[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Il y a pas pire prison que d’être enfermé dans un corps malade »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[21 mai 2012]
Laisse tomber Hélène (héroïne, alcool, etc.)

L’alcool t’a mis sur pause pourtant il fut un temps où tu étais la fierté des tiens numéro un en tête-à-tête à la suite d’une rupture sentimentale la perte de ton emploi ou la tragique disparition d’un être qui t’est cher et c’est pour toi le début de la fin c’est la descente aux enfers sans escale tu rétrogrades aussi vite que les vitesses d’un moto-cross tu épouses la bouteille et de l’urine du sheïtan tu t’enivres tu noies tes soucis à coups de grosses gorgées mais ils restent à la surface car ils savent nager. Tu vis sur ton passé tu restes bloqué sur tes gloires que la poussière a fait disparaître on parle de toi comme si tu étais mort mais tu es bel et bien vivant on t’a aperçu par-ci par-là titubant, trébuchant sur le vide tu es devenu que l’ombre de toi-même les plus jeunes te prennent pour un fou anesthésié par ta liqueur malgré ça tu vois tout et entends tout.

Prisonnier d’un corps qui devient ton cobaye impuissant face à ton addiction vie gâchée pourtant bien commencée tu pleures un amour perdu ta montre est restée figée sur l’heure pile où elle t’a quitté dix ans plus tôt le temps file elle s’est remariée à un cousin du bled. Remède illusoire l’alcool te l’a mise profond on t’a retrouvé l’hiver dernier enroulé mort sous un carton.

Alcool héroïne cocaïne même combat à des degrés différents on te retrouvera froid comme un Mars glacé fallait écouter l’appel de l’Abbé Pierre hiver 54 LOL facile à dire quand t’es spectateur espérance de vie trente ans pour être fidèle tu l’es à ta bouteille tu respectes à la lettre ton devoir conjugal trois fois par jour matin midi et soir elle et l’épicier du coin sont aux anges voyage de noces entre une poubelle et un escalier à l’abri des regards tu lui fais l’amour à ta bouteille jusqu’à ce qu’elle se vide. Multi-usages car après t’avoir mutilé le cerveau tu te mutiles le corps tes bras sont sponsorisés par J&B, Label 5 ou du vin rouge tellement noyé qu’on se rappelle même plus ton état naturel soûl H24 tu tombes pour outrage cure forcée mais tu te rues sur leurs cachets à la Dalida verts jaunes rouges t’avales ça comme des M&M’s. Un zombie en prison tu attends la liberté car ta femme la bouteille te manque terriblement mais maintenant tu es devenu infidèle comme t’as kiffé les cachets tu trompes la bouteille avec héroïne cocktail explosif ça ne rigole plus tu es rentré dans la cour des morts tu deviens violent fini l’infirmière de la prison qui te sert tes cachets empoisonnés jusqu’à dans ta cellule dehors tout a un prix pour te les procurer Opinel dans la poche à l’ombre d’une ruelle à l’affût du moindre coup à se mettre sous la dent tu guettes.

Cercle vicieux tu vas t’en sortir avec une overdose ou le sida dans les veines il y a pas pire prison que d’être enfermé dans un corps malade… Triste réalité c’est pour ça prenez soin de vous car personne le fera à votre place.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

Ce contenu a été publié dans Beau comme une prison qui brûle, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.