Périgueux. La fin de trente ans de radio associative
En liquidation judiciaire, Radio 103 et Radio Plaizance ont cessé d’émettre. Six salariés sont au chômage.
« C’était une radio qui donnait la parole à ceux qui ne l’avaient pas. Maintenant, ils ne pourront plus la prendre du tout. » Marie-Jacque Monnier, présidente de l’Association pour le développement de la communication en Périgord, qui gérait Radio Périgueux 103 et Radio Plaizance à Plazac, était encore sous le coup de l’émotion hier après-midi.
Le tribunal venait de prononcer la liquidation de l’association et l’arrêt des deux radios, effectif hier à minuit. Un administrateur provisoire, l’étude de Me Torelli, a été nommé. Les six salariés, quatre à Périgueux et deux à Plazac, se retrouvent au chômage.
Cessation de paiement
L’association s’est retrouvée en cessation de paiement, avec un déficit de 49’000 euros. La banque, le Crédit coopératif, avait rejeté les chèques des salaires de mars, et ceux d’avril n’avaient pas été payés.
Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue jeudi soir à Périgueux, les animateurs espéraient pouvoir encore continuer leurs activités dans le cadre d’un redressement judiciaire. Et les salariés ont assuré les émissions pratiquement jusqu’au bout.
« Nous avons essayé par tous les moyens de trouver des solutions », assure la présidente. Des aides avaient été demandées aux collectivités. « Le Conseil général nous a répondu qu’il étudiait le dossier. On n’a pas eu de réponse de la mairie de Périgueux. »
Une page se tourne
Il y avait beaucoup de tristesse et d’amertume dans ses propos. « Nous avions des projets. » Elle s’interrogeait entre autres sur la possibilité de faire entrer une part de publicité — « pour des produits locaux ou le tourisme » — dans le budget de l’association.
C’est une page qui se tourne. Radio Périgueux 103 avait fêté ses 30 ans il y a quelques mois. Les deux stations entretenaient des liens étroits avec une trentaine d’associations du département, assuraient des animations et diffusaient un magazine d’information.
Elles faisaient une large place aux musiques actuelles et aux labels indépendants, étant affiliées à la Férarock (fédération des radios associatives rock).
Leur presse (Chantal Gibert, SudOuest.fr, 8 mai 2012)