TUNISIE – CONTESTATIONS : LES CHIFFRES QUI FONT PEUR AUX PATRONS !
Selon les chiffres officiels, les entreprises tunisiennes ont été directement victimes de 11.284 actions de contestation de toutes sortes qui ont éclaté aux quatre coins de la Tunisie, rien que pour les 10 premiers mois de l’année 2012. Et si on fait la somme de ce qui s’est passé du 14 janvier 2011 au 30 octobre 2012, on se retrouve devant le chiffre effarant de 27.557 !
Quand on scrute attentivement les chiffres, on se demande vraiment comment les patrons peuvent-ils réussir à instituer un semblant de discipline au sein de leurs entreprises pour être en mesure de faire tourner boutique.
Voici :
• 53 incendies volontaires en entreprises (416 en 2011) ;
• 171 incursions sur les lieux de travail (1.003 en 2011) ;
• 887 entraves au travail (1.043 en 2011), c’est-à-dire 3 par jour !
• 1.455 barricades de routes (1.226 en 2011), c’est-à-dire 5 par jour ;
• 1.585 grèves réglementaires (2.366 en 2011) ;
• 806 grèves sauvages (1.495 en 2011) ;
• 230 séquestrations de personnes (145 en 2011) ;
• 88 coupures volontaires d’eau et d’électricité (85 en 2011).
Et si on fait la somme, on tombe encore plus haut car la preuve est apportée par ces chiffres que les patrons sont passés par une terrible épreuve de près de deux années (du 14 janvier 2011 au 30 octobre 2012) :
• 2.681 barricades de routes ;
• 3.951 grèves réglementaires ;
• 2.301 grèves sauvages ;
• 1.174 incursions sur les lieux de travail ;
• 469 incendies volontaires en entreprises.
Seulement, ces chiffres, qui font peur aux patrons, et qui devraient également faire peur au gouvernement, ne semblent pas susciter l’émoi de l’équipe aux commandes. Nous comprenons sans peine que, pour les politiciens de la Troïka, l’anticipation des prochaines élections est un comportement naturel mais ce qui nous semble dur à avaler, c’est leur incompréhension bizarre que leur avenir politique passe essentiellement par le sauvetage des entreprises.
Pour l’anecdote, et comme leur majorité est friande d’histoire de l’islam, nous leur rappelons que Abou Sofiane, leader de Macca, revenant avec une caravane de commerce avec le Châam, tomba à pic au moment de la ghazoua de Ohod. Et, alors qu’un notable de Qoreich lui demanda de rejoindre la bataille pour préserver son rang au sein de Qoreich, Abou Sofiane répondit : »Aujourd’hui, mon rang c’est cette caravane ! » et il continua son chemin vers Macca pour préserver les précieuses charges des chameaux de sa caravane !
Aujourd’hui, le rang de la Troïka (et singulièrement Ennahdha) est tributaire de la préservation des précieux emplois des entreprises tunisiennes.
Presse patronale (Meryem Omar, webmanagercenter.com, 3 décembre 2012)