Protesting Greek municipal workers occupy town halls
Greek municipal workers occupied hundreds of town halls across the country for a fifth day on Thursday to protest against public sector layoffs demanded by European Union and International Monetary Fund lenders.
Greece has promised the lenders it will revamp its bloated public sector by putting as many as 27,000 workers into a layoff scheme. City and local workers are expected to be among the first to be laid off under the plan.
Their protests have intensified since the Greek government passed a package of austerity measures earlier this month, with workers this week staging daily sit-ins at more than two thirds of the country’s 330 city halls and several ministries.
The sit-ins and work stoppages have disrupted public services and left garbage piling up in some districts of Athens.
About 3,000 municipal workers marched in central Athens on Thursday chanting « Their measures – our funeral » and holding black balloons. They carried a coffin and three wreaths in a symbolic protest against what they called the « the elimination of the public sector ».
« They think of us as numbers and not as people. I am afraid I won’t be able to support my family and give my five-year-old child all I should as a mother, » Maria Kavvadia, who has been working for the Athens municipality for 12 years, told state TV.
More than 40,000 clerks, nursery school teachers, gardeners, garbage collectors, policemen and grave diggers are employed in municipalities across the country.
Anger has been rising among Greeks over repeated rounds of austerity measures including wage and pension cuts demanded by lenders as the price for aid to avert bankruptcy.
The European commissioner for economic affairs, Olli Rehn, said on Thursday Greece had taken all the steps necessary to secure its next tranche of aid and euro zone finance ministers should be able to sign off definitively on the assistance on Monday.
Data released on Thursday showed household disposable income shrank by about 14 percent in the second quarter from the same period in 2011 as wages dropped by 15 percent and taxes soared by 37 percent.
Ministry employees have also held similar protests, blocking the entrance of the agriculture ministry daily since last week. Dozens of health ministry employees protesting against the firing of 68 employees occupied the ministry on Monday.
A week ago, municipal workers stormed a building where Greek and German officials were meeting in the northern city of Thessaloniki and pelted a German diplomat with water bottles.
Many municipalities and public sector departments have also refused to submit lists to the government with the names of employees earmarked for possible dismissal under the layoff scheme.
« We won’t give them the lists no matter what, » said Vassilis Polymeropoulos, the head of the Athens municipal workers’ union. « We are determined to continue our protests. »
Leur presse (Renee Maltezou, Reuters, 22 novembre 2012)
Tsipras, le dirigeant de SYRIZA, propose ses services à la troïka
Dans une situation de résistance populaire grandissante à l’encontre de l’austérité, Alexis Tsipras, dirigeant du plus grand groupe d’opposition, SYRIZA, la Coalition de la Gauche radicale, s’apprête à prendre la relève du gouvernement instable grec dans le but de contrôler et de réprimer les protestations des travailleurs. C’est ce qu’il a clairement fait comprendre vendredi dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
Le gouvernement conservateur social-démocrate de Grèce se trouve dans une crise profonde en raison de l’opposition concertée de vastes couches de la population à l’encontre de sa politique. Mercredi dernier, le parlement a adopté par une courte majorité le cinquième plan d’austérité successif de l’Union européenne (UE), mais il reste à savoir si, dans la pratique, le gouvernement sera en mesure d’appliquer les réductions de salaires et les licenciements. En réaction à la crise, les représentants de l’UE ont déclaré que l’octroi des prêts à la Grèce sera retardé jusqu’à ce que le gouvernement prenne des mesures tactiques pour exécuter la liste de licenciements qui lui sont dictées.
À Thessalonique, et dans d’autres villes grecques, les travailleurs sont actuellement en train d’occuper les mairies pour empêcher que de telles listes soient transmises à Athènes. Dans la capitale même, des protestations et des grèves ont lieu presque quotidiennement et bien que les syndicats fassent tout leur possible pour limiter et réprimer l’opposition. Les travailleurs ont déjà refusé d’appliquer les réductions liées aux précédents dictats d’austérité.
À présent, dans cette situation très tendue pour l’UE, Tsipras a proposé ses services à la classe dirigeante en Europe pour prendre le relais du gouvernement et pour maîtriser la situation. Dans son interview accordée à Die Zeit, il a insisté en disant que son parti se révèlerait être un partenaire fiable de l’UE et imposerait efficacement les coupes sociales.
« SYRIZA prendra prochainement la relève du gouvernement en Grèce, » a annoncé Tsipras en expliquant aux représentants de l’UE et du Fonds monétaire international (FMI) que la stratégie du gouvernement conservateur d’Andonis Samaras (Nouvelle Démocratie – ND) était en train d’échouer. Son programme de privatisation n’aurait pas généré suffisamment de fonds et le gouvernement serait trop faible et incapable d’appliquer les décisions prises par le parlement. « Est-ce qu’un partenaire européen peut actuellement faire confiance à Samaras pour qu’il mette en œuvre cette politique ? » a-t-il demandé de façon rhétorique.
SYRIZA est le partenaire le plus fiable et le plus crédible de l’UE et capable de garantir que les créanciers récupèrent autant d’argent que possible. « Nous devons nous asseoir autour d’une table pour trouver une solution et garantir à nos partenaires qu’ils n’auront pas à payer davantage » a dit Tsipras. La solution qu’il propose est un allègement de la dette, une soi-disant décote (« haircut ») qui a été imposée en début d’année aux créanciers privés.
Tsipras fait explicitement référence à l’ancien président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, qui a aussi réclamé récemment un accord de restructuration de la dette pour les créanciers publics – c’est-à-dire en premier lieu pour les pays de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE). Ackermann a lié sa proposition pour une annulation partielle de la dette à de nouvelles mesures d’austérité et de nouvelles règles fiscale pour la Grèce. C’est aussi le programme de SYRIZA. Tsipras l’a formulé clairement en faisant référence aux remarques d’Ackermann comme étant « une proposition dans l’intérêt de l’Europe et de la Grèce. »
Il y a cinq mois, durant la campagne électorale, SYRIZA avait déclaré vouloir inverser toutes les coupes précédentes. C’est sur cette base que le groupe avait été en mesure d’obtenir 27 pour cent des voix lors des élections législatives. Dans le même temps, toutefois, Tsipras avait laissé entendre que ses promesses ne devaient pas être prises trop au sérieux en insistant sur sa détermination à maintenir la Grèce au sein de l’UE et de la zone euro.
À présent dans ses plus récentes déclarations, Tsipras ne mentionne plus l’austérité que de façon tangentielle. Au lieu de cela, il serre les rangs avec Ackermann en cherchant à prouver l’engagement de son organisation à l’UE, sa disposition à rembourser la dette et sa volonté d’appliquer les coupes sociales. Il propose servilement les services de SYRIZA à l’UE.
Dans son interview dans Die Zeit, Tsipras insiste à plusieurs reprises pour dire que son parti n’a pas l’intention de renverser le gouvernement ou de déstabiliser le pays. SYRIZA planifie de prendre la relève si le gouvernement perdait sa majorité et n’était plus en mesure de gouverner le pays.
Il ne s’agit pas là d’un point de détail. En tant que le plus grand parti d’opposition, SYRIZA pourrait déclencher à tout moment de nouvelles élections par une démission en masse de ses députés. Par une telle décision, elle aurait facilement et légalement pu empêcher le dernier paquet de mesures d’austérité. Cependant, cela n’a jamais été son but. La question qui se pose à SYRIZA est de voir comment imposer d’une manière « fiable et crédible » les coupes sociales.
C’est ce qui ressort clairement de l’interview lorsque Tsipras parle de ce qu’il dit être les raisons de la crise de la dette en Grèce. « Le gouvernement grec » tout comme « le peuple grec » portent une « grande responsabilité, » a-t-il déclaré. Les « Européens » sont aussi responsables parce qu’ils « ont été aveugles dans le cas de la Grèce » – c’est-à-dire pour n’avoir pas insisté sur l’application des précédents plans de réductions élaborés par l’UE et l’Eurogroupe.
Tsipras ne mentionne pas les milliards investis dans les renflouements bancaires et qui ont creusé des trous énormes dans les budgets non seulement de la Grèce mais des différents pays d’Europe. Pas un mot n’est consacré à la manière dont les entreprises et les banques allemandes ont profité de la crise de l’endettement grec.
Au lieu de cela, Tsipras accuse le « peuple grec » et les « Européens » – c’est-à-dire les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les retraités qui ont le plus souffert des mesures d’austérité – d’être responsables de la crise de la dette. Il s’ensuit logiquement qu’ils doivent aussi payer pour la crise.
La déclaration de Tsipras dans Die Zeit est un avertissement clair et net à l’adresse des travailleurs en Grèce et partout en Europe. L’opposition en paroles aux mesures d’austérité de la part de SYRIZA et de groupes pseudo-gauches identiques vise à canaliser l’opposition de la classe ouvrière dans des voies inoffensives et à imposer efficacement les coupes sociales.
Ceci est démontré par le parcours d’autres organisations disposant d’un programme identique. Le Parti de la Refondation communiste (Partito della Rifondazione Comunista) et le parti La Gauche (Die Linke), tous deux affiliés à SYRIZA, ont soutenu lorsqu’ils étaient au gouvernement, que ce soit au niveau national ou régional, les coupes sociales brutales et les interventions militaires. SYRIZA a déjà fait de même au niveau local.
La duplicité de ces organisations, qui paralysent et désorientent les travailleurs, crée un terreau pour les forces de l’extrême droite leur permettant ensuite d’exploiter à leurs propres fins la colère et le désespoir grandissants.
Christoph Dreier, Comité international de la Quatrième Internationale, 16 novembre 2012