[Activistes de l’ultra-gauche (sic)] « Nous connaissons les meneurs, leurs visages, leurs noms parfois »

Toulouse. Qui se cache derrière les anti-aéroport de Nantes ?

Attaque du siège départemental du PS, invasion du Capitole, et tags sur l’Hôtel-Dieu ce week-end … les opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes de Nantes montent en pression…

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La façade de l’Hôtel-Dieu taguée, ce week-end, côté Garonne.

Leurs engagements et leurs théâtres d’opérations se déclinent au gré de l’actualité. Squats militants contre le mal-logement, guérilla contre la droite identitaire, mobilisation « citoyenne » et front écologique contre les projets d’aménagements de l’État… Les activistes de l’ultra-gauche ont, depuis quelques mois, réinvesti le terrain toulousain et multiplié les coups d’éclats comme autant de petits cailloux dans leur planning communication.

Dernière révolte en date, le combat contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes devenu, dans la boue et les lacrymogènes, la tête de pont nationale de l’insurrection alternative. Un tag vengeur tracé ce week-end sur la façade « Garonne » de l’Hôtel-Dieu, un bâtiment classé, est le dernier fait d’armes de ces libertaires qui s’en sont pris d’abord et à plusieurs reprises au siège départemental du Parti socialiste. Contre le pouvoir politique, donc, mais aussi contre les intérêts du groupe Vinci censé réaliser le fameux aéroport. Quitte à se tromper de cible.

Au mois de décembre 2010, un mystérieux commando avait attaqué les locaux de la société Vinci Consulting, à Ramonville en laissant quelques inscriptions sur Notre-Dame-des-Landes et surtout en incendiant les bureaux. Sauf que ce Vinci-là n’avait rien à voir avec le grand groupe en question … un dommage collatéral.

L’enquête n’a guère avancé même si les acteurs de cette mouvance engagée sont bien connus comme on dit des services de police. Derrière le tout nouveau collectif « Zone à défendre » ou « Zone autonome de développement » (Zad) qui essaime à Toulouse, se retrouve, ici, une nébuleuse nourrie à la cause des sans-abri. Le collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion (CREA), lancé il y a tout juste un an, fédère les énergies autour de squats militants régulièrement expulsés par la préfecture. Leur mot d’ordre ? « Le pouvoir au peuple ».

« C’est le noyau impulseur, note-t-on, au commissariat central, auquel s’agrègent d’autres groupuscules, geeks d’Anonymous et militants d’extrême-gauche. Ils ne sont pas très nombreux, 120 au maximum. Nous connaissons les meneurs, leurs visages, leurs noms parfois, pour les avoir interpellés. Soit un bon tiers, le reste c’est le ventre mou ».

« Ils sont bien organisés »

Difficile pourtant de déterminer qui fait quoi. « Ils sont bien organisés, confie un commissaire, ils ne dévoilent leurs cibles qu’au dernier moment. Ils connaissent eux aussi nos méthodes, nos noms et sont plutôt malins. Judiciairement parlant, c’est très élaboré, ils savent jusqu’où on peut aller sans être emmerdés. Leur force, c’est leur rapidité de mobilisation ». Dans le lot, les policiers ont vu réapparaître de « vieilles » connaissances. Du temps où Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur était « yaourté » par les tenants de la « Vélorution »… « C’est toujours un peu les mêmes têtes, confirment-ils, avec de nouvelles passerelles, via la fac du Mirail, notamment, où il y a pas mal de passage ». Dans une ville où Action Directe a longtemps nourri quelques fantômes, faut-il craindre une escalade ?

« Nous ne sommes plus au temps des casseurs et des autonomes. Si le contexte les y poussait, ils en seraient capables, mais aujourd’hui c’est autre chose, assure un observateur. Même si on oublie pas que dans les années 2007-2008, des choses s’étaient passées, des menaces de mort ». Cette semaine, les sites internet des différents collectifs avertissent déjà de nouvelles actions à venir. Toujours le jeu du chat et de la souris.

Polémique au Capitole

Après les tags de l’hôtel-Dieu, le groupe d’opposition Toulouse Avenir menée par Jean-Luc Moudenc au Capitole, demande au maire Pierre Cohen de condamner ces agissements et surtout de « dépolitiser » son action. « Comment expliquer cet acte de vandalisme pour un projet à l’autre bout de la France, sinon par la politisation de la municipalité actuelle devenue un lieu de débats et d’affrontements idéologiques sur des sujets nationaux », s’insurge-t-il. Gonflé… Pierre Cohen a répondu : « Je respecte les convictions de chacun, mais elles n’autorisent en rien ce genre de pratiques qui dégradent de manière irresponsable le patrimoine toulousain. Les agents de la communauté urbaine interviendront dans les tout prochains jours pour nettoyer ce site classé, dont la situation rend l’opération particulièrement délicate ».

Publié par une tête de pont locale de la contre-insurrection nationale (Gilles-R. Souillés, LaDepeche.fr, 4 décembre 2012)

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