[Besançon] Rendu du procès des trois camarades pour outrage au drapeau français

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Ce lundi 3 septembre 2012, trois camarades comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Besançon pour avoir volé puis incendié le drapeau français lors d’une rixe avec des militants des Jeunes populaires de l’UMP, de l’UNI (il existe encore apparemment…) et du Bloc Identitaire. Ces derniers “chantaient” des textes nationalistes et collaient des autocollants islamophobes et racistes aux alentours de la place St-Pierre.

C’est alors que les trois camarades les ont croisés et une altercation physique avec des échanges de coups s’est déroulée. Les autocollants racistes ont été saisis et déchirés, et le drapeau national leur a été volé.

La justice les poursuivent donc pour “attaque sur des militants des Jeunes Populaires”, “vol et détérioration du drapeau français”. Une des personnes est coupable de “possession d’arme”, à savoir qu’il avait un poing américain au moment des faits. Ils ont été interpellés suite à l’appel à la police des militants de droite.

Dans la salle d’audience, quelques soutiens aux compagnons, alors que “les victimes”  et leur soutien étaient absentes.

Nico S., premier à s’exprimer à la barre, explique que, sous la pression des flics, il a déclaré avoir vu Johann M. brûler le drapeau après l’échauffourée, et qu’il le nie entièrement. Il affirme désormais ne pas avoir vu de drapeau français lors de la bagarre. (Ce sont les policiers qui ont retrouvé le drapeau brûlé à proximité de la librairie des cul-bénis Siloë.)

Ensuite, c’est au tour de Johann M. de s’exprimer devant le tribunal. Il affirme avoir déchiré les stickers islamophobes et racistes fraîchement collés, ainsi que ceux qu’un des militants de droite avaient en main. Il souligne que son geste est normal et qu’il n’est pas acceptable de tolérer ses appels à la haine raciale et l’idéologie fasciste. Concernant l’incendie du drapeau, il le nie aussi : “Je vous l’ai dit, on s’est accroché, mais il n’est pas question de drapeau !”

Le président du tribunal lance alors une série de questions sur un ton arrogant aux trois camarades sur leur situation personnelle : Nico S. déclare être au chômage à la recherche d’un emploi et ne percevoir aucun revenu ; le président rappelle soudainement que Seb J. a déjà été condamné pour “fait de vol” en janvier 2011 ; Johann M. a un CDI à temps partiel en tant que fleuriste et déclare percevoir 700 à 800 euros par mois. La proc’ rappelle que, malgré le fait qu’il a un casier vierge, ce dernier est tout de même passé devant le tribunal, même s’il a été à chaque fois innocenté.

La procureure rentre en scène : elle pose la question à Nico S. s’il accepterait de bon cœur un stage de “citoyenneté” de trois mois (un truc du style “la morale laïque” à l’école dont “la gôche” est si friante).

Elle déclare alors, “qu’il est normal qu’il y aient des tensions le soir du premier tour des élections présidentielles, mais qu’on peut cependant se rassembler autour du drapeau français”. Elle ajoute que Nico S. a commencé à bousculer le groupe, alors que Seb J. a lui cherché à dialoguer avec eux et ne s’est pas montré agressif. Pour elle, seul Johann M. était “plus entreprenant et agressif” et a été l’unique auteur du vol.

Les réquisitions du procureur :

• “300 euros d’amende avec sursis” et un stage de “citoyenneté” de 3 mois pour Nico S.
• 1 mois d’emprisonnement avec sursis pour Seb J., accusé d’avoir dégradé le drapeau français (et du fait qu’il a déjà un casier judiciaire).
• 1 mois de prison avec sursis pour Johann M., accusé d’avoir “volé et détérioré le drapeau national”.

Johann s’adresse soudainement au président en lui demandant s’il est normal que la Justice  soit un support des idéologies raciste et fascistes.

(La Cour se retire pour délibérer.)

Alors que la mascarade de justice est de retour, trois flics entourent un type menotté. Ils dévisageront les soutiens aux trois durant tout le délibéré du président, se moquant ouvertement (avec un sourire en coin) des personnes condamnées.

Le rendu:

• 100 euros d’amende avec sursis pour Nico S.
• 100 euros d’amendes fermes à régler dans un délai de 3 mois pour Johann M. et Seb J., condamnés respectivement pour “vol et détérioration du drapeau” et “port d’armes et dégradation du drapeau”.

Ils ont 10 jours pour faire appel.

 

Un anarchiste de Besançon présent à l’audience
Le Chat Noir Émeutier, 3 septembre 2012

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3 réponses à [Besançon] Rendu du procès des trois camarades pour outrage au drapeau français

  1. Leandro dit :

    A proprement parlé, l’islamophobie c’est le rejet de l’Islam et non de la religion en général. L’islamophobie stigmatique l’islam à l’exclusion des autres religions, tu es (et je le suis) athée et probablement antithéiste mais pas islamophobe en ce sens que ton rejet des religions ne se porte pas uniquement envers la religion musulmane mais envers toutes.

  2. None dit :

    Dans le debat public, « islamophobe » a une connotation raciste ou au moins xenophobe. Alors c’est vrai qu’au sens strict blablabla. Mais les mots ne sont jamais utilises que dans leur sens strict, et ont toujours une signification implicite. Surtout dans le domaine de l’extreme-droite.

    Sinon… « Johann s’adresse soudainement au président en lui demandant s’il est normal que la Justice soit un support des idéologies raciste et fascistes »… je pense qu’il voulait 200e d’amende.
    A quoi ca sert de dire des betises comme ca quand on passe devant le tribunal ? D’une c’est faux, et de deux meme si c’etait vrai c’est juste chercher la merde.

  3. jean dit :

    Arrêtez d’associer islamophobie et racisme. L’islam est une religion et à ce titre on peut en avoir la phobie. « Ni dieux ni maîtres », en tant que libertaire je suis islamophobe comme je suis christianophobe ou judéophobe, ce qui ne fait de moi ni un raciste ni un antisémite. (Et heureusement dans ces différentes aires culturelles il y a des mécréants et des anti cléricaux qui le sont tout autant que moi) Il n’y a pas si longtemps en occident, le mouvement libertaire crachait à juste raison sur les curés et tournait en dérision les grenouilles de bénitiers. Pourquoi ne devrait on plus le faire dès lors qu’il s’agit de l’islam ou du judaïsme qui s’expriment publiquement et qui sont tout autant aliénants et régressifs au regard de notre désir d’émancipation. Il faut arrêter avec ce relativisme culturel de la gauche bien pensante qui accorde des circonstances atténuantes à ces religions sous prétexte d’anticolonialisme. La liberté est indivisible.

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