À poil contre les bébés
Des militants dénatalistes participeront à un happening devant le Sacré-Cœur de Montmartre, en solidarité avec une planète « mise à nu ».
On avait eu les militants enveloppés sous cellophane, nus dans des barquettes ensanglantées pour protester contre le massacre des animaux, les mannequins nus plutôt qu’en fourrure, les cyclistes belges à poil pour lutter contre le manque d’équipements vélo en ville et je t’en passe, de l’apoilisme opportuniste pour appuyer un propos plus ou moins conséquent et fascinant, en général en lien avec une certaine idée de l’écologie.
À 18 heures, samedi, les touristes pourront admirer une vingtaine de nudistes sur les marches de Montmartre, ce qui ne manquera pas de leur faire des beaux souvenirs photos sur le gaiparisse. Et leur mettra un peu de plomb bio dans la tête : c’est là un happening dénataliste nudiste, avec un déploiement de banderoles devant le Sacré-Cœur. Pourquoi ce monument meringué entre tous les autres ? Parce que, explique sans rire l’organisateur de l’action du Collectif des Lutins Obstinément Dénatalistes, Theophile de Giraud, autoproclamé « écrivain anarchiste » (auteur d’un manifeste anti-nataliste, avec un chapitre consacré à la nécessité « de réduire la population pour donner une chance à la planète »), c’est un « symbole du fertilisme catholique ».
Également cofondateur de la fête des non-parents, célébrant ceux qu’on appelle les childfree aux États-Unis, entre autres, on a bien compris que la nudité va servir là non pas à pousser les gens à se reproduire sauvagement au milieu des cars, mais à « symboliser notre solidarité avec la planète de plus en plus mise à nu et à sac par la surpollupopulation ». Surpollupopulation, mais dis-donc, c’est bien trouvé ça. Stop aux enfants plein de couches pas lavables, de pets à effet de serre, futurs surconsommateurs de saloperies même pas équitables, stop à la norme, à la glorification des géniteurs, vive la politique dénataliste volontariste. Euh, à la chinoise ? Ach nein, assure Theophile, il ne s’agit en aucun cas « de politiques autoritaires. En tant qu’anarchistes, nous préférons la carotte au bâton : ne plus lier les allocations au nombre d’enfants, les supprimer tout à fait. » Et aussi, il faut « cesser de récompenser ceux qui rendent un très mauvais service à l’environnement en mettant au monde un bébé qui, comme tout Occidental, consommera 2 à 3 planètes ».
Et quoi d’autres dans le programme ? Accroche-toi à ton hochet : une formation scolaire aux vertus de la non-parentalité : « Pourquoi ne pas débattre dès le lycée du bien-fondé ou non de mettre un enfant au monde ? Pourquoi ne pas dire aux adolescents : ne pas procréer, c’est aussi bien, sinon mieux, que procréer. » Ah bon. Et si on laissait le choix aux gens ? Ah justement, c’est ça qu’ils préconisent, les Kunu de samedi, sous leurs banderolles « Save the planet, make no baby » : laisser le choix, même le favoriser, de ne pas procréer sur une planète ravagée par l’espèce humaine. Oui, restons entre animaux, au fond, ça sera pas plus mal.
Leur presse (Emmanuèle Peyret, Liberation.fr, 11 mai 2012)
le lien http://www.youtube.com/watch?v=KAkV5lhHM9c
Allez, je pense que c’est opportun. Un petit-bourgeois qui fait du rap sarcastique, mais néanmoins sérieux !
@tuile : franchement, il est évident que tout dans leurs revendications, manifeste, etc. évoque le sarcasme. Il n’y a rien de sérieux dans tout ça, il s’agissait seulement d’organiser un happening pour sensibiliser les gens au problème de la « surpollupopulation ». Leurs références parlent pour eux : Desproges et Topor, tout est dit…
J’apprécie le sarcasme moins les abrutis qui sous prétexte de radicalité sont prêt à proposer une loi donnant du pognon à ceux qui ne font pas de gosses.
@tuile : le sarcasme est-il ton ennemi ?
C’est quoi cette merde, vous avez vu leur site? Leurs revendications (en tenant compte du côté « humoristique » qu’ils se donnent) sont lamentables appuyés par des arguments à la cons genre « si tu fais des gossses t’aura plus de télé et plus de portable »…
Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis.