Des indiens brûlent le commissariat et expulsent les policiers de la ville de Jacaréacanga en Amazonie brésilienne
En début de semaine dernière, près de soixante indiens Munduruku ont envahis, saccagés et brûlés le commissariat de la ville de Jacaréancaga en Amazonie brésilienne. Des centaines d’indiens avaient investis la ville pour protester contre la violence dont leur communauté fait l’objet. Le 23 juin dernier, Lelo Akay, indien de la communauté Munduruku avait été été tué à coup de couteaux. Les assassins avaient emportés avec eux quelques pépites d’or qu’il transportait. Deux suspects avaient été arrêtés par la police militaire puis relâchés aussitôt.
Tandis que des centaines d’indiens protestaient dans la ville, réclamant vengeance pour la victime, une partie d’entre eux ont investis et brûlés le commissariat de la police militaire. Pendant le saccage du commissariat, des armes à feu — mitraillettes et revolvers — ainsi que des munitions ont été récupérées par les insurgés. Les policiers militaires qui étaient sur place ont fui les lieux sans présenter de résistance et ont quitté la ville. L’un d’entre eux a été blessé et envoyé à l’hôpital d’une ville voisine. Les manifestants ont arpentés la ville à la recherche des suspects dressant des barricades sur plusieurs routes. Ils auraient également menacés de brûler des bars connus comme des points de vente de drogue. D’après les propos de l’un d’entre eux, ils avaient l’intention de prendre comme otage le sergent de la police militaire Cajado.
Cette région de l’Amazonie brésilienne, aux alentours du fleuve Tapajos, est connue pour les récurrents conflits agraire et la violence causée par l’appétit des exploitants de bois ou des chercheurs d’or. Les assassinats de représentants indigènes ou de paysans sans terres y sont monnaie courante et sont presque toujours couverts par la police et les autorités locales.
Adapté de leur presse (Estadão, 3 juillet) et reçu le 11 juillet 2012