Le Japon joue avec le feu

Depuis le séisme et le raz de marée de mars 2011, une piscine de déchets nucléaires menace de s’effondrer à la centrale de Fukushima. Le bassin est suspendu à 30 mètres au dessus du sol, accroché à des murs tordus et gangrénés par les explosions, éventrés par les vagues du raz de marée. Si la piscine s’effondre, de monstrueuses radiations (100 fois Tchernobyl) rasent le Japon. Depuis un an et demi Tepco et le gouvernement japonais sont totalement  radio-inactifs, ce qui rend le scénario de l’effondrement réaliste.

Depuis le séisme et le raz de marée de mars 2011, la piscine de déchets nucléaires ruinée du réacteur 4 de Fukushima menace de s’effondrer. La passoire est suspendue à 30 mètres au dessus du sol, accrochée à l’épave du réacteur. Cette piscine défoncée contient près de 250 tonnes de combustible usagé mêlées à des tonnes de déjections issues de l’explosion du bâtiment en mars 2011.

Japon : vers une terre inhabitable

Si la piscine s’effondre le combustible éclate, chauffe et devient une source de monstrueuses radiations mortelles (10 fois la quantité de césium 137 relâché par Tchernobyl). Des radiations tellement importantes et dangereuses qu’elles empêchent l’Homme de s’approcher à moins d’un kilomètre. Et l’empêche donc de perfuser à l’eau froide les 3 coriums de la centrale. Les 3 coriums livrés à eux même dégagent des quantités hideuses de radiations (100 fois Tchernobyl) qui ont pour conséquences l’abandon de la centrale nucléaire et celle d’à côté, Fukushima Daini, qui à son tour dégage d’apocalyptiques radiations, etc. Jusqu’à faire du Japon une terre inhabitable et du reste du monde une vaste décharge nucléaire.

Un scénario inévitable

Pour le moment le scénario le plus hideux est inévitable. Les murs qui portent la passoire sont gangrénés par les 3 explosions qui ont eu lieu dans la centrale nucléaire, éventrés par les vagues du raz de marée de mars 2011 et suintent l’eau radioactive depuis un an et demi. Le système de perfusion qui refroidit la passoire de l’unité 4 n’a pas d’installation de secours et tombe régulièrement en panne. Des tremblements de terre violents ont lieu plusieurs fois par jour. La saison des typhons démarre au quart de tour cette année, les tornades les plus violentes enregistrées au Japon se sont déchaînées au mois de juillet dans la préfecture voisine de Fukushima. La ruine nucléaire n° 4 peut s’effondrer à tout moment.

Des dirigeants irresponsables et corrompus

Tepco, l’entreprise aux manettes du monstre, affirme qu’il n’y a pas de risque d’effondrement de la passoire et qu’elle compte passer plusieurs années à transférer le poison atomique qu’elle contient vers un lieu sûr. Plusieurs années avant de vider la passoire ?! Plusieurs années à essuyer l’usure du temps, la pluie, les tornades, les typhons, les tremblements de terre quotidiens et les erreurs humaines ?! Cela revient à attendre qu’elle s’effondre.

Le gouvernement japonais est plus radio-inactif que jamais, corrompu par l’industrie de l’atome, il n’a qu’une idée en tête : redémarrer les réacteurs nucléaires qui sont actuellement à l’arrêt et siéger au conseil d’administration de Tepco à la fin du mandat. Tepco et le gouvernement japonais sont incapables de gérer cette  situation d’hyper crise ; c’est une aide internationale dont a besoin le peuple japonnais.

Auto organisation du peuple

Le peuple japonais et 70 organisations locales ont saisi l’ONU pour demander que l’organisme international contrôle et gère le plus rapidement possible le transfert du poison atomique de la piscine 4 vers un lieu sûr, à la place de leur gouvernement et Tepco. Détails accablants : la demande d’aide faite à l’ONU dénonce l’irresponsabilité des dirigeants japonais (« ils sont incapables de gérer la crise »), l’aveuglement de Tepco (« ils considèrent qu’il n’y a pas de danger ») et décrit une « menace mondiale jamais égalée dans l’histoire de l’humanité ».

Circulez y a rien à voir

C’est pas en France qu’on entendra parler du problème. Avec tout le fric que l’industrie mortifère du nucléaire balance dans les média, on est pas près d’avoir des infos sur la Passoire n° 4 à la télé, dans les journaux ou sur les ondes. D’ailleurs on en a pas entendu parler pendant la campagne des présidentielles, malgré que certains affirmaient vouloir fermer des centrales.

C’est pas à Lyon qu’on entendra parler du problème, avec 4 réacteurs nucléaires ultra puissants au Bugey qui menacent en permanence de déclencher un accident surpuissant (et imprévu), faudrait pas inquiéter la population ; les communes qui entourent la centrale, dont celle de Lyon sont menacées de contamination mais aussi celles de Saint-Étienne et de Valence situées sur le trajet des vents dominants. Voire, en cas de sur-accident comme au Japon, la menace de contaminer la totalité du pays.

Cette industrie de la mort est insupportable au pays des vivants.

Fermons toutes les hideuses centrales nucléaires en France comme au Japon ou ailleurs, les sources d’énergie sont nombreuses et suffisantes. Et filons un coup de main au peuple japonais à défaut d’un coup de pied bien placé à ses dirigeants.

P.-S. : Suite à l’accident de Fukushima, Tepco est en cours de nationalisation.

Reçu de Cocolysh le 13 juillet 2012

Ce contenu a été publié dans Luttes antinucléaires, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.