Grasse.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Michel Bernouin, MetroFrance.com, 15 janvier 2013)