[In memoriam] La Semaine sanglante

Pamiers en 1871 : La Commune soulève la ville

Il fait chaud en cette fin de mai 1871 à Pamiers, et cela n’est pas dû à la seule température. À Paris, à Toulouse, le peuple s’est levé et la Commune est née. L’Ariège est aussi partagée dans ses sentiments politiques. Il y a ici de chauds partisans de la commune, notamment des ouvriers. Pour alimenter les troupes « versaillaises », il faut des munitions, des canons, du matériel, afin d’écraser l’insurrection populaire. Et justement, en ce 28 mai 1871, un convoi militaire doit traverser Pamiers pour aider à mâter la révolte parisienne. À cette annonce, la foule commence à se masser sur le parcours. Peu à peu, les esprits s’échauffent, certains leaders haranguant la foule et l’exhortant à bloquer un convoi qui va massacrer son propre peuple. Rapidement, au bruit, les Appaméens sortent de leurs maisons et l’attroupement grossit dangereusement.

Ce qui n’était, au départ, qu’une protestation est en train de se transformer en émeute. Théodose Vignes est alors prévenu : ancien député maire de Pamiers, il a abandonné son poste de sous-préfet trois jours plus tôt et siège au Conseil général. Sa notoriété est grande, auréolé qu’il est d’un long combat contre l’Empire, au point d’en avoir connu les geôles et d’une image de Républicain à toutes épreuves. Bravant le danger, perché sur un banc, il s’adresse à cette multitude et parvient à l’apaiser. Le convoi passe en trombes, emportant ces canons qui vont sur les barricades parisiennes, tuer un peuple épris de plus de Liberté.

Leur presse (LaDepeche.fr, 29 avril 2012)


Les « Nosotros » s’affichent

Depuis le début de la semaine, des affichettes sont apposées sur des portes dans le centre ville. Elles émanent du groupe libertaire « Nosostros » qui a choisi ce moyen pour interpeller le conseil municipal de Saint-Gaudens à propos de la rue Thiers. La protestation vise l’homme d’État « organisateur du crime de plusieurs dizaines de milliers de personnes tuées lors de la semaine sanglante, la répression contre la Commune de Paris ». Le groupe demande donc que cette rue soit débaptisée et porte désormais le nom de Louise Michel, institutrice et combattante emblématique de la Commune de Paris.

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Le groupe avait organisé le 17 décembre dernier un acte public en interprétant plusieurs chansons de la Commune sur la place Jean-Jaurès. Il a aussi fait circuler une pétition sur le même sujet qui a été signée par quelques centaines de personnes et remise à un conseiller municipal. Il regrette aujourd’hui qu’aucune suite n’ait été donnée à cette initiative en écrivant : « Nous serions choqués de devoir observer qu’une initiative populaire puisse être tout simplement ignorée et rester sans réponse ».

Leur presse (LaDepeche.fr, 7 avril 2012)

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