[Tours] Une expulsion, deux incendies … Thanks for the future

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Une expulsion, deux incendies … Thanks for the future

« Le pacifisme ne se diffuse, que là ou l’insensible a déjà triomphé… »

Après que les artistes « conventionnés » du Projet 244 nous aient assiégés en nous coupant l’eau et l’électricité, que la police ait occupé physiquement notre lieu pour nous interdire de faire des concerts, que la mairie et les propriétaires (la SEMIVIT) se soient précipités puis enlisés dans une procédure d’expulsion beaucoup plus longue que prévue … la répression exercée contre les squats à Tours est encore montée d’un cran.

Dimanche 28 octobre vers 17 heures, un nuage de fumée est venu obscurcir le ciel au dessus du squat « Thanks For The Future ». Deux départs de feu simultanés et distincts d’un peu plus de 100 mètres, se sont déclenchés dans des locaux mitoyens de notre maison collective. Deux ateliers ont complètement été détruits, et une maison encore habitée, à été endommagée.

Peu après leur intervention, les pompiers nous ont déclaré qu’il n’y avait aucun doute concernant la nature « volontaire » des deux départs de feu. En effet, les locaux brûlés ne disposant pas d’électricité, et la distance ainsi que la configuration des lieux entre les deux départs de feu écartaient d’après eux, toutes possibilités d’accident.

La police qui n’est pourtant pas avare d’interventions dans ce genre de circonstances et surtout de lieux, a refusé de venir constater les faits malgré l’insistance et les appels réitérés des pompiers. Seule une association « le roulement à Bill » parmi les nombreux artistes présents ce jour là, semble avoir pris la mesure de ce que laissent présager de tels actes.

Depuis les rumeurs vont bon train… Ce dont on peut être sûr toutefois, c’est que la répression ne s’embarrasse plus d’aucune limite. Lorsque celle-ci use de formes légales, c’est uniquement pour masquer la violence de ce système qui ne tolère aucune forme d’échappatoire, aucune remise en question. Que ce soit à Lyon, à Rennes, ou plus récemment à Poitiers, ce genre d’histoires d’incendies volontaires dans le cadre de procédure d’expulsion, nous rappelle avec quelle sinistre détermination le Pouvoir nous impose et nous
dicte les conditions de vie auxquelles nous sommes impérieusement astreints.

Nous assiéger, nous expulser, ou brûler nos lieux de vie ne régleront en rien le problème que posent nos choix et notre façon d’habiter le monde. Nous continuerons d’ouvrir, de réquisitionner et de réclamer des lieux collectifs. Heureusement, toute joie (même s’il lui arrive parfois de s’enflammer…) finit par avoir ses débordements. À nous de renforcer les cercles de celle-ci.

Si le processus est lent, notre passion n’est pas négociable.

Thanks For The Future !

Rassemblement de solidarité le jeudi 8 novembre à 9h30
devant le Tribunal d’instance, rue Édouard Vaillant

Et soirée de projection : « Figures tragicomiques de l’urbanisme contemporain »
le samedi 3 novembre à 19h30 au 244 Rue Auguste Chervallier

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