Tags sur la fédération du PS de Gironde et Charente-Maritime
Les locaux de la fédération du parti socialiste de la Gironde et de la Charente-Maritime ont été tagués dans la nuit de lundi à mardi, avec des inscriptions faisant référence au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, a-t-on appris auprès du PS.
Le sigle ZAD (Zone à défendre), du nom d’un groupe qui milite contre le projet de l’aéroport [sic], a été retrouvé sur la permanence de La Rochelle tout comme sur celle de Bordeaux, a-t-on appris auprès du PS.
« Non à lAyraultport » (référence au projet d’aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique, cher au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ndlr) et « tremblez » ont été apposés sur la façade de la permanence charentaise.
À Bordeaux, on peut lire inscrit à la peinture bleue : « UMP-PS-Vindi dégagent » [sic] et « Ayrault vendu » sur le mur d’enceinte.
Emmanuel Arcobelli, premier secrétaire fédéral par intérim de la Fédération du PS de Charente-Maritime, a indiqué à l’AFP avoir déposé plainte contre ce qu’il qualifie d' »agissements qui ne sont pas admissibles ». La fédération girondine a fait de même.
D’autres permanences socialistes, notamment quatre à Paris, une à Besançon (Doubs) et une à Tulle (Corrèze), ont été dégradées au cours des derniers jours, avec à chaque fois un appel au rejet du projet.
La construction de cet aéroport, projet phare du Premier ministre Jean-Marc Ayrault lorsqu’il était député-maire de Nantes, suscite un fort mouvement de contestation. Les opposants à ce qu’ils ont rebaptisé « Ayraultport » se battent depuis des mois contre ce projet devant les juridictions administratives et sur le terrain.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 6 novembre 2012)
À Notre-Dame-des-Landes, Valls en plein fantasme de l’ultra gauche
Par un de ces curieux télescopages dont l’actualité a le secret, voilà que la fameuse ultra gauche resurgit sous le feu des projecteurs. L’ultra gauche vous savez, c’est ce fantasme que tout bon ministre de l’intérieur qui se respecte se doit d’agiter sous le nez de la population pour justifier qui, des nouvelles mesures sécuritaires, qui, des arrestations arbitraires, qui, des répressions sans fondement.
Un fantasme qui a atteint son pic en 2008 avec l’affaire dite de Tarnac, affaire qui ne cesse de se dégonfler jour après jour et qui se révèle être une immense manipulation d’État fabriquée de toutes pièces par Sarkozy et sa bande de pieds nickelés.
Or, au moment où l’on apprend ce mardi 6 novembre que « La justice a ordonné fin octobre l’audition des policiers ayant participé à la surveillance des membres du groupe de Tarnac soupçonnés d’avoir saboté des lignes TGV en 2008 en Seine-et-Marne », voilà que Manuel Valls, jamais avare de surenchère sécuritaire, nous refait le coup de la menace anarcho-autonome-ultra gauchiste. Attention, tremblez braves gens, la France est en danger, des hordes libertaires s’apprêtent à mettre vos villes et vos villages à feu et à sang.
Justification du déchaînement de violence militaro-policière
Donc que dit Manuel Valls ? Lors d’une conférence de presse tenue lundi 5 novembre après une réunion ministérielle sur l’organisation internationale de la police, celui-ci annonce tranquillement à des journalistes qu’il existe des « processus de radicalisation dans de nombreux pays » mais en France, il a pris « des proportions inquiétantes ». Et parmi ces processus de radicalisation, l’ultra gauche occupe donc une place de choix, nécessitant une coopération policière internationale pour faire face « aux formes de violence provenant de l’ultra-gauche, de mouvements d’anarchistes ou d’autonomes ». Et Valls de préciser sa pensée en citant « des groupes violents gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéroport de Notre Dame des Landes en France ».
Nous y voilà… Notre-Dame-des-Landes donc. Pendant que l’ineffable duo Hollande-Ayrault – qui a oublié en cours de route ce que le mot gauche signifiait – a décidé d’envoyer l’armée et la police déloger les opposants au projet d’aéroport, Valls lui, s’empresse de désigner à la vindicte populaire ces vilains fauteurs de trouble dont le seul tort est de vouloir préserver leur lieu de vie. Et au passage, justifie donc le déchaînement de violence qui s’est abattu sur ces femmes, hommes, jeunes ou âgées, avec un acharnement qu’Hortefeux ou Guéant ont dû apprécier à leur juste valeur. Une justification qui tient donc un mot : l’ultra gauche. Pas de quartiers, sus à l’anarchie, à mort les libertaires !
Valls, triste clone d’Éric Besson
Désormais, vous, manifestants et opposants souhaitant soutenir la résistance à Notre-Dame-des-Landes ou à tous ces grands projets inutiles que sont les lignes LGV Lyon-Turin par exemple, le délirant grand stade de Lyon plus connu sous le nom d’OL Land ou encore le pharaonesque projet de hyper centre commercial du triangle de Gonesse, sachez-le, en tant qu’anarchistes, l’État ne vous lâchera pas ! Tel est le message délivré par Manuel Valls, triste clone d’Éric Besson, dont les propos, adoubés par Hollande et Ayrault, font craindre le pire en matière de répression.
Une chose est certaine, face à la mobilisation que ne cesse de grandir pour dénoncer les exactions militaro-policières à Notre-Dame des-Landes, ce pseudo gouvernement de gauche a trouvé la parade ultime : faire passer un mouvement de contestation pour un rassemblement de dangereux terroristes. Il faudra s’en souvenir au bon moment…
Petits Matins et Grand Soir, 6 novembre 2012