L’auto-organisation pour la justice face à la répression d’État
De Lahouari Ben Mohamed à Abdelhakim Ajimi
Rencontre-débat Samedi 12 janvier 2013 à partir de 18h
Centre Social l’AGORA (La Busserine – Marseille)
« Quand ces crimes continuent en toute impunité, il devient impérieux de se défendre. Collectivement. Par tous les moyens nécessaires. »
Mogniss H. Abdallah
L’organisation collective est une nécessité, face à la répression d’État et aux violences multiples de ses institutions (police/justice/prison), que subissent plus particulièrement les habitants des quartiers.
L’expérience nous apprend que seule l’action concertée du plus grand nombre peut aboutir à la mise en accusation de policiers ou de matons. Mais les poursuites judiciaires et, quand ils ont lieu, les procès qui leur sont intentés conduisent rarement à leur condamnation.
Pour autant, des moyens existent pour résister, riposter et faire entendre haut et fort nos voix.
Le 18 octobre 1980, Lahouari Ben Mohammed (Ayr), jeune homme de 17 ans d’origine marocaine, est abattu par le CRS J.-P. Taillefer, lors d’un contrôle d’identité cité des Flamants.
Grâce à une mobilisation efficace, le tribunal correctionnel de Marseille se déclare incompétent. Jugé aux assises d’Aix-en-Provence, Taillefer est condamné en 1987 à 10 mois de prison, dont 4 avec sursis.
Vingt-cinq ans après, le tribunal d’Aix-en-Provence sera à nouveau le lieu d’un procès similaire en correctionnelle, celui en appel des meurtriers d’Abdelhakim Ajimi (Ayr), tué le 9 mai 2008 à Grasse par des agents de la BAC, en présence d’autres policiers et de pompiers.
Il aura fallu toute la détermination de la famille Ajimi et du Comité Vérité & Justice pour Abdelhakim Ajimi pour que s’ouvre en janvier 2012 le procès des 7 policiers impliqués dans la mort d’Abdelhakim. W. Lebeaupin et J.-M. Moinier (BAC) et J. Manach (police municipale) sont condamnés à des peines de prison avec sursis.
Ils ont fait appel de cette décision devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence : les audiences, auxquelles tout le monde peut assister, auront lieu les lundi 14 et mardi 15 janvier 2013.
Face à l’arbitraire du pouvoir, nous pouvons nous organiser :
Rendez-vous samedi 12 janvier 2013 à partir de 18h
Au Centre Social l’AGORA
34, rue de la Busserine, 13014 Marseille
Tél : 04.91.02.37.31
en présence notamment de Yamina Benchenni (co-fondatrice de l’Association des femmes maghrébines en action), Élise Bonnefille (Comité Vérité & Justice pour Abdelhakim Ajimi), Rafik Chekkat (Collectif Vérité & Justice pour Jamal) et Mathieu Rigouste (auteur notamment de La domination policière, éditions La Fabrique, 2012), et des habitants de la Busserine et des Flamants.
Marseille Infos Autonomes, 10 janvier 2013
Justice pour Hakim
Arrêter la spirale de l’irresponsabilité policière
Depuis trop longtemps à présent, la liste des victimes des violences policières s’allonge. Depuis trop longtemps les policiers, responsables de cette hécatombe, sont épargnés de toute sanction, par des décisions de justice qui les innocentent. On peut dire ainsi que cette honteuse liste de morts par strangulation, tabassage et autres violences est directement le fruit pervers du discours xénophobe et stigmatisant de l’État qui avait prévalu à son sommet, ses agents se considérant protégés, comme dans d’autres époques de son histoire.
À Grasse, la mort de Hakim Ajimi par strangulation, lors de son interpellation par des agents de la BAC, a peut-être mis un coup d’arrêt à cette injustice, oh, certes, coup d’arrêt bien timide ! Ces agents, en effet, reconnus responsables de sa mort et renvoyés en Correctionnelle, n’ont été condamnés, à l’issue d’un réquisitoire sévère du procureur, qu’à des peines de quelques mois à 18 mois de prison avec sursis. Pour la mort d’un homme, c’est dérisoire et cela reste scandaleux !
Mais condamnés tout de même… Pourtant, ces hommes ayant fait appel, on peut craindre que le ronron de l’injustice retrouve ses marques et les absolve à Aix-en-Provence où ils seront à nouveau jugés lundi 14 et mardi 15 janvier.
Pour la LDH il est important que justice passe. Au nom de Hakim d’abord et de sa famille, mais aussi au nom de toutes les autres victimes que nous avons évoquées ci-dessus, dont les familles sont désespérées devant l’immunité dont profitent les policiers. Il est indispensable enfin qu’avec des sanctions justes, la police comprenne que dans les quartiers comme ailleurs, la seule voie pour elle, dans son aspiration légitime au respect de la part des populations est celle de la prise en considération du contrat républicain.
Pour qu’un jugement exemplaire soit rendu par la Cour d’Appel, la section Cannes-Grasse de la LDH appelle ses adhérents et ses amis à soutenir fortement le Comité Hakim Ajimi et pour cela à participer aux rassemblements qui se tiendront ce samedi 12 janvier à Grasse à 14:00 sur les lieux du drame, bd Victor Hugo et à Aix-en-Provence devant la Cour d’Appel lundi 14 et mardi 15 janvier 2013.
Cannes le 11 janvier 2013
Section Cannes-Grasse de la LDH
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