Paroles de retenus depuis la prison pour étrangers de Vincennes (janvier-octobre 2012)

Suite à la manifestation du 14 janvier 2012 devant le CRA (Centre de Rétention Administrative) de Vincennes, nous avons décidé d’appeler aux cabines publiques à l’intérieur du centre. Il nous semblait important d’avoir le ressenti des retenus par rapport à la manif’, savoir ce qui c’était passé à l’intérieur à ce moment-là. Nous avons par la suite entretenu un contact régulier avec des retenus pendant plusieurs mois. Cette pratique nous est en effet apparue comme essentielle dans le cadre d’une lutte contre les centres de rétention, au-delà d’un simple retour sur une manifestation.

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Être régulièrement en contact avec les retenus permet tout d’abord de faire sortir leur parole de ces lieux d’enfermement, sans la médiation des associations qui collaborent à l’intérieur ou de celle des flics. Quand ils en connaissent l’existence, la plupart des gens ne veulent pas entendre ce que sont vraiment les CRA : des prisons où les sans-papiers sont enfermés avec l’expulsion comme perspective de sortie. Relayer la parole des retenus est un moyen d’estomper le flou entretenu autour de ces lieux et d’être au courant des luttes à l’intérieur, nous laissant la possibilité de les soutenir.

Le contact avec les retenus nous permet de plus de les informer des luttes à l’extérieur, ainsi que de celles dans les autres CRA. C’est donc une source de motivation réciproque, qui brise le mur entre l’intérieur et l’extérieur et permet de se sentir moins isolés, dedans comme dehors.

Enfin, ces conversations régulières et les récits qui en ressortent nourrissent tout simplement notre critique de l’enfermement, des frontières, et du système qui va avec.

Nos appels se sont cependant peu à peu espacés dans le temps, alors que nos luttes extérieures s’essoufflaient. Selon nous, le contact avec les enfermés et la diffusion de leur parole ne se suffisent pas à eux-mêmes. Il est nécessaire que cette pratique soit liée à nos initiatives personnelles pour entretenir une dynamique, l’un et l’autre se répondant et l’un n’allant pas sans l’autre.

La perspective d’une manifestation annoncée le 16 novembre devant le CRA de Vincennes nous a remotivés à appeler régulièrement. C’est pourquoi les témoignages retranscrits ici se séparent en deux périodes, une qui s’étend de janvier à avril 2012, et une composée de témoignages de septembre et octobre 2012.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

N.B. : Ces témoignages sont le résultat d’une sélection correspondant à ce que nous souhaitions transmettre de nos échanges. Ils ne représentent évidemment pas l’intégralité des conversations que nous avons pu avoir avec des retenus pendant ces quelques mois.

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