[Coup de force au Caire] « L’armée aura toujours Tahrir face à elle »

Élections Égypte

Les premiers résultats ont montré une nette avance du candidat des Frères Mohammad Morsi El Ayat de l’ordre d’un million de voix sur son adversaire le général Chakik (selon les estimations des Frères).

Les résultats définitifs ne sont pas encore annoncés ils le seront probablement mardi 20 juin. Alors que les dépouillements se poursuivent dans quelques circonscriptions, les Frères ont déjà organisé une conférence de presse à 4 heures du matin, anticipant la victoire de leur candidat qui s’est déjà auto-procalmé président de tous les Égyptiens. Leurs supporters sont déjà place Tahrir en train de fêter leur victoire.

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Ce lundi 18 juin, place Tahrir au Caire

De son côté le SCFA a émis hier soir à 23 heures, une heure après la fermeture des bureaux de vote une déclaration constitutionnelle enlevant au futur président tout pouvoir législatif, budgétaire, ou décisionnel et le protégeant contre toute ingérence dans ses affaires internes et ses décisions concernant la politique étrangère de l’Égypte. C’est contre quoi les Frères commencent déjà à se mobiliser ainsi que toutes les autres forces politiques qui y voient la confirmation d’une dictature militaire évidente.

Rappelons que la Haute cour constitutionnelle avait déjà invalidé les élections législatives ce qui a conduit au démantèlement du parlement à majorité islamiste, le tribunal administratif quant à lui devrait se prononcer incessament sur la dissolution de l’association des Frères musulmans.

La situation reste toujours ambiguë, la campagne du candidat Chahfik maintient toujours qu’il est arrivé en tête avec 51% des voix et qu’il faut attendre la fin des dépouillements et l’annonce officielle des résultats. Leur anticipation par les Frères serait une manœuvre visant à semer le doute ce qui leur permettra de contester les résultats définitifs au cas où ils confirmeraient la victoire de leur adversaire.

Quel que soit le gagnant, l’Égypte restera une junte militaire qui possède des pouvoirs exceptionnels, la transition démocratique est désormais mise entre parenthèses sine die. Ce pays a vécu une des pires et des plus inouïes période de transition, après une révolution pacifique qui a réussi à éliminer l’ex-président Moubarak et à le faire juger. Mais sans l’aide des militaires, cela ne serait jamais arrivé au bout de 18 jours seulement et le prix aurait été plus important. Cette aide, s’est avérée être un coup d’État des alliés d’hier contre leur chef d’état major, et pendant 15 mois le CSFA qui dirige le pays depuis le 11 février dernier 2011, a pu mettre en œuvre une stratégie machiavélique qui fit triompher la contre révolution et a abouti à la situation présente.

Personne ne peut prévoir l’avenir proche ni la réaction de la jeunesse révolutionnaire ni celle des forces démocratiques et laïques, et moins encore l’attitude du SCFA qui nous surprend tout le temps avec les décisions inattendues qu’il prend… Les Égyptiens vont vivre des années très difficiles.

Le Caire, 18 juin 2012
Galila El Kadi (mailing)


Coup de force au Caire

Coup de force ou coup d’État ? La frontière est ténue mais le bruit de bottes est de plus en plus menaçant. Dans le café où je suis attablée, la discussion va bon train. “Tu serais égyptienne, tu voterais pour qui, Morsy ou Chafiq ?” me demande le patron. La question est difficile, je l’avoue, et cela fait trois semaines que les discussions tournent en rond, ici comme ailleurs. “Je ne veux ni l’un, ni l’autre”, ajoute-t-il, en soupirant de désarroi. Je tente de le consoler en lui disant qu’il n’est pas le seul. Bon nombre des Égyptiens qui, comme lui, ont soutenu la révolution, sont dans le même dilemme.

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Personne ici ne débat, en revanche, de la décision de la Haute cour constitutionnelle d’hier qui relègue pourtant l’issue de ce second tour au rang d’anecdote. Manifestement les gens ne comprennent pas ce qui se passe, mais écoutent avec attention les micro-trottoirs produits par la chaîne Al-Jazeera, sur la place Tahrir où quelques milliers de personnes sont rassemblées. On ne coupera la chaîne que pour le match France-Ukraine dont les images pluvieuses ne parviennent pas à rafraîchir l’atmosphère brûlante de l’après-midi.

La validation de la candidature de l’ex-premier ministre de Moubarak était pratiquement gagnée d’avance, puisque rien, dans la constitution, ne fondait la loi votée par l’assemblée du peuple excluant les membres de l’ancien régime. Mais cette cour n’est-elle pas fondée sur une constitution datant de l’ancien régime que le Scaf a refusé de réviser (avec  l’accord des Frères), organisant à la va-vite (en mars 2011), avec leur soutien, un référendum pour la sauver ? La loi dite de “l’isolement politique” n’avait de légitimité qu’au regard des valeurs de la révolution, qui ne sont pas, c’est un euphémisme, inscrites dans le marbre d’un texte.

L’invalidation des élections législatives et notamment de ses membres élus au scrutin uninominal, est la surprise que le Scaf réservait pour cette veille d’élection. Il s’agit d’un véritable coup de force car les modalités du scrutin s’appuyaient sur une loi électorale en bonne et due forme. Comme par hasard, c’est de ce tiers élu au scrutin uninominal que sont issus les rares révolutionnaires qui, n’ayant pas de partis organisés, ne pouvaient se présenter sur des listes. C’est aussi un magnifique coup de théâtre, à la veille de l’élection présidentielle et on a du mal à imaginer, une quelconque indépendance du futur président, quel qu’il soit, face à un pouvoir militaire qui aura repris en main le pouvoir législatif, dans le même temps où le ministre de la Justice vient d’autoriser la police militaire à procéder à l’arrestation de civils troublant l’ordre public.

Contrairement à Gamal Ghitany (interviewé par Joseph Confavreux hier), la plupart des égyptiens pro-révolution ressentent comme une lourde menace cette dissolution, y compris ceux qui critiquent l’inefficacité de la chambre depuis quatre mois. Elle était la première élue de façon presque transparente et reflétant l’opinion, à un moment donné, du peuple égyptien. Mais Ghatany le dit lui même, il ne prétend pas “être membre de cette révolution”. Ceci explique peut-être cela. ٍSonallah Ibrahim, interviewé dans le Masry du 14/06 a beaucoup moins d’illusion sur une éventuelle solution Chafiq : “L’Égypte est aujourd’hui coincée entre une Gamaa dont l’histoire est pleine de meurtres politiques et un homme dont les mains sont souillées de sang”. Il est persuadé que de toutes façons “le prochain président ne pourra gouverner qu’en traitant avec l’armée, la Sécurité, et les mukhabarat (les indics)”.

Si, malgré tout le soutien des médias et du pouvoir en place (officiel et occulte), Chafiq perdait les élections qui démarrent demain, l’autre candidat serait pieds et poings liés au Scaf (lui l’est par nature). Sans compter, me fait remarquer un ami égyptien, que Morsy a été présenté comme candidat par des députés de l’Assemblée, une procédure alternative au dépôt de 30’000 signatures de citoyens. On pourra toujours arguer qu’il est le candidat d’une assemblée sans existence juridique…

La boucle est bouclée et on peut s’attendre à un terrible retour en arrière. Les responsables politiques s’accrochent cependant à l’espoir que le processus démocratique va pouvoir rebondir. Hamdeen Sabahy — le candidat nassérien qui a talonné Chafiq au premier tour — met en avant, dans le Masry al-Youm d’aujourd’hui l’assemblée constituante qui a été formée cette semaine et envisage de nouvelles élections législatives rapides, rappelant la promesse du Scaf de quitter le pouvoir au plus tard le 30 juin. On voit mal comment.

Le déploiement de police militaire en vue des élections ainsi que la volonté des Égyptiens d’aller malgré tout au bout de ce processus électoral expliquent le calme relatif de la journée. Mais la suite de l’histoire n’est pas écrite d’avance. Le Scaf impose de main de maître son agenda. Il est beaucoup plus difficile de dompter un pays entier qui commence tout juste à goûter la liberté.

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Sur le mur du siège de l’ancien PND (photo ci-dessus), incendié dès les premiers jours de la révolution, des mains anonymes ont taggé cette nuit avec ironie : “Réouverture proche”.

Blog SN, 15 juin 2012


Égypte : les manifestants de Tahrir « prêts à reprendre le flambeau » de la révolte

LE CAIRE — Plus de seize mois après la révolte contre Hosni Moubarak, des militants irréductibles présents sur la célèbre place Tahrir au Caire préviennent l’armée qui dirige aujourd’hui le pays : « Nous sommes toujours là pour reprendre le flambeau ».

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Des manifestants scandent des slogans hostiles à l'armée, sur la place Tahrir du Caire, le 15 juin 2012

« L’armée aura toujours Tahrir face à elle », affirme Marwan Adel, un instituteur de 30 ans sur cette place emblématique de la contestation qui a poussé en février 2011 le président Moubarak à la démission après 30 au pouvoir.

Aujourd’hui, alors que le Conseil militaire est accusé de chercher à s’accrocher au pouvoir, « nous sommes prêts à reprendre le flambeau », prévient-il.

Comme d’autres Égyptiens qui ont participé aux manifestations géantes de janvier et février 2011, Marwan Adel revient régulièrement sur cette place mythique, où quelques tentes abritent des militants soucieux de maintenir une présence, même symbolique.

Marwan confesse avoir « boycotté » la présidentielle mettant aux prises deux candidats très éloignés des idéaux des jeunes « révolutionnaires » pro-démocratie de 2011 : un ancien Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, et un Frère musulman, Mohammed Morsi.

Mais la dissolution de l’Assemblée dominée par les islamistes, qui permet à l’armée de s’adjuger les prérogatives législatives, a réveillé la crainte de voir les généraux s’accrocher au pouvoir à tout prix.

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Un militaire guide des femmes dans un bureau de vote du Caire, le 17 juin 2012

Magdy, 35 ans, lui aussi présent sur Tahrir, veut perpétuer le souvenir de Khaled Saïd, un jeune d’Alexandrie battu à mort le 6 juin 2010 par des policiers et devenu un symbole de la répression policière et une icône de la révolte.

« Tant que la flamme de Khaled Saïd est vivante, ni l’armée ni Chafiq ne peuvent enterrer la révolution », promet Magdy, qui campe comme beaucoup d’autres irréductibles sous une tente maculée de l’inscription « Khaled Saïd est toujours vivant ».

« L’armée a protégé le pays et sa révolution, c’est dommage qu’elle s’entête aujourd’hui à la confisquer. Nous ne la laisserons pas faire », assure-t-il.

Depuis plusieurs mois, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) du maréchal Hussein Tantaoui, est la cible de prédilection des militants pro-démocratie, qui l’accusent de chercher à maintenir l’ancien régime honni malgré la chute du régime Moubarak.

« Mon message à Tantaoui est le suivant : vous pouvez user de tous les subterfuges pour maintenir le pouvoir, mais méfiez-vous, les jeunes de la révolution sont toujours là et ils sont prêts dès ce soir à reprendre le flambeau », ajoute Marwan.

Pour lui, le fait que les services de renseignement et la police militaires aient été à nouveau autorisés à arrêter des civils est un signe que l’armée s’attend à de nouveaux troubles et se donne les moyens d’y faire face.

Mais au-delà des turbulences politiques qui agitent ce pays de 82 millions d’habitants, les marchands ambulants, les vendeurs de cigarettes, de drapeaux et de souvenirs de Tahrir pensent plutôt aux affaires.

« J’espère que cette ambiance se poursuivra sans heurts, ni violences, nous avons besoin de travailler pour nourrir nos familles », confie Abdelal, un vendeur de drapeaux.

Leur presse (Hassan Jouini, Agence Faut Payer, 17 juin 2012)


Tentative de coup d’État constitutionnel en Égypte

Le Caire. La photo de « une » du quotidien Al-Shourouk du 15 juin résume bien le sens de ce qui vient de se passer : en avant-plan, des fils de fer barbelés ; en arrière-plan, les locaux de la Haute Cour constitutionnelle ; à gauche de la photo, des manifestants, à droite des militaires. L’heure n’est plus où l’on pouvait crier « le peuple et les militaires, une seule main ». La décision, le jeudi 14 juin, de cette Cour — dont tous les membres ont été nommés par l’ancien président Hosni Moubarak —, de dissoudre l’Assemblée nationale et de déclarer illégale la loi qui interdit aux anciens dignitaires du régime de se présenter aux élections, représente, selon nombre d’observateurs ici, un coup d’État (sur les prétendues raisons légales, lire « What to know on Egypt’s new political drama », Ahram online, 15 juin). Cette action ramène le pays au début du processus entamé avec la chute de Moubarak et confirme que le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a décidé de porter un coup d’arrêt au mouvement de contestation enclenché le 25 janvier 2011.

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Cette décision arrive à quelques heures du second tour de la présidentielle qui met face-à-face Ahmed Morsi, le candidat des Frères musulmans (FM), et Ahmed Chafik, le dernier premier ministre sous Hosni Moubarak (nommé le 31 janvier 2011), un militaire lié au vieux système de corruption et de répression, qui pourra néanmoins se présenter.

La révolution égyptienne est entrée dans une zone d’incertitudes. Le CSFA a lancé une offensive pour mettre à bas les conquêtes de ces derniers mois. Au-delà de la décision de la Cour d’annuler le seul scrutin libre de l’histoire égyptienne, plusieurs éléments confirment que le CSFA cherche à retourner à l’ordre ancien :

• La décision du 4 juin du ministère de la justice selon laquelle les militaires pourront arrêter des civils (« Rights advocates : Military arrest powers worrying », Egypt Independent, 14 juin) ; sans même parler de l’acquittement, durant le procès Moubarak, des principaux responsables du ministère de l’intérieur ;

• l’acquittement de plusieurs policiers et militaires accusés d’avoir tiré sur des manifestants pendant la révolution (lire, par exemple, « 14 security officers found innocent of killing Giza protesters », Ahram online, 6 juin) ;

• la poursuite des arrestations arbitraires et la torture dans les prisons ;

• l’usage de la xénophobie avec une incroyable publicité mettant en garde les Égyptiens : il ne faut pas parler aux étrangers (on avait annoncé qu’elle était retirée, mais cela semble faux) ;

• la décision du CSFA de reprendre dans ses mains tout le pouvoir législatif qu’il avait cédé au Parlement et de « compléter » la Constitution, dans l’attente d’une réécriture totale du document ;

• la tenue du second tour de l’élection présidentielle, alors même que la déclaration constitutionnelle votée par le peuple en 2011 et soutenue par le CSFA supposait que le président ne pouvait être élu qu’après le Parlement.

Cette offensive qui vise à faire passer Chafik envers et contre tous s’accompagne du déchaînement d’une campagne contre les Frères musulmans et leur candidat. J’ai pu ainsi entendre des avocats expliquer très sérieusement que la première décision du Parlement tunisien dominé par les islamistes avait été de rétablir la polygamie. Rien n’est épargné à Morsi, même pas la publication des documents médicaux (en principe confidentiels) sur son état de santé, pour dire à la fois qu’il était très malade et qu’il avait dépensé des sommes folles pour se faire soigner à l’étranger.

Cette campagne s’appuie non seulement sur les erreurs multiples des Frères musulmans depuis leur victoire aux élections législatives, mais aussi sur un climat de peur qui rappelle celui entretenu par les pouvoirs en place avant le printemps arabe : « nous ou les islamistes ». Et on trouve, pour appuyer cette décision des militaires, les mêmes que ceux qui soutenaient que Moubarak ou Ben Ali étaient « le moindre mal » : journalistes, intellectuels « libéraux », petits partis croupions qui avaient soutenu l’ex-président égyptien (comme le Parti du rassemblement, Tagammu, soi-disant de gauche) etc. Et, surtout, se mobilise l’État profond, celui qui n’a pas pâti de la révolution, mais qui avait seulement baissé la tête.

Les Frères eux-mêmes portent une responsabilité importante dans la situation créée, du fait de leurs erreurs multiples et de leur incapacité à tisser des alliances — même les salafistes, force majeure dans le pays, ont préféré soutenir au premier tour un candidat islamo-libéral, Abel Monem Aboul Foutouh, plutôt que celui des Frères, plus proche pourtant de leur idéologie (sur la complexité du salafisme égyptien, on lira Stéphane Lacroix, « Sheikhs and Politicians : Inside the New Egyptian Salafism », Brookings, 11 juin 2011).

Non seulement les Frères ont été réservés au début de la révolution (même si les jeunes du mouvement ont joué un rôle actif), mais ils ont tout fait pour s’entendre avec le CSFA, pour passer des compromis, refusant d’appuyer vraiment les mobilisations de la rue. Quand les relations avec le CSFA se sont tendues, ils ont décidé de présenter un candidat à l’élection présidentielle, revenant sur leur parole, et favorisant la propagande du pouvoir disant qu’ils voulaient accaparer tous les pouvoirs.

Alors que le rôle essentiel du Parlement élu était d’écrire la nouvelle Constitution, ils ont été incapables de forger les alliances qui auraient permis une rédaction consensuelle de ce texte. Et aussi de calmer les craintes d’une partie des coptes, des femmes, des intellectuels.

Alors que la plus grande partie des jeunes de la révolution est pour le boycott de l’élection, notamment après que la Cour a permis à Chafik de concourir, les Frères ont accepté le jugement pour montrer qu’ils respectaient la loi, qu’ils étaient un parti d’ordre.

Tous ces manques, toutes ces erreurs, expliquent que leur candidat n’ait obtenu, au premier tour de la présidentielle, que 25 % des voix (contre 45 % aux élections législatives). Ce qui démontre d’ailleurs que le suffrage universel est un bon moyen pour faire avancer le débat démocratique.

Quel sera le résultat de l’élection ? Il est difficile de le dire, et il est impossible de prévoir l’ampleur des trucages et des pressions. Nombre de groupes de la révolution, dont le candidat arrivé en troisième position Hamdin Sabahy (nassérien), penchent pour le boycott. D’autres, comme Aboul Foutouh et les jeunes du 6 avril appellent à voter Morsi pour barrer la route aux militaires. Au cours d’un entretien, Aboul Foutouh m’a confié que l’erreur essentielle des révolutionnaires est d’avoir accepté le CSFA comme pouvoir au lendemain de la chute de Moubarak.

Un des paradoxes de cette élection est que le pouvoir réel du futur président n’est pas déterminé et que le CSFA n’acceptera de céder une partie de son pouvoir que si Chafik est élu.

Ce soir, le 15 juin, une manifestation se déroule sur la place Tahrir, mais elle ne semble pas mobiliser : c’est surtout la proclamation des résultats de l’élection en début de semaine qui risque de déboucher sur de nouvelles luttes.

Leur presse (Alain Gresh, blog du Diplo « Nouvelles d’Orient », 15 juin 2012)

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