Nous proposons la création d’une caisse d’auto-défense juridique collective à Paris.
Quand on participe à des luttes ou à des mouvements sociaux (telles que luttes de sans-papiers, de mal-logés, de chômeurs, de travailleurs, luttes contre la réforme de retraites ou contre les centres de rétentions, etc.), on est souvent confronté à la répression. Ne laisser personne isolé dans une situation répressive fait partie intégrante des luttes. Il s’agit de prolonger autant que nécessaire ce moment où, dans la lutte, s’est crée un espace commun entre les participants. La justice fonctionne comme le reste de la société : dans un rapport de classe. Les moyens financiers (pour payer les avocats), les relations, la connaissance du système, la manière dont on s’exprime même, tout ceci est déterminant face aux juges. L’enjeu est donc que la solidarité entre ceux qui ont participé à une lutte ou une action commune s’exprime réellement sans que chacun soit renvoyé à ses seuls moyens individuels et de classe pour se défendre. La défense collective permet également de se réapproprier les stratégies de défense, qui doivent être choisies par les accusés et ceux qui s’organisent avec eux, et non exclusivement par des spécialistes du droit.
Dans la répression, on est dominé par l’urgence. Il est alors très utile de disposer d’un instrument déjà existant, même s’il est mis en veille lorsqu’on n’en a pas besoin. Cela permet d’avoir posé au préalable certains jalons : contacts préalables avec des avocats avec qui les modalités de la défense et les tarifs éventuels ont déjà été discutés, fonds suffisants pour faire face aux premières dépenses, possibilité de former ou d’appuyer un collectif de soutien (y compris pour celles et ceux qui n’ont pas les contacts nécessaires pour que celui-ci s’organise spontanément). La caisse doit aussi être l’occasion de débats sur la justice, le droit, la manière de réagir face à la répression. Un seul type de réponse à cette dernière question ne peut être suffisant : la diversité des cas (contexte, délit, profils des inculpés, etc) impose de discuter à chaque fois et sans a priori des limites respectives de chacune des stratégies possibles. La caisse peut enfin être le lieu où s’élaborent et se partagent des outils de diffusion des connaissances juridiques (par exemple tracts à distribuer, lors des actions et manifestations, sur la garde à vue ou la comparution immédiate).
Nous appelons à une réunion publique le mercredi 7 novembre 2012 à 19 h 30 au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris métro Rue des Boulets.
Indymedia Paris, 22 octobre 2012