Le MNLA a besoin plus que jamais du soutien de la communauté internationale
Bien avant le déclenchement des hostilités dans l’Azawad, nous avons alerté la communauté internationale sur le risque qu’était et que sera le terrorisme dans l’Azawad. À côté de ce risque, nul ne pouvait ignorer celui de l’islamisme. Un peu plus de six mois plus tard, le MNLA et l’Azawad sont abandonnés de tous, et le constat est sans appel dans l’Azawad.
Lorsque le monde libre et démocratique s’acharnait sur le MNLA, l’organisation islamiste Ansar Adine recevait dans l’ombre le soutien total de ses mentors obscurantistes. Lorsque le monde libre et démocratique donnait à peine une oreille quelque peu attentive au MNLA, aux moins deux pays renforçaient Ansar Adine financièrement, techniquement et médiatiquement. Lorsque le monde libre et démocratique prend distance avec le MNLA et l’Azawad en général, de nombreux pays et organisations obscurantistes se rapprochent d’Ansar Adine pour l’aider à renforcer et accomplir ses objectifs.
Les nations éprises de paix, de stabilité, et d’entente entre les peuples ont failli à leur devoir. Ce devoir n’est autre que celui de l’assistance. Assistance à une organisation populaire aux idéaux nobles et légitimes et dont la justesse sera à terme salutaire au moins pour la stabilité des régions nord et ouest Africaine. Assistance aussi au MNLA épris de paix, justice et d’égalité qui est en train de mettre fin à une longue injustice. Assistance enfin au MNLA dont le seul combat est de permettre la sauvegarde de vies et de cultures menacées par l’actuelle géopolitique mondiale.
Malgré ce que disent les medias internationaux, le MNLA n’a pas dévié de la ligne de conduite qui a toujours été la sienne. Esseulé dans le monde libre et démocratique, incompris politiquement, combattu médiatiquement et militairement, et menacé d’interventions militaires, le MNLA a fini par se retrouver en rupture de stock au moment où l’organisation islamiste Ansar Adine avait un excès de trésorerie grâce à l’appui de pays et d’organisations partageant ses objectifs obscurantistes. C’est dans ces conditions que le MNLA a signé un accord avec Ansar Adine en contrepartie de son rejet officiel du terrorisme et de toute privation de liberté, et sa demande à l’organisation terroriste AQMI de libérer les otages qu’elle détient et de quitter définitivement l’Azawad.
Cet accord n’est pas une fin en soi et n’est pas appelé à perdurer. Un grand nombre de démocrates convaincus s’en démarquent de plus en plus. Tout comme beaucoup de membres du MNLA, je rejette catégoriquement cet accord car éviter une guerre tribale et fratricide dans l’Azawad ne doit pas être synonyme de l’acceptation d’un diktat imposé par des groupes obscurantistes. La recherche de l’unité Azawadienne ne doit pas nous conduire au plus profond du précipice.
La flamme de la liberté qui a toujours brûlée dans l’Azawad est plus que jamais vive. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes sont disposés maintenant plus que jamais au sacrifice ultime pour atteindre leur objectif : l’Azawad. Cet objectif supporté par des populations civiles contre des ogres ne devrait laisser aucun humaniste sans un sursaut d’orgueil.
Cet objectif sera poursuivi jusqu’à la reconnaissance de l’Azawad. Mais la jeune république de l’Azawad ne peut pas seule faire face au monstre du terrorisme alors que les états Ouest et Nord Africains ont été incapables de le combattre pendant une dizaine d’années. La communauté internationale qui a en commun l’objectif de combattre le terrorisme et l’obscurantisme religieux doit avoir un seul partenaire dans la bande Sahélo-Saharienne : le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.
Le Mali fut armé, financé et formé militairement pendant une dizaine d’années au nom de cette lutte. Une dizaine d’années plus tard, le Mali n’a pas tiré même une seule balle contre Al Qaeda au Maghreb Islamique. D’autres États de la région ont également été des maillons faibles de cette lutte. Mais l’Azawad ne le sera pas car de son succès dépend sa survie.
Les dangers qui ont conduit la communauté internationale à être au chevet des pays de la région sont plus que jamais présents aujourd’hui. La communauté internationale ne peut plus se permettre de rester spectatrice. C’est maintenant ou jamais qu’elle doit agir.
Recourir à toutes autres voies et moyens sera désastreux et ne fera que déstabiliser un peu plus la région et rendre la situation incontrôlable pendant des décennies. Une fois que l’Azawad obtiendra le soutien nécessaire, il combattra toute présence obscurantiste et terroriste dans l’Azawad. La précarité de la situation demande une prise de décision rapide de la part des nations éprises de paix, de tolérance, et de justice. La configuration actuelle due à un délaissement total disparaitra dès que l’Azawad et le MNLA auront à leur côté une communauté internationale disposée à lutter ensemble contre l’ennemi commun.
Nouakchott, le 30 mai 2012,
Nina Walet Intalou
Toumast Press via Temoust
Ansar Adine : Ces porte-paroles du MNLA qui ont rapidement retourné leur veste
Si la lutte du peuple Touareg pour son accession à une véritable liberté a duré plus de 130 ans, c’est aussi parce que les trahisons ont autant duré. Notre peuple n’a pas été capable de mettre fin à la colonisation Française pour une seule raison : nos frères combattaient aux côtés de la France. Aujourd’hui rien n’a changé, des représentants du MNLA commencent à renier petit-à-petit leurs principes.
Si Kaocene Ag Guedda a été l’un des plus grands résistants qu’a connu l’Afrique, Mossa Ag Amastane de l’autre côté a été l’un des plus grands traitres. Sa traitrise contre les siens a commencé en 1902 lorsqu’il a saboté les efforts de guerre des combattants de l’Ahagar qui se rendait à la bataille de Tit pour freiner l’armée coloniale Française qui avançait de plus en plus dans l’Ahagar (sud Algérien). Pour bons et loyaux services à la France, il deviendra deux ans plus tard Chef Suprême de l’Ahagar. Il participera à la destruction des dernières poches de résistance Touareg (Tamasheq) au Mali et au Niger. Plus tard, il combattra Kaocene Ag Guedda lorsque celui-ci voulait recréer l’État Touareg détruit par la colonisation Française.
Un siècle plus tard, c’est la même histoire. Comme à son habitude, Iyad Ag Ghaly trahi son peuple. Sa nouvelle trouvaille c’est l’islamisme ou l’art d’essayer de punir tout son peuple en l’acculturant, en l’arabisant. Nous mettons l’accent sur le mot « essayer » car jamais ni Iyad Ag Ghaly, ni un autre groupe n’arriveront à nous faire oublier notre Toumast.
Le peuple Touareg a lutté contre l’acculturation de l’empire Romain, à celle ayant suivi l’islamisation, à celle de l’empire Ottoman, et à celles des régimes Arabes de l’Afrique du Nord, et aux colonisations Française et Maliennes. Si pendant au moins deux millénaires, notre peuple a pu lutter contre toutes ces vagues d’acculturation, nous ne croyons en aucun cas qu’un traitre de la trempe d’Iyad Ag Ghaly puisse le faire.
Mais ce qui est dommage, c’est ceux qui le suivent aveuglement. Parmi ce groupe, ceux qui attristent le plus sont ceux-là même qui retournent très rapidement leur veste pour des raisons allant de la naïveté à la cupidité et l’opportunisme. Parmi ceux-ci il y a Moussa Ag Assarid, Président de la Cellule du MNLA en Europe, et Moussa Ag Acharatoumane, Chargé des Droits de l’Homme du MNLA.
Le dimanche dernier, juste quelques heures après la signature de l’accord de la honte et de l’irresponsabilité entre le MNLA et l’organisation obscurantiste Ansar Adine, Moussa Ag Assarid faisait honte aux milliers de Touareg qui l’ont écouté en affirmant sur les ondes de RFI que « Le peuple de l’Azawad va être un peuple indépendant qui va décider selon ses institutions de ce qui est bon pour lui à l’intérieur d’un État islamique ». Il fera également une sortie similaire sur le plateau de TF1.
Nous ignorons si c’est par naïveté qu’il a fait de telles déclarations ou s’il essaye de cacher le soleil avec son petit doigt, mais en tout état de cause, quelqu’un doit lui notifier qu’il est difficile voire impossible pour le peuple de l’Azawad de choisir ce qui est bon pour lui dans un État islamique, alors qu’il n’a jamais choisi cet État islamique qui lui a été imposé tel un diktat. Nous savions déjà que la contradiction était la raison d’être des partisans d’Ansar Adine mais nous ignorions qu’un intellectuel comme Moussa Ag Assarid pouvait trahir ses valeurs en si peu de temps. Cinq (5) jours plutôt, il déclarait au Parlement Européen de Strasbourg que l’Azawad sera une république laïque à l’image de sa société.
De par son retournement de veste aussi rapide, il donne, malheureusement, quelque peu raison à ceux qui l’ont toujours critiqué depuis qu’il a rejoint le MNLA. Espérons qu’il se réveillera de ce cauchemar dans lequel il défend une organisation qui veut détruire la culture de son peuple, qu’il présente pourtant comme étant l’essence de son combat.
Mais il faut quand même reconnaître que les sorties de Moussa Ag Assarid sont moins honteuses que celle de Moussa Ag Acharatoumane sur France24. Avec un grand sourire aux lèvres, il essaye de défendre l’accord avec les obscurantistes d’Ansar Adine. Dans la vidéo suivante, son sourire victorieux fait suite à des images de combattants du MNLA (tournées en fin Janvier) dont certains sont mort dans l’attaque de Niafunké en Février dernier. Le contraste entre son sourire et l’image de ces combattants morts depuis ne peut pas être plus grand. Les Zeïdanes Ag Sidalamine et consorts marchaient sur les corps des combattants tombés sur le champ d’honneur dans les années 90, bien que lui n’en est pas encore là, il se dirige quand même sur la même voie…
À Bamako, Moussa Ag Acharatoumane se présentait toujours comme étant un héritier du lion de l’Azawad Mohamed Ali Ag Attaher. Mais seulement il a tout soudainement oublié que Mohamed Ali Ag Attaher avait déclaré :
« Moi aujourd’hui j’ai 95 ans et suis le voisin des cieux. Par les cieux je jure que moi et tous les Touaregs sommes décidés à naviguer dans les maux de notre nation, à naviguer jusqu’à parvenir à tenir de nos bras le gouvernail de nos destinées et de notre pays.
Touaregs, nageons, nageons jusqu’à atteindre notre jour et si nous périssons dans l’océan de la libération de notre nation, alors notre résistance sera une leçon pour les mondes qui adviendront. »
Lorsque les Azawadiens ont enfin tenu le gouvernail de leurs destinées et de leur pays, lui, Moussa Ag Acharatoumane a décidé de supporter un projet consistant à mettre ce gouvernail dans des mains autres que celles des Azawadiens pour amener l’Azawad vers le gouffre. Quelle tristesse…
Par Aljimite Ag Mouchallatte
Toumast Press, 31 mai 2012