[Bouira, Algérie] Nous n’avons pas peur des ruines

Bouira. Deux édifices publics saccagés

Parmi les émeutiers figuraient des personnes connues des services de sécurité pour leur passé douteux [sic ! Note du JL].

Ça a chauffé, dimanche dernier à Bouira. Aux alentours de 21 heures, après la prière d’el icha, un groupe de jeunes survoltés s’est attaqué au siège de l’Office public de gestion immobilière (Opgi) et au musée du Moudjahid situés dans le quartier des 1100 Logements. Les forces de sécurité en faction ont été surprises par l’événement croyant à une manifestation de joie après la victoire des « Verts » contre la Libye.

Après avoir obstrué la voie avec les ordures ménagères, ces jeunes ont assiégé les locaux de l’Office et du musée et les ont bombardés de divers projectiles. Ils ont même attaqué les policiers avec des produits pyrotechniques. La façade en verre de cet établissement public qui a remporté le premier prix au concours national d’architecture en 2010 a volé en éclats et a été transformée en ruine.

Au mois de janvier dernier en pleine crise du sucre et de l’huile, cet édifice a été saccagé par les émeutiers. Il a fallu l’intervention des forces anti-émeute qui ont recouru à des tirs dissuasifs en utilisant des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes pour arriver à bout de ces émeutiers après un échange qui a duré moins d’une heure.

Voulant saisir l’occasion de l’élimination des baraques, tables de cigarettes et autres étals commerciaux installés sur la voie publique et les scènes de liesse qui suivent chaque victoire de nos capés, certains délinquants ont profité de la situation pour essayer de semer le doute et faire porter le chapeau aux commerçants qui ont démonté leurs baraques avant de quitter les espaces publics sans rechigner parce qu’ils sont convaincus que les pouvoirs publics prendront en charge leurs demandes dans les prochains jours [sic ! NdJL]. Parmi les émeutiers figuraient des personnes connues des services de sécurité pour leur passé douteux.

Saisissant cette opportunité, beaucoup d’entre eux ont déversé leur haine et leur frustration, qui pour un emploi, qui pour un logement… en surprenant les citoyens par cet acte inattendu [sic ! NdJL]. Craignant que pareille situation ne se renouvelle et se généralise, un important dispositif sécuritaire était visible tout autour du quartier populaire des 1100 Logements et aux divers points sensibles du chef-lieu de la wilaya.

Leur presse (Abdenour Merzouk, lexpressiondz, 11 septembre 2012)

Ce contenu a été publié dans Les luttes de classes en Algérie, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.