[Procès de l’explosion de Chambéry] « Un milieu qui n’a pas abandonné la défense de ce groupe »

Chambéry (Savoie). L’explosion meurtrière de Cognin jugée aujourd’hui

C’était il y a plus de trois ans. Mais ce fait divers qui a coûté la vie à Zoé A…, une Ardéchoise de 23 ans et blessé grièvement son ami Michaël D…, un Genevois alors âgé de 25 ans, a secoué l’agglomération chambérienne pendant des mois.

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La déflagration s’était produite sur la friche industrielle Solidoro, une ancienne soierie près du centre-ville de Cognin. Le bâtiment est aujourd’hui détruit.

L’explosion de la bombe artisanale que le jeune couple fabriquait dans une usine désaffectée de Cognin avait, dès les premiers jours de mai 2003, été prise très au sérieux par la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), saisie de l’enquête. Dans la foulée, quatre autres jeunes gens, âgés de 20 à 25 ans, étaient interpellés dans un squat chambérien. Proches des mouvements alternatifs, ultra-gauche et anarchistes, ils devenaient soudain un danger pour l’État, soupçonnés de participer à une entreprise terroriste.

Mais l’enquête allait assez vite révéler que ces militants ne préparaient pas un attentat. Quatorze mois après l’explosion, en juillet 2010, le juge du pôle antiterroriste de Paris renvoyait l’affaire devant le tribunal correctionnel de Chambéry. La piste terroriste fermée, l’affaire prenait alors une tout autre allure.

C’est dans ce contexte que comparaissent ce matin Mickaël D…, aujourd’hui âgé de 28 ans, Joris A…, un Chambérien de 26 ans, Raphaël S…, Chambérien de 27 ans et William B…, un Nantais de 24 ans.

Mickaël D… est toujours sous contrôle judiciaire. Il devra répondre, entre autres, de la fabrication non autorisée d’engin explosif. Grièvement blessé au visage lors de l’explosion qui a tué sa compagne, sa vue a considérablement baissé et sa main est lourdement handicapée.

Joris A…, Raphaël S… et William B… comparaissent pour “destruction de document”. Les jeunes gens n’étaient pas dans l’usine désaffectée mais partageaient un squat avec le couple. Ils étaient également proches du mouvement alternatif. Un milieu qui n’a pas abandonné la défense de ce groupe. Le site internet “indymedia” invite d’ailleurs ses sympathisants à venir soutenir les prévenus à l’audience d’aujourd’hui.

Cette audience devrait en tout cas éclaircir le mobile de ces “doux rêveurs” et permettre de savoir si la montagne a vraiment “accouché d’une toute petite souris”, comme l’affirmait l’avocate des deux Chambériens, l’an dernier dans nos colonnes.

Presse terroriste (Sylviane Garcin, LeDauphine.com, 25 mai 2012)

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3 réponses à [Procès de l’explosion de Chambéry] « Un milieu qui n’a pas abandonné la défense de ce groupe »

  1. ha ? dit :

    Heu, déjà, il a fallu un peu/beaucoup plus qu’une manif pour remuer toute cette merde.

    Ensuite, et surtout, y’a eu quoi comme manif le 31 janvier 2010 ? Tu veux sûrement parler de la manif anti-antiterroriste du 31 janvier 2009, c’est-à-dire quatre mois avant le début de l’histoire de Chambéry… Rien à voir, donc.

    Pour en savoir plus sur l’affaire de Chambé, (presque) toutes les infos sont réunies ici:
    https://infokiosques.net/spip.php?article709

    Et plus largement, sur les histoires opposant « l’antiterrorisme » à la « mouvance anarcho-autonome »:
    https://infokiosques.net/mauvaises_intentions

  2. **** dit :

    Déjà, « en juillet 2010, le juge du pôle antiterroriste de Paris renvoyait l’affaire devant le tribunal correctionnel de Chambéry. La piste terroriste fermée, l’affaire prenait alors une tout autre allure » : ça, c’est une des victoires permises par la grande manif libertaire du 31 janvier 2010 à Paris, qui a permis in fine de faire libérer tout le monde.

    Ensuite, pas un mot dans l’article, ou presque, de Zoe Aveila (la « compagne » de Mickaël D.). Ne l’oublions pas.

    Putain, les gars, les filles, c’est quand qu’on se fait une méga-manif à Ripa avec les muslims persécutés, et victimes des mêmes enculeries que les « anarcho-autonomes », pour réclamer l’abrogation pure et simple des lois antiterroristes ?

    Faut foutre la merde !

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