[Évasion, désertion] Clandestinité, mode d’emploi

L’évadé de la prison de Fleury-Mérogis repris à Montpellier

Les magistrats ont condamné le prévenu à un an de prison, dont neuf mois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve.

577 kilomètres séparent l’avenue des Peupliers, à Fleury-Mérogis, de Montpellier. Dix jours séparent aussi ces deux villes. Ceux de la cavale de ce jeune trentenaire. Lequel n’a pas réintégré sa cellule de la maison d’arrêt essonnienne au terme d’une permission de sortie. Direction : la préfecture héraultaise en covoiturage. Une fois sur place, le 10 mai, le garçon se rend dans un garage et parvient à essayer une Mini d’occasion, en vente. Et ce, via les papiers d’identité dérobés, « aussi pour avoir un hôtel », à l’homme l’ayant pris dans son véhicule entre la région francilienne et le Midi.

Mais à peine le garage hors de sa vue, le jeune homme file. Et ne reviendra pas. Et c’est finalement le garagiste qui finira par repérer l’auto sur le parking de l’hôtel. Et qui préviendra la police avant d’avoir une franche explication de texte avec le trentenaire. Lequel va, très rapidement, être identifié comme évadé.

Placé en détention depuis, après avoir demandé un délai pour préparer sa défense un mois plus tôt, le fugitif a donc comparu une seconde fois dans le prétoire de la correctionnelle. Mais pourquoi diable ne pas avoir réintégré Fleury, à quelques mois de sa libération ? Au président, le prévenu, déjà condamné à quatre reprises, parle d’agressions et d’insultes à caractère homophobes à son endroit par d’autres détenus.

Bref, « une détention qui ne se passe pas très bien », analyse le représentant du parquet. Ensuite ? « La difficulté, quand on est en cavale, c’est que l’on devient hors-la-loi, un sans-papiers, un fuyard. Sans autre issue que la clandestinité. Sans autre choix que la grivèlerie, le vol… C’est idiot, quelque peu suicidaire. C’était, de toute façon, se faire prendre un jour en ayant accumulé les infractions », constate le magistrat. Lequel requiert un an d’emprisonnement, dont six mois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve.

« Quand on a certaines préférences sexuelles, connues du milieu carcéral, cela peut être l’enfer », rappelle Me Chaigneau en défense. Arguant que, depuis un mois et son placement à Villeneuve, son client n’a jamais fait parler de lui. Le conseil reconnaissant qu’effectivement, le comportement de celui-ci avait été « puéril, idiot ». Pour, enfin, demander à ce qu’il puisse « finir de purger sa peine dans des conditions acceptables ».

Magnanimes, les magistrats ont finalement condamné le prévenu à un an de prison, dont neuf mois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve.

Leur presse (Jean-François Codomié, MidiLibre.fr, 15 juin 2012)


Suède : Un déserteur américain réapparaît après 28 ans

Un déserteur de l’armée de l’air américaine installé depuis 1984 en Suède sous une fausse identité a donné de ses nouvelles à sa famille aux États-Unis, rapporte dimanche le quotidien suédois Dagens Nyheter. David Hemler, qui était basé à Augsbourg, en Allemagne, avait disparu à l’âge de 21 ans, le 10 février 1984. Il fréquentait alors une communauté religieuse pacifiste et contestait la politique du président américain de l’époque, Ronald Reagan.

Il avait gagné la Suède en faisant de l’auto-stop et s’était installé dans ce pays sous un faux nom. « Au départ, je n’envisageais pas de disparaître, je voulais juste prendre un peu de recul une semaine ou deux », explique l’ancien militaire de l’US Air Force dans une vidéo que le journal suédois diffuse sur son site internet. Hemler, aujourd’hui âgé de 49 ans, a épousé une femme d’origine thaïlandaise dont il a eu trois enfants. Il travaille dans la fonction publique et n’a pas voulu révéler son nom d’emprunt.

Après sa désertion, il s’attendait chaque jour à être arrêté, les agents d’Interpol et d’Europol ayant été lancés à sa recherche. Sa famille aux États-Unis lui manquait, a-t-il reconnu, mais il a vite refait sa vie et ne voulait pas abandonner son nouveau foyer. Il a finalement décidé de sortir de la clandestinité lorsque sa troisième fille a eu deux ans. Il a contacté sa famille il y a quatre semaines, appelant d’abord son frère Thomas. « J’ai tout de suite su que c’était David, même s’il avait un accent bizarre après toutes ces années passées en Europe », a témoigné Thomas Hemler, qui vit dans le New Jersey.

Plusieurs des membres de sa famille, qui le croyaient mort, veulent aller rendre visite au déserteur en Suède.  Pour l’avocate de David Hemler, Emma Persson, il est très peu probable que la Suède décide son extradition.

« L’idéal, ce serait que les autorités américaines comprennent que j’ai été suffisamment puni en vivant pendant vingt-huit ans dans le mensonge », a dit David Hemler.

Leur presse (Reuters via 20Minutes.fr, 17 juin 2012)

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