[Vive la grève sauvage !] 10, 100, 1000 Marikana

Afrique du Sud : un mort dans des affrontements entre mineurs grévistes et policiers

Le mouvement social qui gagne depuis l’été de nombreuses mines sud-africaines connaît une nouvelle victime. Un homme a été tué jeudi soir dans des affrontements entre la police et les employés en grève d’un site d’extraction du groupe Amplats, numéro un mondial du platine et filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American.

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Lors d’une manifestation des employés d’une autre mine, Lonmin Platinum, également près de Rustenburg, en Afrique du Sud, le 10 septembre.

« Les flics ont tiré sur beaucoup de gens, une personne est morte », a indiqué un représentant des grévistes, Gaddhafi Mdoda, confirmant une information donnée par deux radios. « Nous avons reçu des témoignages. Pour l’instant, nous essayons de voir si nous pouvons retrouver le corps, mais nous n’avons pas de rapport de police » faisant formellement état d’un décès, a indiqué un porte-parole de la police. « La situation est tendue, tout peut arriver », a-t-il ajouté.

Le représentant des grévistes soutient que les policiers « tiraient à balles réelles ». La police soutient en revanche que seules des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser un rassemblement illégal sur une colline près du site d’Amplats, près de Rustenburg (nord-ouest de Johannesburg), un des principaux bassins miniers du pays.

Selon la radio Eyewitness News, près de 2000 mineurs avaient pris part à des rassemblements informels à proximité des mines puis au défilé dans les rues de la ville. Les manifestants avaient bloqué les routes avec des rochers et des pneus enflammés.

34 MINEURS TUÉS EN AOÛT

Le secteur minier, vital pour l’économie sud-africaine, subit des grèves en série qui ont déjà impliqué environ 80’000 mineurs, selon des experts. Depuis le 12 septembre, des grèves sauvages bloquent tous les puits du bassin de Rustenburg où le groupe Amplats emploie 28’000 personnes. Les grévistes réclament une forte augmentation de salaire jusqu’à 16’000 rands mensuels (1450 euros).

En début de semaine, les violences ont fait cinq morts selon le syndicat national des mineurs NUM. Dans le même temps, les arrêts de travail sauvages se sont étendus à deux puits exploités dans la province voisine du Limpopo (Union Mine et Bokoni).

Les grèves sauvages pour obtenir des augmentations de salaires, accompagnées de violences, paralysent une bonne partie du secteur minier sud-africain depuis la mi-août. Le mouvement a été exacerbé par la fusillade de Marikana, lorsque la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.

Dans ce groupe, les mineurs et leur direction sont finalement parvenus à un accord salarial, qui a mis fin à un conflit de six semaines ayant provoqué la mort de 46 personnes au total.

Presse esclavagiste (LeMonde.fr, 5 octobre 2012)


Contre l’avis de la bureaucratie syndicale, les grèves en Afrique du Sud font tâche d’huile

Les grèves qui affectent la production de platine et d’or en Afrique du Sud s’enveniment. Elles touchent désormais les mines à ciel ouvert de minerai de fer, de charbon et de diamants.

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Travailleurs en grève des mines Gold Field

À mi-août, juste après le massacre de Marikana, tant les experts du mouvement social en Afrique du Sud que les dirigeants des compagnies aurifères niaient la possibilité d’une extension des grèves en dehors des mines de platine. Aujourd’hui, non seulement plus de la moitié des mines d’or du pays sont arrêtées par des grèves, mais le mouvement a débordé vers les mines de charbon, de fer et même de diamants. Le premier constructeur automobile local, Toyota, a lui aussi été touché par des débrayages d’ouvriers réclamant de fortes augmentations de salaire. Sans oublier une grève massive des camionneurs qui commence à peser sur l’économie sud-africaine.

Dans le platine, le plus important producteur mondial, Amplats, a beau menacer de sanctions sévères les grévistes, quatre de ses cinq mines situées dans la région de Rustenburg sont stoppées. Une grève non protégée touche également sa mine d’Union Platinum, dans une autre région, le Bushveld, et ce sont près de la moitié de ses 58’000 salariés qui ont posé les outils. La direction du groupe a qualifié la revendication d’un salaire de 16’000 rands d’« irrationnelle et n’entrant dans aucune forme de négociations collectives ». Le numéro deux du secteur, Impala Platinum, qui avait craqué sous la pression d’une grève de six semaines en début d’année, accordant des augmentations en dehors de la convention collective avec le syndicat, vient de nouveau d’accepter de nouvelles hausses de salaires qui ajouteront 4,8% à sa masse salariale.

Une seule grande compagnie aurifère était jusqu’à présent préservée de la vague de grève. À son tour Harmony Gold subit un arrêt de travail des 5400 mineurs de son site de Kusalethu. Le directeur général du groupe, Graham Briggs, a demandé aux grévistes de respecter les accords signés. Grève également à la mine de Ezulwini, appartenant à Gold One. Gold Fields a tenté d’utiliser la manière forte contre ses 24’000 travailleurs en grève sur deux sites, Beatrix et KDC. Il a fait expulser 2000 travailleurs de leurs baraquements qui lui appartiennent, avant de revenir le lendemain sur sa décision « à condition que les mineurs abandonnent leurs armes ». La plus importante compagnie aurifère, Anglo Gold Ashanti, perd actuellement 32’000 onces d’or par semaine en raison d’une grève suivie par 24’000 de ses 35’000 salariés. Son directeur exécutif, Mark Cutifani, a menacé de fermer les mines les moins rentables, affirmant que des hausses de salaires se traduiraient par une réduction de l’emploi dans les mines. Des sociétés plus petites comme la mine de Blyvooruitzicht, avec 4500 salariés, contrôlée par Village Main Reef, sont également touchées par le mouvement.

Le mouvement revendicatif s’est étendu à d’autre secteurs, le charbon, le minerai de fer, le chrome et le diamant. Kumba, la filiale minerai de fer d’Anglo American, se croyait à l’abri après avoir versé une prime de résultat de 345’000 rands (41’200 dollars) à 6200 de ses salariés ayant cinq ans d’ancienneté. Il y a pourtant eu 300 travailleurs de sa mine à ciel ouvert de Sishen – sur un total de 4400, plus 3800 travaillant pour la sous-traitance – pour débrayer, exigeant un salaire minimum de 12’500 rands. Alors que le syndicat NUM affirmait que la grève qui avait arrêté la mine de Mooinooi était réglée, elle s’est étendue à une autre mine, Kroondal, appartenant également au géant du ferrochrome, Samancor. Ils veulent également obtenir un salaire minium de 12’500 rands, plus diverses primes. Remontés contre le syndicat, les grévistes ont solennellement brulé leurs teeshirts rouges du NUM.

Dans le charbon, deux mines sont en grève, Somkhele, appartenant au groupe Petmin et Mooiplaats, contrôlé par le groupe australien Coal of Africa. Dans le site historique du diamant, Kimberley, c’est le producteur Petra Diamonds, qui est touché. Les grévistes ne veulent pas moins qu’un salaire de 21’500 rands, soit 2580 dollars, alors que le salaire de début n’est que de 6000 rands.

La contagion a même touché une usine Toyota à Durban, où les travailleurs demandent une augmentation de 3,22 rands de l’heure. La grève a éclaté après qu’une augmentation importante ait été offerte aux chefs d’équipe. « L’effet Marikana pose problème car les gens ne comprennent pas que chaque circonstance est différente », a déclaré le secrétaire local du syndicat de la métallurgie.

Les entreprises minières doivent aider le syndicat NUM

S’il n’est pas question de rouvrir des négociations salariales, comme l’a martelé la direction de Gold Fields, le dirigeant du syndicat NUM, Frans Baleni, a suggéré un moyen de contourner ce dilemme. Le syndicat est en effet autant attaché au processus de négociation collective centralisé que les dirigeants des entreprises. L’accord en cours, qui court jusqu’à juin 2013, inclut une clause permettant de réévaluer les qualifications des travailleurs. Il suffirait d’éliminer les plus basses qualifications et de changer de catégories des fonctions comme celle de piqueur – ceux qui ont démarré les grèves d’Implats et de Lonmin –, pour répondre, au moins partiellement, aux revendications salariales des grévistes.

Un quart de siècle après la grande grève de 1987, pendant laquelle 360’000 travailleurs des mines avaient suivi l’appel du syndicat NUM, la situation est bien différente aujourd’hui. Cette fois-ci, la Chambre des mines et le syndicat sont associés pour mettre fin à un mouvement que ce dernier n’a pas été capable de prévenir. Pour regagner l’influence perdue sur les mineurs, le NUM doit obtenir des concessions des compagnies minières en termes de salaires. Son secrétaire général rejette la faute sur Implats, coupable à ses yeux d’avoir accordé des augmentations sans l’avoir consulté, en dehors des circuits officiels. S’il concède que de trop importantes augmentations de salaires nuisent à l’emploi, il cherche à convaincre Chambre des mines qu’il est indispensable pour encadrer un mouvement qui lui échappe. Encore faut-il qu’il obtienne des concessions pour restaurer sa crédibilité devant les mineurs.

Presse esclavagiste (L’Usine Nouvelle, 4 octobre 2012) via Solidarité ouvrière


Chief ducks striking post office workers

NEWLY appointed chief executive of the SA Post Office group, Chris Hlekane has had his first week on the job soursed by a warning from striking workers that they would employ « Marikana tactics » to get their wage demands met.

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STRIKE starts AT ORMONDE: Post Office employees picketed outside the entrance of the parastatal’s headquarters in Centurion on Tuesday, but CEO Chris Hlekane avoided them and called the police.

Sapo temporary workers on Tuesday picketed outside the entrance of the parastatal’s headquarters in Centurion, demanding to see Hlekane over the nonpayment of wages for September.

Instead of Hlekane coming out to meet the workers, Sapo called in the police to keep the workers at bay. The strike continued yesterday.

This happened as permanent workers grew disgruntled, accusing management of being lax in resuming wage negotiations with the unions.

The parastatal has missed last month’s deadline for the conclusion of wage negotiations.

The permanent employees are calling for the minimum gross monthly wages of tellers to be increased from R8500 to R12000 and postmen’s pay from R7500 to R10000, when negotiations start.

The permanent workers would also make a brazen demand of a R50000 once-off payment.

« The workers have been receiving below-inflation wage hikes for the past couple of years and their benefits have been wiped out as a result, hence the demand for the R50000 once-off payment, » SA Postal Workers Union spokesman Tutu Mokoena said.

Mokoena said the profits Sapo had been declaring over the past few years had only « benefited a fortunate few at the top ».

« The workers have learnt that if they do not employ Marikana tactics they will not receive a reasonable pay rise, » he said.

Some temporary workers headed for the Tshwane Mail Centre and blocked mail from coming out and leaving the firm’s premises.

« Tellers at Sapo conduct more than 167 transactions a day, while tellers in commercial banks only do two deposits and withdrawals, » Mokoena said.

« But Sapo tellers get paid less than tellers at commercial banks, » he said.

Sapo spokesman Khulani Qoma said the wage negotiations were delayed following a union verification process that resulted in Sapo no longer having a majority union.

« The Sapo board has noted the outcome of the membership verification process that was conducted through the Conciliation for Mediation and Arbitration and the resultant implications with regard to the current wage negotiation process, » Qoma said.

He said the board and management had discussed various options relating to the wage negotiations process and these would be tabled by the negotiating team when it meets the workers.

Qoma claimed that it was temporary labourers who had not signed their contracts promptly who had not been paid. « A special payment run has been arranged for employees whose documents were received after the deadline for the normal pay run, » he said.

Presse esclavagiste (Mpho Sibanyoni, SowetanLive.co.za, 4 octobre 2012)


Toyota strike escalates to infighting

Durban – Members of the National Union of Metalworkers of SA (Numsa), who are striking to demand an increase of R3.22 an hour from Toyota, their employer in Durban, have accused their leaders of betraying them and have called on them to resign.

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A policeman motions to onlookers to stay away from a truck set alight by striking truck drivers in Cape Town yesterday. The drivers are demanding a 12 percent salary increase, but have been offered 8.5 percent.

The striking workers stopped operations at the country’s biggest motor manufacturer, which is near Prospecton, on Monday.

While they were protesting at the main entrance on Wednesday, the workers, most wearing Numsa T-shirts, hurled insults at the union’s regional leaders. Others called for a new union.

“We want phone numbers of Amcu [the Association of Mineworkers and Construction Union] because we want to join a new union,” said worker Mandla Mnyandu.

“As soon as I join the new union I will burn my Numsa T-shirt because this union has failed to fight for our demands.”

Amcu was involved in the recent Lonmin strike, which left 36 mineworkers and two policemen dead.

On Wednesday, the strikers carried placards calling for former ANC Youth League president Julius Malema to support their action.

“Our regional secretary, Mbuso Ngubane, and our shop stewards have not been supportive to our demands,” said one striker.

“When we return from the strike we will sign a petition demanding a change of leadership in Numsa.”

Toyota spokesman Leo Kok said the company had shut down production when the workers had refused to work on Monday.

“Our management is currently in Durban negotiating with the union and some staff members, but I do not have an update of what is happening there,” said Kok.

He declined to divulge how much the company had lost as a result of the strike.

In a statement on Wednesday night, Johan van Zyl, the chief executive of Toyota SA Motors, said the unprotected strike revolved around the implementation of a 2010 national bargaining forum wage agreement.

“We are confident that we will be able to resolve the issue soon and hope to restart production at the first possible shift,” said Van Zyl.

Meanwhile, the truck drivers’ strike, now in its second week, continues to be marred by violent attacks on working drivers.

Sapa reports that in Cape Town two trucks were set alight and a third was pelted with stones on Wednesday.

Motorists on the N3 between Joburg and Durban also reported seeing convoys of 10 to 15 fuel tankers travelling under heavy police guard.

The drivers want a 12 percent salary increase, but their employers have offered 8.5 percent for next year, and 0.5 percent the following year. – The Mercury

Presse esclavagiste (Bongani Hans, thepost.co.za, 4 octobre 2012)


Lutte de classes en Afrique du Sud

Le patronat des mines sud-africaines a accepté mercredi le principe d’une révision des salaires des mineurs d’or et de charbon, alors que ce secteur clé l’économie nationale tourne au ralenti depuis août en raison de grèves sauvages émaillées de violences.

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Routiers en grève, 2 septembre 2012

« Nous allons travailler dur pour voir ce qu’on peut mettre sur la table. Nous nous revoyons mardi (prochain) et, nous l’espérons, avec des propositions pour traiter ces problèmes », a indiqué à l’AFP Elize Strydom, négociatrice pour le secteur de l’or à la Chambre des mines, à l’issue d’une journée de négociations avec le syndicat national des mines NUM.

« Nous avons 50.000 mineurs en grève sauvage dans le secteur de l’or », une situation qui exige « de trouver une solution le plus vite possible », a-t-elle ajouté.

Les salaires actuels dans les mines d’or et de charbon ont été fixés dans un accord signé l’an dernier par le NUM et la Chambre des mines.

Les mines de platine, où les négociations ont lieu entreprise par entreprise, et où des milliers de mineurs sont également en grève sauvage, ne sont pas concernées.

Cette annonce survient alors que les conflits sociaux paralysent toujours les sites de plusieurs géants du secteur, et que cinq personnes ont encore été tuées dans des violences liées à ces grèves en début de semaine.

Ces mouvements ont débuté après le massacre de la mine de platine de Lonmin à Marikana (nord), où 34 grévistes ont été abattus par la police, plongeant le pays en état de choc.

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Femmes de mineurs devant la mine de Marikana, 15 septembre 2012

La commission d’enquête chargée de faire la lumière sur cette tuerie a reporté mercredi une audition cruciale des experts de la police scientifique, à la demande des avocats des familles, qui exigent que les proches des victimes puissent assister à ces audiences. La plupart des proches des victimes vivent dans des provinces éloignées, voire à l’étranger, et n’ont pas eu matériellement la possibilité de venir mercredi.

L’audience a été reportée au 22 octobre.

Mercredi, la commission d’enquête a reçu les rapports d’autopsie de 33 des 34 victimes du 16 août.

Des mineurs ont-ils été abattus de sang froid par des policiers ?

Des témoins, dans les semaines ayant suivi la tuerie, ont accrédité la seconde hypothèse, affirmant que les policiers avaient pourchassé les mineurs qui s’enfuyaient après la fusillade pour les abattre à bout portant.

Les événements de Marikana, partis d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations salariales, ont fait au total 46 morts.

Ce sanglant conflit social s’est terminé par un accord prévoyant de substantielles augmentations de salaires, de 11 à 22% selon les catégories de mineurs. Cet accord a suscité l’espoir de dizaines de milliers d’autres mineurs, dans le secteur du platine essentiellement, mais également dans d’autres secteurs comme l’or ou le charbon.

Presque partout, les grévistes ont refusé l’encadrement des syndicats majoritaires et lancé des grèves sauvages, qui ont parfois donné lieu à des violences. Mercredi, la situation était notamment tendue aux abords de la mine d’or KDC West exploitée près de Johannesburg par le groupe sud-africain Gold Fields.

La direction avait exigé des grévistes qu’ils évacuent leurs foyers d’hébergement. Près de 2.000 hommes, portant pour certains des haches, ont passé la journée rassemblés sur une colline, face aux forces de l’ordre.

Depuis deux semaines, les transporteurs routiers sont également en grève et les premières pénuries de carburant commencent à se faire sentir dans les grands centres urbains, notamment dans la région de Johannesburg-Pretoria, poumon économique du pays.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 4 octobre 2012) via Solidarité ouvrière


Les grèves sauvages s’étendent aux mines de fer sud-africaines

JOHANNESBURG (Reuters) – Le mouvement de grèves « sauvages » des mineurs sud-africains de ces derniers mois a gagné mercredi les mines de fer, dont le pays est le premier producteur du continent, marquant une escalade du climat social devenu un casse-tête pour le gouvernement du président Joacob Zuma.

L’arrêt de travail qui touche désormais la compagnie Kumba Iron Ore, filiale du géant minier Anglo American, risque de saper un peu plus la confiance des investisseurs dans l’économie la plus riche d’Afrique touchée par des mouvements sociaux dans les mines d’or et de platine.

On estimé à 75.000, soit 15% du personnel total du secteur des mines, le nombre de mineurs qui sont déjà en grève dans le pays, qui connaît dans le même temps un débrayage national des routiers affectant les livraisons de carburant.

La direction de Kumba, qui fait partie des plus gros producteurs mondiaux de minerai de fer, a affirmé que la grève « sauvage » ne concernait que 300 membres du personnel de la mine géante de Sishen, dans la province du Cap septentrional, et se limitait à une partie d’un gisement à ciel ouvert.

Le climat social s’est considérablement dégradé dans les mines sud-africaines après la fusillade entre forces de l’ordre et mineurs en grève qui a fait 34 morts le 16 août à la mine d’or de Marikana.

Presse esclavagiste (Reuters, 3 octobre 2012) via Le Chat Noir Émeutier


Afrique du Sud : Depuis vendredi soir, plusieurs attaques au cocktail molotov ont eu lieu contre des permanents syndicaux

« Depuis vendredi soir, plusieurs attaques au cocktail molotov ont eu lieu contre des permanents syndicaux, sous-entendu du NUM, ou contre des bâtiments d’Amplats. »

Afrique du Sud : le syndicat des mines, débordé par sa base, propose des négociations

Afrique du Sud (NUM), débordé par sa base dans la récente vague de grèves sauvages qui perturbe la production d’or et de platine du pays, a tenté de reprendre la main mardi en proposant au patronat des négociations immédiates, alors que le conflit a fait encore cinq morts ce week-end.

Impuissant à canaliser le mécontentement des mineurs dont il négocie pourtant la rémunération depuis des années, le NUM a annoncé qu’une équipe de négociateurs se rendrait mercredi à la Chambre des mines pour discuter du sort des mineurs d’or et de charbon, soit environ 120.000 salariés.

Les mines de platine, où les négociations ont lieu par entreprise et non par branche, et où le mouvement a débuté en août, ne sont pas concernées.

Le NUM qui a lui-même négocié l’an dernier un accord salarial pour deux ans avec la Chambre des mines n’a visiblement d’autres choix que de dénoncer aujourd’hui à son tour des niveaux de salaires et des conditions de travail qualifiées de « pathétiques ».

« Bien que le NUM n’approuve pas les grèves sauvages et ne les encourage pas, précisément parce qu’elles exposent les travailleurs à des mesures de rétorsion de l’employeur (…) le NUM et le Cosatu soutiennent totalement la revendication légitime des mineurs d’être mieux payés et de voir leurs conditions de travail améliorées », a déclaré lors d’une conférence de presse Zwelinzima Vavi, secrétaire général du Cosatu, la confédération nationale des syndicats.

« Nous appelons la Chambre des mines à démarrer des négociations sans attendre avec le NUM et d’autres syndicats de l’industrie minière pour trouver une solution durable à l’impasse actuelle », a-t-il ajouté.

Le NUM a aussi lancé un appel aux entreprises à ne pas licencier massivement les grévistes, menaces qui selon lui ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu. Un appel qui vise essentiellement Amplats, filiale du géant du platine anglo-sud-africain Anglo American qui a convoqué ses salariés en conseil de discipline mardi.

Selon le secrétaire général du NUM, cinq morts sont à déplorer depuis dimanche autour de Rustenburg, l’épicentre du mouvement social, pas dans les installations minières mais dans les baraquements de mineurs alentour.

Ces violences ont eu lieu « à la suite de l’annonce par Amplats de son intention de rompre les contrats de travail », a affirmé M. Baleni. « Notre crainte est que plus il y aura de licenciements, plus la violence augmentera », a-t-il ajouté.

Depuis vendredi soir, plusieurs attaques au cocktail molotov ont eu lieu contre des permanents syndicaux, sous-entendu du NUM, ou contre des bâtiments d’Amplats, a-t-il dit.

Quatre voitures ont aussi été incendiées, selon la police qui suppose que les grévistes d’Amplats sont derrière ces actes de vandalisme.

Les cinq morts s’ajoutent au 46 personnes tuées en août et en septembre durant la grève sauvage de la mine de platine de Marikana, exploitée par le groupe britannique Lonmin, dont 34 grévistes abattus par la police le 16 août.

Depuis lundi, une commission d’enquête indépendante nommée par le gouvernement est sur place pour élucider ce massacre qui a rappelé à l’Afrique du Sud les pires heures de l’apartheid.

Un mineur a déclaré mardi au juge Ian Farlam, président la commission, ce que de nombreux autres mineurs avaient déjà affirmé à l’AFP, à savoir que des permanents du NUM avaient ouvert le feu et tué deux mineurs aux tout premiers jours du conflit à Lonmin, illustrant les relations tendues entre le syndicat majoritaire, les grévistes et le syndicat radical Amcu.

Mardi matin, les principales mines sud-africaines du géant Anglo American étaient toujours à l’arrêt, de même que les installations aurifères de Gold Fields et AngloGold Ashanti.

Les revendications salariales vont de 12.500 à 18.000 rands mensuels (1.100 à 1.665 euros).

Loin de faire leur mea culpa, les dirigeants syndicaux ont rejeté l’escalade de la violence sur les employeurs, accusant en particulier le groupe sud-africain Impala d’avoir semé la zizanie en début d’année en accordant des augmentations à une catégorie de mineurs et pas aux autres, et « plus grave encore en dehors du cadre de la négociation collective », selon M. Vavi.

Presse esclavagiste (tempsreel.nouvelobs.com, 2 octobre 2012)


Afrique du Sud : nouvelles grèves sauvages dans les mines

Plusieurs centaines de mineurs ont entamé de nouvelles grèves sauvages vendredi dans trois mines sud-africaines d’or, de chrome et de charbon, dans la foulée des mouvements sociaux qui ébranlent depuis des semaines les secteurs de l’or et surtout du platine.

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Les grévistes de Marikana, en Afrique du Sud, le 18 septembre 2012

Des dizaines de milliers de mineurs au total sont en grève dans plusieurs sites majeurs du pays, depuis les événements violents de la mine de platine de Marikana, où 46 personnes ont trouvé la mort en août et septembre. Après des semaines de négociations, les grévistes de Marikana, dont le mouvement était illégal, ont obtenu de substantielles augmentations, de 11 à 22%. Village Main Reef, producteur d’or, a annoncé dans un communiqué que 1.700 de ses employés n’avaient pas rejoint leur poste de travail depuis jeudi soir, à la mine de Blyvooruitzicht près de Johannesburg.

Samancor Chrome a indiqué pour sa part que 400 de ses mineurs avaient lancé un « sit-in souterrain illégal » jeudi, pour réclamer des augmentations de salaires supérieures à celles négociées par les syndicats. Les mineurs sont ressortis vendredi de la mine. L’un de leurs porte-parole a fait savoir qu’ils réclamaient un salaire de base de 12.500 rands mensuels (1.170 euros). Cette somme, réclamée au départ par les grévistes de Marikana, est devenue une sorte de revendication minimum commune à tous les mineurs d’Afrique du Sud. Par ailleurs, la société Petmin a fait savoir que 345 employés sous contrats temporaires avaient débrayé vendredi dans sa filiale de la Tendele Coal Mining Company. Les revendications des grévistes n’ont pas été explicitées.

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Mineurs en grève à Carletonville

Presse esclavagiste (JeuneAfrique.com, 29 septembre 2012)

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