La « douceur » tourangelle inquiétée par le fichage ADN
Convocation pour « prélèvement de matériel biologique » ; le procureur tape dans le milieu militant
Plus de 6 mois après condamnation, F. connue pour ses engagements sociaux, est sommée de donner son ADN à la police pour qu’il soit intégré au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).
Pourtant, après 1 an « d’enquête », on aurait pu penser que la répression s’exercant sur F. depuis mai 2011 aurait pu s’arrêter avec le jugement. Pour rappel, le 8 mars 2012, F. passait devant les juges tourangeaux, accusée d’avoir mis deux coups de boule, pour le moins évanescents, à un policier de la BAC, alors qu’elle avait été violentée (8 jours d’ITT) par le policier en question (en forme !) au cours de la Gaypride 2011. […] F. a été rendue coupable par la Justice, de Rébellion et Violences volontaires. Elle prend 3 mois de prison avec sursis + 800 € à donner au policier + 500 € de frais d’avocat (ceux du policier).
On peut déjà s’étonner de cette demande d’une police qui a très bien su trouver la personne qu’ils recherchaient alors. Ils n’avaient pas jugé nécessaire de l’interpeller au moment des « faits », ni par la suite, ni de prélever ses empreintes. La condamnation leur donne encore ce droit.
C’est une première à Tours. Les militants tourangeaux ayant eu affaire à la Justice ou simplement interpellés n’ont jusqu’alors jamais dû donner leur ADN. Est-ce qu’à Tours d’autres convocations de militants suivront pour qu’un flic tâtonne l’intérieur de notre bouche avec un coton-tige ?
Le FNAEG est un fichier informatisé créé en 1998 pour des cas d’exception, qui devient dangereusement la norme. Il y a désormais plus de 1,8 millions de personnes dans ce fichier en France. La volonté d’étendre le fichage aux personnes politiquement actives ne fait plus aucun doute. Dans toute la France il y a par exemple les cas des militants syndicaux de Goodyear, de squatters, ou des écologistes anti-OGM.
On en entend parler parce que ces personnes ont opposé un refus de prélèvement les ayant conduit devant les tribunaux. Les pressions sont fortes pour que les individus s’y soumettent et les poursuites judiciaires conduisent souvent à des condamnations.
Et si l’ADN est aujourd’hui demandé à une de nos camarades, c’est qu’il est fort probable que la pratique du fichage au FNAEG est installée à Tours comme dans d’autres villes, pour les anonymes poursuivis en Justice ou interpellés.
Stoppons le règne de la suspicion et du contrôle généralisé !
Ce fichage de la population, l’utilisation de l’ADN en preuve juridique et scientifique, et l’informatisation des informations que peuvent fournir l’ADN sur la population, sont largement critiquables et ont de quoi inquiéter. Il est donc grand temps de mettre un coup d’arrêt à ces prélèvements ! Pour l’heure, nous pouvons nous mobiliser autour de la camarade concernée. Il s’agit de rassembler nos force afin de dénoncer efficacement l’utilisation de l’ADN !
• Rassemblement de Soutien à F. convoquée au commissariat,
Mardi 30 octobre à 16h30, devant le palais de Justice de Tours (place Jean Jaurès).
• Réunion unitaire en vue d’une Mobilisation autour de cette affaire
Mercredi 24 octobre à 19h à la FOL – 57 bd Heurteloup.
Collectif Pas de bavure – contact