[Chronique de Youv derrière les barreaux] Partie 15 – « Je voulais la Lune même sans fusée »

Partie 15

UNE MISE AU POINT S’IMPOSE POUR RÉPONDRE À QUELQUES LECTEURS QUI ONT PAS COMPRIS LE SENS DE MA CHRONIQUE ET JE VOUDRAIS EXPLIQUER QUELLE EST MA DÉMARCHE EN ÉCRIVANT MA CHRONIQUE… DEPUIS QUE J’AI ACCÈS À INTERNET JE VOIS AUCUNE CHRONIQUE QUI ME RESSEMBLE QUI ME DONNAIT ENVIE D’LA LIRE DONC J’AI VOULU CRÉER MA CHRONIQUE QUI PARLERAIT À DES JEUNES COMME MOI QUI SE RECONNAISSAIENT PAS DANS LES CHRONIQUES À L’EAU DE ROSE INVENTÉES DE TOUTES PIÈCES J’AI RIEN CONTRE CEUX QUI AIMENT ET LISENT CE GENRE DE CHRONIQUE… MA CHRONIQUE EST 100 % RÉELLE ET SI DES GENS SE RECONNAISSENT DANS MES LIGNES NORMAL C’EST DE EUX QUE JE PARLE LOL JE SUIS LOIN D’ÊTRE FIER DE C’QU’ON A FAIT MAIS FAUT ASSUMER TOUT C’QU’ON FAIT J’INCITE PERSONNE À FAIRE C’QUE J’AI FAIT AU CONTRAIRE ÇA VA REFROIDIR LES MINI-« OUMAR » DU GHETTO J’AI PRIS UNE LOURDE PEINE QUE J’ASSUME MAIS SI C’ÉTAIT À REFAIRE JE LE REFERAIS PAS, J’AURAIS MISÉ SUR DES PROJETS HALLAL AVEC AUTANT DE DÉTERMINATION ON AURAIT TOUT CARTONNÉ C’EST CE QUE JE VAIS APPLIQUER DÈS MA SORTIE J’AI PAS CHANGÉ J’AI JUSTE MÛRI ON N’ASPIRE PAS AUX MÊMES CHOSES À 20 ANS ET À 30 LA PREMIÈRE PARTIE D’MA VIE J’AI ÉTÉ ÉGOÏSTE J’AI PENSÉ QU’À MOI. MAINTENANT IL EST TEMPS QUE JE ME CONSACRE À CEUX QUI ME SONT CHERS BEAUCOUP DE GENS M’ONT RECONNU À TRAVERS MA CHRONIQUE C’EST C’QUI LA REND PLUS AUTHENTIQUE ET LUI DONNE UNE CERTAINE CRÉDIBILITÉ SINON J’AURAIS ÉTÉ DÉJÀ DÉMASQUÉ PAR TOUT MANTES-LA-JOLIE. J’AI DU MAL À RÉALISER QUE ASSIS DANS UNE CHAISE AU FIN FOND D’MA CELLULE DE PRISON J’ARRIVE À VOUS FAIRE PARTAGER MON EXPÉRIENCE MON PARCOURS JE SAIS QUE TÔT OU TARD LES MATONS ME LOCALISERONT MAIS J’ASSUMERAI ET REGRETTERAI RIEN AU CONTRAIRE… UN JOUR MON DARON M’A DIT UNE PHRASE QUI PARAÎT SIMPLE À COMPRENDRE QUE J’AI MIS LONGTEMPS À SAISIR SON VÉRITABLE SENS « C’EST PAS PARCE QUE LE LION MONTRE SES DENTS QU’IL SOURIT » ET C’EST C’QUE J’METS EN APPLICATION « QUANT À MES DÉTRACTEURS SI T’AIMES PAS CE QUE J’ÉCRIS ME LIS PAS ET PUIS C’EST TOUT »… CETTE MISE AU POINT ME PARAISSAIT INDISPENSABLE…

Je voulais pas rester sur cet échec on était trop dégoûtés que la directrice nous l’avait fait à l’envers elle l’avait réussi à nous glisser parmi les liasses de billets, une liasse de billets piégée qui était programmée pour exploser cinq minutes après que la liasse aurait franchi le sas de l’entrée une puce était dissimulée entre les billets on s’était fait avoir comme des amateurs je m’en voulais d’avoir pas prévu ce coup classique des banques…

Sur les conseils d’un bon ami turc, l’Artificier et moi étions accompagnés du Turc on part direction Cherbourg (la Manche) le Turc avait loué pour l’occasion un petit appart dans la ville. Je cherchais un plan à faire le temps que je trouve on s’était fondus dans la population, enfin on a essayé avec nos grosses têtes d’immigrés on avait du mal à passer inaperçus mais on était obligés de sentir la température du terrain car on le tâtait pour voir où on mettait les pieds donc on a passé la nuit en ville dans les pubs près du port.

On a vite compris que Cherbourg n’était pas Paname pour entrer dans la ville y a un péage et pour en sortir aussi ce qui ne facilitait pas notre fuite ; du coup on était forcés de rester sur place cela aurait été trop risqué de fuir directement sur Mantes. Y avait trop de kilomètres à parcourir…

On a trouvé une banque dans une ville voisine qui nous avait intéressés on va faire les repérages, le trajet, la route à suivre après nos casses…

8h30 nous voilà en piste on se gare le Turc est au volant de la voiture, moi et l’Artificier avons pris les commandes de la banque on veille minutieusement à ne pas mettre dans le sac une liasse piégée, on vide les coffres puis on sort sur la route on croise des motards de la police qui se rendaient à la banque mais comme notre signalement n’avait pas été encore fait ils nous ont pas calculés.

On arrive à la planque, il y avait une trentaine de voitures de police avec gyrophares et leurs sirènes hurlantes [qui] quadrillaient la ville. Les péages étaient sous haute surveillance, dans la planque c’était la panique totale on ne disait pas un mot on attendait que ça passe mais ça passait pas on a attendu 6 heures du matin, on a caché l’argent dans le moteur de la voiture pour rentrer sur Mantes.

On avait réussi notre coup l’Artificier avait une fois de plus brillé c’était son premier succès il était loin d’imaginer de l’organisation que je voulais former, si mes gars seraient tous dehors cela aurait été un camion de la Brink’s que je prendrais d’assaut à cette heure-ci au lieu de braquer une agence bancaire de province…

J’avais la dalle et plus on braquait et plus je voulais plus l’appât du gain m’avait envahi je voulais la Lune même sans fusée… Quelques années plus tôt la juge des mineurs m’avait dit « VOUS ÊTES IRRÉCUPÉRABLE » elle avait raison LOL j’étais dopé à l’adrénaline trop précoce dans le banditisme je voulais monter les échelons trop vite quitte à me brûler les ailes… « J’AVAIS CONFONDU VITESSE ET PRÉCIPITATION ».

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